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CRITIQUES DE CONCERTS |
16 octobre 2024 |
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Récital du pianiste Piotr Anderszewski au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
Triomphal retour
Après une grande année sabbatique, le pianiste Piotr Anderszewski reprend les concerts et aussi le chemin du studio d’enregistrement. Magnifique et éclectique programme et grande maturité étaient au rendez-vous pour ce retour triomphal sur la scène du Théâtre des Champs-Élysées où l’attendait un public fidèle et fervent qu’il n’a pas déçu.
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Ouvrir un récital avec deux longues œuvres de Bach demande de la part du pianiste et aussi du public une concentration exceptionnelle. Apparemment très décontracté, Piotr Anderszewski aborde la Troisième Suite anglaise avec une grande liberté, ne perdant jamais de vue le caractère dansant de cette musique.
Les attaques sont nettes et franches, le discours moins haché et capricieux que par le passé et la sonorité a gagné en beauté, ampleur et projection. Plus introvertie, la Cinquième Suite française fait un très bon contraste que le pianiste sait mener de bout en bout faisant de la Loure et de la Gigue finale deux grands moments de musique pure concluant avec un sang froid et un aplomb magnifique une première partie remarquable.
On ne dira jamais assez combien les entractes nuisent à la concentration et à la continuité d’un programme, surtout dans un exercice aussi abstrait que le récital de piano. Le deuxième livre de Sur un sentier broussailleux de LeoÅ¡ Janáček contient des merveilles qui requièrent pour en apprécier toute la saveur autant sinon plus de concentration que Bach. Si l’on en juge par les réactions du public, les trésors de sonorité ont été mieux perçus dans les parties hautes du théâtre qu’à l’orchestre.
En revanche, Anderszewski donne de la longue Fantaisie op. 17 de Schumann, grande forme si difficile à construire, une interprétation mémorable. Autant dans la fièvre de son long premier mouvement qui demande tant de contrastes dans les rythmes et la sonorité que dans l’éclat du mouvement central et surtout dans les méandres surnaturels de la troisième partie, le pianiste polonais fait preuve d’immenses qualités à la fois artistiques et pianistiques.
C’est avec un salutaire retour à Bach que s’achève cet étonnant récital, autant par la richesse et l’éclectisme de son programme que par la force de l’interprétation.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 24/04/2013 Olivier BRUNEL |
| Récital du pianiste Piotr Anderszewski au Théâtre des Champs-Élysées, Paris. | Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Suite anglaise n° 3 en sol mineur BWV 808
Suite française n° 5 en sol majeur BWV 816
LeoÅ¡ Janáček (1854-1928)
Po zarostlém chodnÃčku, livre II
Robert Schumann (1810-1856)
Fantaisie pour piano en ut majeur op. 17
Piotr Anderszewski, piano | |
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