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CRITIQUES DE CONCERTS 28 mars 2024

Reprise de Madame Butterfly de Puccini dans la mise en scène de Jean-François Sivadier et sous la direction d’Antonino Fogliani à l’Opéra de Lille.

Butterfly au théâtre
© OpĂ©ra de Lille

Dix ans après sa création sur la scène de l’Opéra de Lille, la production de Madame Butterfly par Jean-François Sivadier garde charme et efficacité, notamment grâce à des choix esthétiques dont la simplicité n’a d’égal que la justesse théâtrale. Le plateau vocal dominé par les seconds rôles profite d’une direction tout terrain d’Antonino Fogliani.
 

Opéra, Lille
Le 28/05/2015
David VERDIER
 



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  • L’OpĂ©ra de Lille propose la reprise d'une production de Madame Butterfly en passe de devenir un classique du genre. Ă€ mi-chemin entre modernitĂ© et tradition, cette proposition assez Ĺ“cumĂ©nique de Jean-François Sivadier aura le don de combler l'exigence d'un public cultivĂ© sans forcĂ©ment dĂ©stabiliser ceux qui font leurs premiers pas en terre vĂ©riste.

    Le livret puise ici directement dans le théâtre des moyens d'expression d'une simplicité confondante. Posées sur une scène en pente douce, de larges toiles or et azur servent de structures mobiles, tantôt pour représenter de l'extérieur la demeure de Cio-Cio San, tantôt les espaces intimes.

    Cette Butterfly sent les tréteaux et la joyeuse improvisation, quitte à ne pas s'appesantir sur l'ambiguïté symbolique des supports cruciformes en bambou ; libre alors au spectateur d'y voir la présence menaçante du Dieu américain auquel la naïve héroïne s'est convertie, ou bien l'approche de la mort lorsque la scène se vide et qu'une cohorte de personnages-doubles fait office de séparation visuelle pour empêcher de voir un suicide forcément indécent.

    L'attention toute particulière aux lumières (merci Philippe Berthomé) et aux costumes (signés, tout comme les décors, par Virginie Gervaise) garantit l'intérêt et la haute tenue du spectacle. On se transporte dans une Asie fantasmée façon Tiepolo ou sobrement moderne, sans qu'on puisse dire pour autant qu'il s'agit d'une relecture radicale du drame de Puccini.

    On remarquera au passage l'attention portée par Sivadier à des personnages secondaires saisis dans des situations que le livret néglige de détailler. Ainsi la préparation de la nuit de noces, la veulerie de Pinkerton ou la réaction du Prince Yamadori en proie au dépit amoureux… La simplicité de la mise en scène du suicide souligne la cruauté et la violence du geste, loin de la grandiloquence habituelle.

    Vocalement, le Sharpless d'Armando Noguera triomphe d’un plateau relativement correct mais sans personnalitĂ© marquante. L’aisance du jeu et le naturel d’un timbre très expressif conduisent le jeune baryton argentin vers les sommets. Trop Ă©triquĂ© jusqu’au duo d’amour, Merūnas Vitulskis n’a pas l’ambiguĂŻtĂ© de caractère qui camperait un Pinkerton de qualitĂ©. Les aigus restent en dedans quand ils devraient au contraire s’épanouir. Seule la scène finale lui redonnera une Ă©paisseur et une densitĂ© bienvenues.

    Serena Farnocchia s’inscrit dans la longue liste des sopranos italiennes qui portent le rôle de Butterly sans démériter, mais sans pour autant puiser dans une prise de risque ou une recherche d’originalité qui permettrait de garder en mémoire leur performance. À titre de comparaison, la Suzuki de Victoria Yarovaya est d’un grain de voix moins homogène mais plus incarné que sa collègue. Prestation très correcte pour le prince Yamadori du jeune Tim Cuypers et le Goro veule et sournois de François Piolino.

    Dans la fosse, Antonino Fogliani est aux abonnés absents dans les moments de tension extrême et s’attache le reste du temps à dérouler une fresque chambriste et soucieuse du détail. L’Orchestre national de Lille déploie de belles couleurs, malgré l’énergie assez lente de la direction, bien relayé par un chœur très investi et attentif à ne pas se désunir.




    Opéra, Lille
    Le 28/05/2015
    David VERDIER

    Reprise de Madame Butterfly de Puccini dans la mise en scène de Jean-François Sivadier et sous la direction d’Antonino Fogliani à l’Opéra de Lille.
    Giacomo Puccini (1858-1924)
    Madama Butterfly, tragédie japonaise en trois actes (1904)
    Livret de Luigi Illica et Giuseppe Giacosa d'après la pièce de David Belasco adaptée d'une nouvelle de John Luther Long

    Chœurs et Orchestre et de l'Opéra national de Lille
    direction : Antonio Fogliani
    mise en scène : Jean-François Sivadier
    décors et costumes : Virginie Gervaise
    éclairages : Philippe Berthomé
    préparation des chœurs : Yves Parmentier

    Avec :
    Serena Farnocchia (Cio-Cio San), Victoria Yarovaya (Suzuki), Merūnas Vitulskis (Pinkerton), Armando Noguera (Sharpless), François Piolino (Goro), Tim Kuypers (Il Principe Yamadori, Il Commissario imperiale), Virgine Fouque (Kate Pinkerton), Ramaz Chikviladze (Lo Zio bonzo).

     


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