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CRITIQUES DE CONCERTS 17 avril 2024

Deuxième concert de l’intégrale des symphonies de Beethoven par l’Orchestre de l’Opéra national de Paris sous la direction de Philippe Jordan à l’Opéra Bastille.

Une belle avancée

Ce deuxième concert de l’intégrale des symphonies de Beethoven à l’Opéra Bastille a montré clairement comment chef et orchestre avancent ensemble dans une connaissance mutuelle de ces fondamentaux du répertoire. La Première et la Troisième Symphonie se complètent en outre parfaitement dans ce type de programme.
 

Opéra Bastille, Paris
Le 07/11/2014
GĂ©rard MANNONI
 



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  • On ne dira jamais assez combien ce type d’expĂ©rience est fructueux pour un orchestre en principe vouĂ© au rĂ©pertoire lyrique. Il y a bien sĂ»r de nombreux compositeurs d’opĂ©ra qui ont servi l’orchestre de façon ample et magistrale. Mais jouer dans une fosse, avec des chanteurs qui projettent leur voix par-dessus votre tĂŞte, n’est pas exactement aussi gratifiant que de travailler et interprĂ©ter ces grandes pages symphoniques qui font rĂŞver tout instrumentiste. Gageons que dans l’Orchestre de l’OpĂ©ra, bien des musiciens n’avaient jamais eu l’occasion d’aborder Beethoven dans des conditions pareilles, mĂŞme s’ils avaient participĂ© aux reprĂ©sentations de Fidelio.

    Philippe Jordan est un chef fin et sincère. Dans aucun répertoire, il ne cherche l’effet facile. C’est un analyste méticuleux, un musicien subtil, peut-être en fin de compte plus à l’aise dans l’écriture si savante et dans le romantisme beethovénien en pleine évolution que dans les folles envolées émotionnelles et métaphysiques de Wagner par exemple.

    Sa lecture de la Première Symphonie est très significative à cet égard, et l’on entend immédiatement à la fois comment les musiciens de l’orchestre ont évolué dans leur approche de Beethoven et comment le chef se sent plus libéré lui aussi. Jordan a su communiquer à chaque pupitre le sens du jeu si équilibré et si inspiré que joue ici le compositeur en jetant les bases de ses idées sur le genre symphonique. Il sait arracher l’œuvre aux racines post-baroques auxquelles on la réduit trop souvent.

    Il y a de l’élan, de l’engagement, du drame avoué, et tout passe par le travail minutieux du message confié à chaque pupitre réuni dans de superbes envolées qui soulèvent d’ailleurs l’enthousiasme du public. C’est clair, fougueux, intérieur aussi, et généreux.

    MĂŞme impression avec la Troisième Symphonie dite « HĂ©roĂŻque Â», qui est d’une Ă©criture bien plus avancĂ©e encore. Son inspiration est Ă©galement plus politiquement engagĂ©e, si l’on peut dire, puisqu’elle est liĂ©e Ă  l’admiration suscitĂ©e au compositeur, au moins un temps, par la tempĂ©tueuse personnalitĂ© de Bonaparte.

    Elle est aussi marquée d’un climat mortifère, correspondant aux angoisses d’un Beethoven qui comprend qu’il ne pourra résister à la progression de sa surdité, ce qui est pour lui une mort prématurée. Enthousiasme et désespérance, deux élans qu’il faut ici concilier car ils sont omniprésents et que Philippe Jordan rend parfaitement sensibles, tout en emmenant l’ensemble avec énergie, dans une marche implacable.

    Et quelle qualité instrumentale ! Un régal absolu du côté des hautbois, flûtes, bassons et clarinettes, beaucoup d’admiration pour la sûreté des cuivres et en particulier la musicalité des cors. C’est là que l’on comprend ce que pareille exécution représente pour cette élite d’instrumentistes, mis ici en pleine lumière.

    Plus libérée, plus directement engagée, la direction de Philippe Jordan paraît bien plus vivante et stimulante que lors du premier concert. Naturellement, on attend la suite de cette intégrale qui devrait se dérouler dans un crescendo permanent si l’on en juge par ces deux premières soirées.




    Opéra Bastille, Paris
    Le 07/11/2014
    GĂ©rard MANNONI

    Deuxième concert de l’intégrale des symphonies de Beethoven par l’Orchestre de l’Opéra national de Paris sous la direction de Philippe Jordan à l’Opéra Bastille.
    Ludwig van Beethoven (1770-1827)
    Symphonie n° 1 en ut majeur op. 21
    Symphonie n° 3 en mib majeur op. 55 « Eroica Â»
    Orchestre de l’Opéra national de Paris
    direction : Philippe Jordan

     


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