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CRITIQUES DE CONCERTS 26 avril 2024

Concert de l’Orchestre de Paris sous la direction de Jaap van Zweden, avec la participation du pianiste David Fray à la Philharmonie de Paris.

Mahler le Jeune

Dans une Philharmonie de Paris bien plus propice que la salle Pleyel à proposer le rare et monumental Das Klagende Lied d’un Gustav Mahler de vingt ans seulement, toutes les conditions étaient réunies pour une belle interprétation, grâce à la présence flatteuse d’Iris Vermillion et à la direction délicate de Jaap van Zweden.
 

Philharmonie, Paris
Le 06/05/2015
Vincent GUILLEMIN
 



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  • En prĂ©ambule de la rarissime cantate de Mahler, sur un texte Ă©crit par lui-mĂŞme, le chef nĂ©erlandais et ancien premier violon du Concertgebouw d’Amsterdam Jaap van Zweden dirigeait le Concerto pour piano n° 20 de Mozart, avec le soliste David Fray.

    L’introduction de la pièce classique montre les penchants du chef pour cette musique, que l’on entend de plus en plus souvent dans des tendances baroqueuses. Sans forcer l’appui ni rechercher à casser les rythmes pour créer plus de forme, le chef néerlandais livre une lecture legato, avec une belle finesse dans le premier mouvement, bien défendue par un soliste très concentré sur son clavier.

    La Romance ennuie en revanche par une approche trop lisse, qui ne parvient guère à exalter la partition, tandis que dans le Rondo, on semble enfin comprendre que l’orchestre et le pianiste ne partagent pas le même Mozart et s’accordent maintenant dans un manque de dynamique commun. Le Bach de David Fray donné en bis ressemble à ce que l’on connaît de lui, personnel par une distance ni analytique ni froide, mais quelque peu transie, à l’instar de cette main gauche laissant traîner chaque fin de mesure au point de ne plus faire exister la dernière note.

    Pièce maîtresse de la soirée, Das klagende Lied est proposé dans sa version originale en trois parties, et débute avec délicatesse, peut-être trop sereinement appréhendée par rapport à la fougue et aux inélégances de la jeunesse qui s’y trouvent. Heureusement, l’Orchestre de Paris nous régale de chaque section par son impeccable justesse et de belles sonorités, avec un effectif pléthorique constitué notamment de six harpes et deux tubas, augmenté d’un ensemble en coulisse intervenant à plusieurs reprises avec plus ou moins d’exactitude.

    Les soli du premier violon Roland Daugareil laissent s’exprimer le lyrisme d’un Stradivarius dont les couleurs ressortent bien mieux du parterre qu’aux balcons, tandis que le chœur approche la partition avec majesté, sans jamais trop s’imposer, et trouve une véritable inspiration dans les parties champêtres à la fin de Waldmärchen (Conte de la forêt) et celles plus funestes de Der Spielmann (le Ménestrel).

    Les solistes apportent leur pierre à l’édifice par la justesse des interventions, avec la prononciation précise de Werner Güra, peut-être difficilement audible dans les angles éloignés de la salle. Le baryton Ludwig Mittelhammer met quelques minutes à chauffer sa voix puis laisse entendre des graves clairs, sans apporter l’émotion de ceux de la fantastique Iris Vermillion, dont l’assise et la prestance font toujours rêver.

    Melanie Diener, Isolde à Strasbourg et troisième servante à Vienne il y a un mois lance ses aigus avec force et clarté. Les interventions des très jeunes chanteuses de la Maîtrise de Paris font ressortir le travail de la mezzo Fanny Dupont, et le bagage déjà impressionnant de la petite soprano Michelle Bréant, dont les plus exigeants auront seulement noté une légère difficulté à atteindre les plus hauts aigus.

    Sans nous transcender, ce concert aura permis d’écouter une œuvre rare et déjà personnelle d’un compositeur en maturation, pas encore marqué par la symphonie totale qu’il devait découvrir quelques mois plus tard grâce à son ami Hans Rott.




    Philharmonie, Paris
    Le 06/05/2015
    Vincent GUILLEMIN

    Concert de l’Orchestre de Paris sous la direction de Jaap van Zweden, avec la participation du pianiste David Fray à la Philharmonie de Paris.
    Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
    Concerto pour piano n° 20 en ré mineur KV 466
    David Fray, piano
    Gustav Mahler (1860-1911)
    Das klagende Lied
    Version originale en trois partes
    Michelle Bréant, soprano
    Fanny Dupont, mezzo
    Melanie Diener, soprano
    Iris Vermillion, mezzo-soprano
    Werner Güra, ténor
    Ludwig Mittelhammer, baryton
    Chœur de l’Orchestre de Paris
    préparation : Lionel Sow
    Orchestre de Paris
    direction : Jaap van Zweden

     


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