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CRITIQUES DE CONCERTS |
16 octobre 2024 |
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Concert de l’Orchestre Simon Bolivar du Vezenuela sous la direction de Gustavo Dudamel à la Philharmonie de Paris.
Entre kitsch et vertiges
Tonitruant concert de Gustavo Dudamel à la tête de son Orquesta Sinfónica Simón BolÃvar dans la grande salle de la Philharmonie de Paris. Un programme en forme d'antithèse de styles réunissait Julián Orbón et Gustav Mahler. Avec un résultat pour le moins mitigé, et une samba endiablée en bis après la Vienne sécessionniste de la Cinquième de Mahler.
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La Philharmonie est pleine à craquer ce dimanche après-midi pour accueillir l’Orquesta Sinfónica Simón BolÃvar et l'emblématique Gustavo Dudamel. Selon son humeur, on pourra voir dans le fait qu'une grande marque de BTP sponsorise cette soirée, une allusion discrète à l'avancement des travaux ou la façon dont le chef vénézuelien aborde ses partitions…
Même si l'écrin acoustique semble taillé à la mesure des forces en présence, ce genre de concert fait apparaître des qualités et des défauts qu'il conviendrait d'intégrer dans le réglage final. La résonance tout d'abord, très claire et réverbérée – ce qui permet d'apprécier en première partie l'éclat très coloré des Tres Versiones Sinfónicas de Julián Orbón mais perturbe l'appréciation des climax dans la Cinquième Symphonie de Gustav Mahler.
On oscille rapidement entre saturation et bruit blanc dans les fortes dynamiques et les volumes généreux. Paradoxalement, tout un ensemble de micro détails dans le registre intermédiaire sont immédiatement perceptibles, avec une exceptionnelle netteté.
La musique du compositeur hispano-cubain Julián Orbón peine à dissimuler sous les rugissements de cuivres et les coups de boutoir des percussions un assemblage général très traditionnel.
Le déhanchement chaloupé de la Pavana précède un mouvement lent relativement anecdotique. Dudamel mène ses troupes avec brio vers un Finale façon bataille de confettis et serpentins, avec des percussions omniprésentes. Le sentiment de jubilation générale l'emporte largement sur une écoute détaillée qui aurait sans doute fait apparaître des intonations approximatives dans les pupitres de bois et des cordes assez indisciplinées dans leur approche du legato.
La seconde partie varie les contrastes et offre à cet orchestre de jeunes musiciens l'occasion de se confronter avec un monument du répertoire postromantique. Le résultat est une Cinquième de Mahler assez inclassable, aux confins de l'exercice de style brillantissime et de la prise de vue cinématographique. Sous la battue de Dudamel, les musiciens du Simón BolÃvar libèrent une énergie extraordinaire.
Très peu de scories en définitive, car le jeune effectif se tire des chausse-trappes de la partition. Le corollaire de cette approche très investie et engagée est à chercher dans un son assez uniforme, qui cherche dans la fluidité et la luminosité ce qu'il perd en timbres et en épaisseur. On ne retrouve guère d'arrière-plans psychologiques ou méditatifs dans un Mahler dégraissé à ce point.
L'écho naturel de la salle accentue notablement ces effets technicolor, tant et si bien qu'il est difficile de repérer à la longue les intentions réelles d'une telle lecture. L'Adagietto file droit comme un i, sans une once de méditation ou d'authenticité dans l'effusion de la matière musicale. Le Finale, impeccablement mis en place, se noie dans les décibels et atomise les lignes.
Pour satisfaire un public déjà conquis, Dudamel ose un pétulant Alma Llalnera avec maracas obligé et refrain repris en chœur. Après Mahler, c'est à prendre ou à laisser…
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Philharmonie, Paris Le 25/01/2015 David VERDIER |
| Concert de l’Orchestre Simon Bolivar du Vezenuela sous la direction de Gustavo Dudamel à la Philharmonie de Paris. | Julián Orbón (1925-1991)
Tres Versiones Sinfónicas
Gustav Mahler (1860-1911)
Symphonie n° 5 en ut# mineur
Orquesta Sinfónica Simón BolÃvar
direction : Gustavo Dudamel | |
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