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CRITIQUES DE CONCERTS |
10 octobre 2024 |
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Récital de la soprano Olga Peretyatko et du ténor Dimitri Korchak dans le cadre des Grandes Voix au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
Deux concerts en un
Plaisir d’entendre au TCE Olga Peretyatko et Dimitri Korchak, de belles voix issues de la dernière génération russe, mais regret qu’un programme trop lourd, qui eût rempli deux concerts à lui seul, ait quelque peu plombé une soirée Grandes Voix néanmoins pleine de jeunesse et d’enthousiasme. Mention spéciale pour le ténor.
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Si l’on a pu à l’occasion reprocher à certains artistes lyriques de trop s’économiser au cours de leurs concerts, ce ne fut pas le cas pour cette soirée des Grandes Voix au Théâtre des Champs-Élysées. À trente-cinq ans, période bénie pour les sopranos comme pour les ténors car c’est à la fois encore celle de la jeunesse et déjà celle de la maturité, les deux artistes russes réunis sur cette affiche ont été mis à rude épreuve, enchaînant airs et duos parmi les plus périlleux du répertoire.
Qu’on en juge, ne serait-ce que par la première partie qui, commencée par l’ouverture de la Flûte enchantée, proposait deux airs de Don Giovanni, le Non mi dir de Donna Anna et Dalla sua pace d’Ottavio, suivis du duo Fuggi crudele, d’un air d’Otello de Rossini, du Bel raggio lusinghier de Semiramide, de l’ouverture de Don Pasquale, de Regnava nel silenzio de Lucia de Lammermoor et du duo Lucia-Edgardo ! À 22 heures, quand s’achèvent bien des concerts, on entamait la deuxième partie, un peu moins chargée quand même…
Il ne s’agit pas bouder son plaisir, mais chacun sait qu’à abuser des bonnes choses, elles peuvent perdre de leur saveur. L’incontestable talent de ces deux interprètes aurait été mieux mis en valeur dans un contexte moins tassé. Olga Peretyatko, fort jolie personne, effectue une carrière très internationale dans les plus grands théâtres, avec une voix très sûre de lyrique léger, vocalisant parfaitement, technique typiquement russe, c’est-à -dire avec un métal brillant utilisé plus en force qu’en douceur, ce qui nuit à la netteté d’un timbre pourtant séduisant.
Dans les duos, elle peut se montrer capable de plus de suavité, donnant plus d’espace à la voix, forçant moins l’émission. Bien mise en scène, elle doit être effectivement une interprète très efficace des héroïnes de Rossini, Donizetti et même Mozart, car elle a aussi de l’enthousiasme et s’engage à fond dans l’interprétation des personnages, même ici en concert.
Bien connu à Paris où il a déjà chanté à plusieurs reprises à l’Opéra notamment, le ténor Dimitri Korchak, bon physique lui aussi, a également de l’enthousiasme, du tonus et une voix très riche de timbre qu’il sait fort bien moduler, maîtriser, voire détimbrer quand il le faut. Les aigus peuvent se développer avec puissance et facilité mais aussi trouver des demi-teintes expressives, preuve d’un emploi intelligent et peaufiné d’une solide technique russe de base.
Alors, pourquoi se plaindre que la mariée ait été trop belle ? Parce que, une fois encore, la mise en valeur d’un air, d’un duo, est aussi importante que la manière de sertir une pierre précieuse. Ainsi, les deux ouvertures de Rossini, celle de Semiramide et celle de l’Italienne à Alger servant d’intermèdes orchestraux en seconde partie, n’étaient pas le serti idéal aux airs du Turc en Italie et de la Fille du régiment pourtant for bien chantés, car rien ne ressemble plus à une ouverture de Rossini qu’une ouverture de Rossini, le compositeur le sachant si bien qu’il n’hésitait pas à mettre la même sur des opéras différents.
Malgré ces réserves quelque peu grincheuses, on a bien apprécié le rayonnement de ces deux artistes pleins de fougue et de talent, tout comme la présence de l’Orchestre de chambre de Paris dirigé avec énergie et parfois même subtilité par Manuel Lopez-Gomez.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 11/12/2014 Gérard MANNONI |
| Récital de la soprano Olga Peretyatko et du ténor Dimitri Korchak dans le cadre des Grandes Voix au Théâtre des Champs-Élysées, Paris. | Mozart, Rossini, Donizetti
Olga Peretyatko, soprano
Dimitri Korchak, ténor
Orchestre de chambre de Paris
direction : Manuel Lopez-Gomez | |
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