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CRITIQUES DE CONCERTS |
11 octobre 2024 |
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En septembre 1995, cette production ouvrait la saison de l'Opéra Bastille. On la retrouve cinq ans plus tard, en prélude à une année Verdi que la première scène nationale française ne fêtera que chichement, puisque outre ce Nabucco, elle n'offrira qu'une reprise de Don Carlos.
Un mot d'ordre domine, ici : l'efficacité. Réglée par Emmanuelle Bastet, la mise en scène de Robert Carsen, dans les décors fort évocateurs de Michael Levine, trace à gros traits l'histoire, au rythme d'une musique plus dynamique que subtile. Les choeurs bougent (et ils chantent superbement, d'autant que Verdi les a particulièrement gâtés), les quelques effets spéciaux sont réussis, quant aux solistes, ils ne s'épargnent guère, même si une direction d'acteurs plus consistante eût ajouté à leur conviction.
De jolies voix, larges mais musicales (la Fenena de Susanna Poretsky et l'Ismaele de Marco Berti), une réelle présence (Kristinn Sugmundsonn, dont la ligne vocale pourrait être plus souple, mais dont la stature est bien celle du prophète Zaccaria), un baryton sans complexe (le Géorgien Lado Ataneli, Nabucco fort à l'aise mais très conventionnel) ; voilà de quoi satisfaire un auditoire conquis d'avance. Susan Neves fait mieux, et déchaîne l'enthousiasme ; il est vrai que son Abigaïlle, pourtant bien sommairement campée, séduit par sa promptitude à maîtriser les écarts les plus redoutables, son timbre brillant et généreux, son art des nuances, là où d'autres se contenteraient d'étaler leur puissance. James Conlon mène ses troupes tambour combattant. Et le tant attendu " Va pensiero " n'a aucun mal à faire pâmer le public. Gageons que ce spectacle sans problèmes a encore de beaux soirs devant lui.
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| Le 16/09/2000 Michel PAROUTY |
| Reprise de Nabucco de Verdi à l'opéra Bastille de Paris | Nabucco de Giuseppe Verdi
Direction musicale : James Conlon.
Mise en scène : Robert Carsen.
Scénographie : Emmanuelle Bastet
DĂ©cors : Michael Levine
Avec Lado Ataneli (Nabucco), Susan Neves (Abigaille), Marco Berti (Ismaele), Kristinn Sigmundsonn (Zaccaria), Susanna Poretsky (Fenena). | |
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