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CRITIQUES DE CONCERTS 19 avril 2024

Concert de clôture du festival de Besançon 2014 par l’Orchestre symphonique de Bâle sous la direction de Dennis Russell Davies, avec la participation de la pianiste Elisabeth Leonskaja.

Besançon 2014 (4) :
Une présence rassurante

Très belle affiche pour refermer l’édition 2014 du festival de Besançon, avec la venue du Sinfonieorchester Basel, l’une des toutes meilleures phalanges helvétiques, sous la houlette du paternaliste Dennis Russell Davies, pour un très beau Deuxième Concerto de Beethoven avec Elisabeth Leonskaja et de plus inégales Planètes de Gustav Holst.
 

Théâtre, Besançon
Le 21/09/2014
Yannick MILLON
 



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  • C’est avec un vĂ©ritable plaisir que les Bisontins retrouvent la grande Elisabeth Leonskaja dans le cadre du festival oĂą elle avait offert un très beau rĂ©cital Schubert il y a deux ans, et oĂą elle peut cette fois se mesurer Ă  l’orchestre dans le Deuxième Concerto pour piano de Beethoven, le plus mal aimĂ© des cinq.

    Et si son Finale, vif, léger, a tout de la partition de jeunesse où l’ombre de Haydn et Mozart plane encore partout, la pianiste géorgienne et Dennis Russell Davies auront réussi à prouver cet après-midi, dans ce concert de clôture, que l’on peut déjà y entrevoir, en maints endroits des deux premiers mouvements, le Beethoven de la maturité.

    Approche très classique, aux antipodes des propositions du Cercle de l’Harmonie la semaine dernière mais tout aussi valable, ce Beethoven confortable, aux tempi modérés, au son riche et dense quoique jamais épais, ouvre grand les portes du XIXe siècle et du romantisme par ses couleurs mordorées, la douceur cossue et rassurante de son tapis orchestral.

    On sait que Leonskaja n’a jamais eu le plus infaillible des touchers, ni le jeu le plus perlé du monde, mais la maturité de ses conceptions musicales, la poigne sans dureté avec laquelle elle aborde ce répertoire et les suspensions soudaines qu’elle réserve aux modulations, changement de couleur en une note, du bout des doigts, sont bien d’une grande artiste.

    Ce qui nous vaut, sous la conduite attentive, présence discrète et sans le moindre effet de manche du chef américain, un dialogue piano-orchestre à armes égales, très à l’écoute, dans le partage et la sérénité, et notamment un Adagio auquel on n’avait jamais soupçonné une telle richesse d’arrière-plans dignes de ceux du Concerto pour violon de onze ans postérieur.

    De même, le fil sur l’horizon tissé par le maestro dans le long premier mouvement insuffle une grandeur sans emphase à cette partition dont on a l’impression de redécouvrir les méandres, les inflexions et les richesses trop souvent éclipsées par des approches superficielles. Exécution en parfaite symbiose, poursuivie par un généreux Allegretto final de la Sonate la Tempête, lent et tout en intériorité, en bis.

    Univers on ne peut plus différent en seconde partie avec la plus célèbre partition de Gustav Holst, la suite symphonique les Planètes composée en plein cœur du premier conflit mondial dont on commémore cette année le centenaire du déclenchement. La tentation est grande, face à une orchestration aussi riche, d’abuser sur les calories et les coups de projecteurs, de faire rutiler par trop le lustre de l’harmonie, dans des tempi avachis.

    Raison pour laquelle on sera plus convaincu par instants que dans l’ensemble de cette exécution parfois abusivement assise et ronde, où l’on eût préféré angles plus vifs ne rimant pas forcément avec avalanche de décibels supplémentaires, l’orchestre ayant sur ce point admirablement jaugé l’acoustique sèche et plutôt ingrate du théâtre de Besançon.

    Mais pour pleinement convaincre, Mars, abordé avec lenteur, eût nécessité une énergie redoublée dans l’articulation des cuivres, parfois patauds, dans la netteté de frappe des percussions, tout comme Saturne un crescendo central plus titanesque. Un manque d’intériorité entrave par ailleurs les textures ravéliennes de Vénus, somptueuses mais pas assez murmurées, et à moindre degré Neptune, où plane un chœur de jeunes filles en coulisse habile dans les nappes d’accords célestes haut perchées.

    C’est au final dans l’énergie simple, directe de Mercure, en fusées très en relief, dans la joie de Jupiter, au passage hymnique central étonnamment allant, et dans les facéties d’Uranus que l’on trouve le plus de matière à satisfaction. Mais d’un bout à l’autre l’Orchestre symphonique de Bâle brille par un tapis de cordes somptueux et des chefs de pupitre d’une magnifique sûreté.




    Théâtre, Besançon
    Le 21/09/2014
    Yannick MILLON

    Concert de clôture du festival de Besançon 2014 par l’Orchestre symphonique de Bâle sous la direction de Dennis Russell Davies, avec la participation de la pianiste Elisabeth Leonskaja.
    Ludwig van Beethoven (1770-1827)
    Concerto pour piano et orchestre n° 2 en sib majeur op. 19
    Elisabeth Leonskaja, piano
    Gustav Holst (1874-1934)
    The Planets, suite symphonique op. 32
    Sinfonieorchester Basel
    direction : Dennis Russell Davies

     


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