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CRITIQUES DE CONCERTS 26 avril 2024

Concert-rétrospective Hartmann-Maderna-Nono dans le cadre du Festival d'Automne à la Cité de la musique, Paris.

Force et lumière
© Matthias Bothor

Avec des œuvres de Karl Amadeus Hartmann, Bruno Maderna et surtout le Como una ola de fuerza y luz de Luigi Nono, cet avant-dernier concert du Festival d'Automne à Paris édition 2014 aura tenu toutes ses promesses et prouvé qu'il était possible de rassembler un large public autour d'une programmation exigeante et sans compromis.
 

Cité de la Musique, Paris
Le 18/11/2014
David VERDIER
 



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  • Si l'on excepte l'annulation du premier concert, on ne peut que saluer le parcours sans faute de cette édition 2014 du Festival d'Automne à Paris. Malgré les bruits de couloir faisant mention d'une possible exécution des Canti di vita e d’amore. Sul ponte di Hiroshima pour soprano, ténor et orchestre, cet avant-dernier concert aura tenu toutes ses promesses et prouvé qu'il était possible de rassembler un large public autour d'une programmation exigeante.

    Ingo Metzmacher manie avec un plaisir évident les forces du Sinfonieorchester des Südwestrundfunks Baden-Baden und Freiburg dans un massif musical réunissant trois compositeurs aussi proches dans leurs relations amicales qu'ils étaient différents dans leurs musiques.

    Karl Amadeus Hartmann demeure un quasi-inconnu en France. Ce n'est sans doute pas un hasard si cet Adagio pour grand orchestre est donné ce soir en création française, avec un retard de plus de soixante ans sur sa première audition. Œuvre composée durant la guerre, cette symphonie ne doit sa dénomination qu'au concours de circonstances qui transforma une esquisse rescapée des nombreux remaniements en opus indépendant et définitif.

    À l'effectif symphonique traditionnel s'ajoute une étonnante section de percussions. L'écriture dessine un abandon du postromantisme, sans mélancolie et sans retour possible. La noirceur du propos dialogue avec les élans rompus à vouloir former des cellules rythmiques régulières.

    Avec Ausstrahlung, également donné en création française, Bruno Maderna propose une réflexion spirituelle autour de poésies et de textes sacrés persans et indiens. La pièce (d'une durée totale d'environ une trentaine de minutes) a vu le jour dans les ruines de Persépolis, à l'époque où le prestigieux Festival des Arts invitait au tournant des années 1960-1970 la plupart des artistes contemporains du monde entier.

    La bande électronique porte fièrement ses quarante ans d'âge et ses citations New Age du Mahâbhârata – écrin moderniste et kitsch à la voix de la soprano Laura Aikin, relayée à l'avant-scène par Gunhild et Alexander Ott, respectivement flûtiste et hautboïste. L'œuvre procède par bonds et circularité dans un temps tantôt immobile et tantôt fluctuant. Des trouées sonores guident l'écoute par le jeu des gradations harmoniques et des échos, sans pour autant garantir une concentration sur la durée totale de la pièce.

    Datée de la même année, Como una ola de fuerza y luz est une des pièces les plus emblématique de l'œuvre de Luigi Nono. Destinée à un effectif soprano, piano, bande magnétique et orchestre, la partition métaphorise un champ de bataille idéologique et sonore dans lequel se croisent invectives et imprécations révolutionnaires.

    Si la matière littéraire peine à franchir le seuil de notre actualité, l'énergie roborative et le tranchant des masses sonores laissent pantois d'admiration. Jean-Frédéric Neuburger a le bon goût de ne pas chercher à imiter l'inimitable dédicataire Maurizio Pollini, ce qui permet de se concentrer sur un jeu remarquablement déterminé dans la conduite et le fracas des accords pour produire une ligne à la fois fragmentée et continue. Laura Aikin est visiblement noyée dans la masse et moins à l'aise dans l'équilibre cri-chant, tandis qu’Ingo Metzmacher réalise un sans-faute de haute virtuosité.




    Cité de la Musique, Paris
    Le 18/11/2014
    David VERDIER

    Concert-rétrospective Hartmann-Maderna-Nono dans le cadre du Festival d'Automne à la Cité de la musique, Paris.
    Karl Amadeus Hartmann (1905-1963)
    Adagio (Symphonie n° 2)
    Bruno Maderna (1920-1973)
    Austrahlung
    Luigi Nono (1924-1990)
    Como una ola de fuerza y luz
    Laura Aikin (soprano)
    Gunhild Ott (flûte, flûte en sol, flûte basse)
    Alexander Ott (musette, hautbois, hautbois d’amour, cor anglais)
    Jean-Frédéric Neuburger (piano)
    André Richard (projection du son)
    SWR Sinfonieorchester Baden-Baden und Freiburg
    direction : Ingo Metzmacher

     


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