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CRITIQUES DE CONCERTS 29 mars 2024

Concert du Rundfunk-Sinfonieorchester Berlin sous la direction de Marek Janowski, avec la participation du pianiste Jean-Yves Thibaudet au festival de Colmar 2015.

Colmar 2015 (1) :
Ouverture caniculaire

Avant que le directeur musical Vladimir Spivakov ne dirige sept soirées du Festival de Colmar, Marek Janowski s’invite à cette 27e édition pour trois concerts d’ouverture. L’occasion de vérifier les bienfaits de la tradition défendue par le chef allemand, dans la chaleur insoutenable de l’Église protestante Saint-Matthieu.
 

Église protestante Saint-Matthieu, Colmar
Le 04/07/2015
Vincent GUILLEMIN
 



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  • On sait grâce Ă  de nombreux enregistrements et concerts avec quelle finesse le chef allemand Marek Janowski dirige Wagner, dans un style Ă  la fois imprĂ©gnĂ© de tradition et en mĂŞme temps très personnel. Ainsi dĂ©bute son ouverture du Vaisseau fantĂ´me, d’une stature germanique de laquelle transparaissent de nombreux changements de rythmes et choix d’adaptation du discours. Loin de rechercher l’effet mais plutĂ´t dans le but de dĂ©velopper l’impact de certaines mesures, l’extrĂŞme attention portĂ©e aux premiers violons laisse apparaĂ®tre un Ă  un les principaux leitmotive du drame, dont on regrette après une telle mise en bouche qu’il s’arrĂŞte si vite.

    Le Deuxième Concerto pour piano de Liszt soutient une lecture influencée par le maître de Bayreuth et parvient même à approcher les sonorités créées plus tard par Richard Strauss. L’assise donnée aux cordes, notamment aux violoncelles placés tout à droite du chef, pose un socle solide à cette vision romantique. Les soli vibrants et plein de corps de la première violoncelliste répondent au piano martelé du soliste français, là où cet ouvrage est plus souvent joué avec légèreté, voire une certaine superficialité.

    Jean-Yves Thibaudet maîtrise avec habileté une partition parmi les plus complexe du répertoire, mais peine à convaincre par l’excès de force insufflé, dont on ne sait quelle part est due à la trop forte chaleur ni celle émanant d’une volonté d’accompagner le chef dans sa dynamique. Son bis dévolu à la Troisième Consolation de Liszt prouve une plus grande finesse et un équilibre rare, auquel se joint un doigté toujours impressionnant.

    Au retour de l’entracte, alors qu’on a perdu dehors deux petits degrés, l’impression de rentrer à nouveau dans une fournaise saisit dès le passage de la porte de l’ancienne église des franciscains, devenue depuis l’Église protestante Saint-Matthieu. Non seulement le public et les musiciens suent, mais aussi les instruments suintent.

    Il faut alors rechercher de l’interprétation ce qu’aurait fait le chef s’il avait fait une température plus propice. Le support musical est toujours présent et l’accord initial fascine en emmenant directement la Deuxième Symphonie de Beethoven vers les deux suivantes du compositeur viennois, mais les cordes ont du mal à faire entendre toutes les notes dans les parties rapides, où seule la petite harmonie résiste magnifiquement, particulièrement la première flûte.

    D’une même tenue, le Finale se déroule sans aucune lourdeur, mais non plus la liberté qu’on pouvait y attendre, sauf à l’occasion de certaines reprises aux premiers violons. Les musiciens déliquescents trouveront tout de même la force de donner en bis l’Allegro scherzando de la Huitième Symphonie du même Beethoven, dans lequel se confirment tout ce que nous avons deviné auparavant. Si le temps ni l’acoustique n’auront permis de profiter des détails ni de la souplesse de la direction de Marek Janowski, nous comprenons toutefois qu’il aura souhaité amener vers les œuvres de maturité son interprétation de la Deuxième.




    Église protestante Saint-Matthieu, Colmar
    Le 04/07/2015
    Vincent GUILLEMIN

    Concert du Rundfunk-Sinfonieorchester Berlin sous la direction de Marek Janowski, avec la participation du pianiste Jean-Yves Thibaudet au festival de Colmar 2015.
    Richard Wagner (1813-1883)
    Der fliegende Holländer, ouverture
    Franz Liszt (1811-1886)
    Concerto pour piano et orchestre n° 2 en la majeur
    Jean-Yves Thibaudet, piano
    Ludwig van Beethoven (1770-1827)
    Symphonie n° 2 en ré majeur op. 36
    Orchestre Symphonique de la Radio de Berlin
    direction : Marek Janowski

     


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