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CRITIQUES DE CONCERTS 19 avril 2024

Nouvelle production de Candide de Bernstein dans une mise en scène de Sam Brown et sous la direction de Ryan McAdams à l’Opéra national de Lorraine.

Candide, ou l’Américain
© OpĂ©ra national de Lorraine

Musique étincelante, direction pimpante, mise en scène rythmée et distribution épatante, la nouvelle production de Candide de Bernstein concoctée par l’Opéra de Nancy a tout pour rendre justice à une opérette comique qui, malgré une succession de tubes irrésistibles, demeure une rareté en France. Tout serait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles si…
 

Opéra de Lorraine, Nancy
Le 05/12/2013
Mehdi MAHDAVI
 



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  • « Bien sĂ»r, ce n’est pas un livre amĂ©ricain, mais les sujets qu’il aborde sont aussi pertinents pour nous que pour qui que ce soit – et parfois j’ai l’impression qu’ils le sont particulièrement pour nous AmĂ©ricains. Snobisme puritain, faux sens moral, pressions inquisitrices, foi aveugle dans le progrès, sentiment de supĂ©rioritĂ© – ne reconnaĂ®t-on pas lĂ  toutes les accusations portĂ©es contre notre sociĂ©tĂ© par nos plus grands penseurs ? Â» Ainsi parlait Leonard Bernstein dans un entretien avec son DĂ©mon irrĂ©pressible publiĂ© dans le New York Times quelques semaines avant la crĂ©ation de Candide, en 1956.

    Et Sam Brown, dont la production de l’Importance d’être constant de Gerald Barry avait fait grand bruit à l’Opéra national de Lorraine en mars dernier, ne pense pas autrement. D’autant que la route est bien assez longue de Westphalia, Indiana, authentique village de deux cents âmes, à Venice Beach, California, en passant par Lisbon, Ohio, et Paris, Texas, plus un détour par le Mexique, pour que le jeune optimiste du conte satirique de Voltaire, transformé en membre d’une communauté Amish, n’ait pas besoin de s’aventurer au-delà des océans. Sur fond – un rien terne certes – de carte géographique, voici donc Candide et sa clique bariolée partis à la conquête du Nouveau Monde !

    Sens de l’absurde et du coq-à-l’âne, la mise en scène se perd parfois dans une ribambelle de personnages : qui est qui, qui fait quoi et pourquoi ? Mystère, et au fond qu’importe, tant qu’ils gardent la cadence, relancée par les chorégraphies drolatiques de Lorena Randi et son troupeau de moutons roses. Tout serait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles si…

    Sous la baguette jeune et énergique de Ryan McAdams, l’Orchestre symphonique et lyrique de Nancy déploie une palette sinon aussi riche, du moins aussi éclatante que dans la Turandot d’ouverture de saison, mais avec une tout autre rigueur dans la mise en place – il est vrai que les rythmes de danses sur lesquels repose la brillante partition de Bernstein ne tolèrent aucun flottement en la matière. Tout serait donc pour le mieux dans les meilleur des mondes possibles si…

    Composée par Valérie Chevalier, dont il convient de saluer la nomination à la tête de l’Orchestre et de l’Opéra national de Montpellier au terme d’un processus aux rebondissements multiples, la distribution est aussi pléthorique qu’épatante dans son ensemble. On pourrait certes rêver Candide plus attachant et charmeur que Chad Shelton, excellent technicien au demeurant, tandis qu’Ida Falk Winland, belle plante issue de la nouvelle génération des mannequins qui chantent, accumule sans sourciller acrobaties physiques et vocales dans le virevoltant Glitter and be gay, où lui font simplement défaut la facilité et l’épanouissement du suraigu.

    À leurs côtés se distinguent le Maximilien fringant de Kevin Greenlaw et la Vieille Dame impayable de Beverley Klein, dont le faux accent polonais et la présence immense compensent bien des effrois vocaux. Le cas de Michael Simkins est plus complexe, puisque sur son quadruple rôle – Voltaire, Pangloss, Martin et Cacambo – repose l’essentiel de la narration. L’abattage de l’acteur anglais n’est pas en cause, mais plutôt un manque de projection qui, en l’absence d’amplification, accentue la différence de niveau sonore entre parties parlées et chantées, et du même coup le principal travers de l’œuvre, qui tient à sa forme hybride.

    Car si la musique produit constamment des étincelles, une narration ne fait pas une action, pas plus qu’une succession de scènes, aussi rocambolesques soient-elles. Dès lors, l’ennui guette, s’installe et perdure malgré le choix de la version créée au Scottish Opera en 1988, et considérée comme définitive. Mais peut-être Candide est-il finalement mieux adapté au concert, à l’instar de cette soirée frénétique dirigée par le compositeur au Barbican Centre de Londres, dont, mieux que la seule trace sonore, un DVD paru chez Deutsche Grammophon conserve l’indispensable souvenir.




    Opéra de Lorraine, Nancy
    Le 05/12/2013
    Mehdi MAHDAVI

    Nouvelle production de Candide de Bernstein dans une mise en scène de Sam Brown et sous la direction de Ryan McAdams à l’Opéra national de Lorraine.
    Leonard Bernstein (1918-1990)
    Candide, comic operetta en deux actes (1956)
    Livret de Hugh Wheeler, d’après Candide, ou l’Optimiste de Voltaire
    Lyrics de Richard Wilbur, avec lyrics additionnels de Stephen Sondheim, John Latouche, Lillian Hellman, Dorothy Parker et Leonard Bernstein
    Orchestrations de Leonard Bernstein et Hershy Kay, avec orchestrations additionnelles de John Mauceri
    Version du Scottish Opera (1988)

    Chœur de l’Opéra national de Lorraine
    Orchestre symphonique et lyrique de Nancy
    direction : Ryan McAdams
    mise en scène : Sam Brown
    décors : Annemarie Woods
    costumes : Anna Fleischle
    Ă©clairages : D.M. Wood
    chorégraphie : Lorena Randi
    vidéo : David Leclerc

    Avec :
    Chad Shelton (Candide), Ida Falk Winland (Cunegonde), Kevin Greenlaw (Maximilian, Tsar Ivan), Gwawr Edwards (Paquette), Beverley Klein (Old Lady), Michael Simkins (Voltaire, Pangloss, Martin, Cacambo), Victor Ryan Robertson (Captain, Ragotski, Inquisitor 1), Andrew Rees (Governor, Vanderdendur, Señor 1), Richard Burkhard (Junkman, King Hermann Augustus, Inquisitor 2, Crook, Don Isachaar), Charles Rice (Alchemist, Inquisitor 3, Sultan Achmet, Señor 2), Steven Beard (Baron, The Grand Inquisitor, Pink sheep, King Stanislaus), Ronald Lyndaker (Cosmetic Merchant, Prince Charles Edward), Pascal Desaux (Bear-Keeper), Benjamin Colin (Doctor), Ill Yu Lee (Ferone), Lucy Stevens, Nicholas Johnson (Informers).

     


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