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CRITIQUES DE CONCERTS 19 mars 2024

Le Corsaire de Mazilier et Adam par le Ballet du Capitole de Toulouse.

Le Corsaire ressuscité
© Patrice Nin

Rarement remonté dans son intégralité, le Corsaire, de Joseph Mazilier, étrenné à Paris en 1856, basé sur un poème de Lord Byron et sur la musique d’Adolphe Adam, renaît à Toulouse grâce à son directeur Kader Belarbi dans une version à l’exotisme délicat servie par une troupe rajeunie et des premiers rôles de choix.
 

Théâtre du Capitole, Toulouse
Le 18/05/2013
François FARGUE
 



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    Seul rescapée de ce grand ballet fleuve débordant d’un orientalisme en vogue au XIXe siècle, sa vigoureuse coda continue de ravir les foules avides de virilité virtuose. Tout de muscles et de morgue, Noureyev en fut l’un des plus mémorables interprètes.

    Somptueux interprète lui-même d’Abderamme dans la Raymonda de Noureyev, Kader Belarbi, dont l’élégance féline nous manque encore à l’opéra, décide cette saison, presque sans surprise, de ressusciter ce vieux Corsaire pour le Ballet du Capitole dont il s’est vu confier la direction depuis la saison dernière suite au départ de Nanette Slushak.

    Mêlant tragédie et divertissement, le ballet possède tous les ressorts du grand drame chorégraphique romantique et fait écho aux travestissements improbables que l’on trouve notamment dans Don Quichotte ainsi qu’aux scènes de songe dont est ici reproduite en mini version celle de Bayadère dont les dryades en nombre réduit se transforment en créatures vertes des mer.

    Soucieux de ne pas sombrer dans un orientalisme trop daté et dont certains tableaux sont reproduits dans le beau et complet programme, Belarbi a fait appel pour le décor à Sylvie Olivé qui signe là une esquisse savamment immaculée et convaincante qui n’en fait que mieux paraître les teintes chatoyantes des costumes sobrement raffinés d’Olivier Bériot. C’est en somme une version très personnelle agrémentée de derviche tourneurs et de belles ombres chinoises à laquelle nous sommes conviés.

    On peut néanmoins regretter le torse nu du Corsaire auquel tous les galas nous ont accoutumé. Il garde ici son joli pourpoint mauve brodé. Deux interprètes alternaient dans le rôle-titre au fil des distributions. David Galstyan, danseur maison, et Yoel Carreno, danseur invité né à Cuba actuellement soliste au Ballet nationale de Norvège. Né en Arménie, Galstyan a l’idéal physique mat et musclé de l’homme des mers et possède un style et une technique qui fait de lui un corsaire racé.

    Sa belle esclave, Maria Gutierrez, est une merveille. Une des danseuses phare de la compagnie, elle ne cesse d’étonner avec sa technique sans faille, ses yeux tendres et la finesse de son corps de super ballerine. Kateryna Shalkina, née à Kiev, est engagée en 2003 dans le Béjart Ballet. Belle et grande danseuse, elle s’approprie le rôle avec grâce et ampleur sans toutefois parvenir à l’infini délicatesse de Gutierrez.

    Carreno quant à lui a tout ce qu’il faut à un danseur mais aussi une certaine jouissance de la prouesse dont les puristes de l’école française pourraient lui faire grief. Disons qu’ici, ce vice n’est pas mal venu et que son charme, son ballon et ses petites touches personnelles font le ravissement du Capitole.




    Théâtre du Capitole, Toulouse
    Le 18/05/2013
    François FARGUE

    Le Corsaire de Mazilier et Adam par le Ballet du Capitole de Toulouse.

    Le Corsaire
    musique : Adolphe Adam, Anton Arenski, David Coleman, Edouard Lalo, Massenet, Jean Sibelius
    chorégraphie et mise en scène : Kader Belarbi
    décors : Sylvie Olivé
    costumes : Olivier Blériot.
    Ă©clairages : Marion Hewlett

    Ballet du Capitole de Toulouse

     


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