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CRITIQUES DE CONCERTS 19 avril 2024

Concert du San Francisco Symphony sous la direction de Michael Tilson Thomas, avec la participation de la pianiste Yuja Wang Ă  la Philharmonie de Paris.

Mahler aristo-américain
© Art Streiber

Connu pour ses interprétations de Gustav Mahler, Michael Tilson Thomas présentait à la Philharmonie de Paris une Première Symphonie classieuse, déroutant l’auditeur habitué à plus d’expansivité, mais avec une continuité d’approche par rapports à ses concerts et enregistrements précédents, et un orchestre de San Francisco parmi les meilleurs des États-Unis.
 

Philharmonie, Paris
Le 14/09/2015
Vincent GUILLEMIN
 



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  • Une semaine après Boston, c’est Ă  l’Orchestre de San Francisco de passer par Paris lors de sa tournĂ©e europĂ©enne, avec le Concerto pour piano n° 4 en sol majeur op. 58 de Beethoven et la Symphonie n° 1 de Gustav Mahler. Michael Tilson Thomas y fĂŞte pour l’occasion ses vingt ans Ă  la tĂŞte d’un orchestre qu’il a dirigĂ© pour la première fois en 1974 et dont il a pris la direction en 1995.

    Le Concerto en sol majeur de Beethoven laisse apparaître une direction maîtresse de style et de clarté, à laquelle on pourra regretter un manque de dynamique par un tempo assez étiré, et l’habituel lacune d’appui aux cordes, malgré cette technique assez particulière d’appuyer la seconde note de chaque mesure presque autant que la première. Yuja Wang se fond dans la lecture du chef avec un doigté souple, d’une agilité remarquable lors de la première cadence, particulièrement à la main droite.

    L’Andante con moto s’adapte mieux à la lecture du chef et laisse ressortir de superbes moments, où la soliste nous laisserait presque croire à une touche d’expressivité, même si elle semble désarçonnée par les accords graves, rendus un peu lourdement par l’utilisation de la pédale forte. À l’inverse, le Rondo souffre d’un manque de vivacité et d’élan, sauf lors de la magnifique mise en avant des violoncelles et lors des soli du premier d’entre eux.

    Au premier bis, on retrouve toute la dextérité d’une des pianistes les plus rapides du parcours international, et c’est avec encore plus d’agilité que son créateur qu’elle s’amuse de l'arrangement de la Marche turque de Mozart par Arcadi Volodos. Le second bis convainc moins, car on attendrait plus de tristesse ou au moins de passion dans la célèbre Mélodie de Sgambati d’après la mort d’Orphée de Gluck.

    La Symphonie Titan de Mahler arrive à Paris après une Troisième et une Deuxième Symphonie à la salle Pleyel ces dernières saisons, et prouve encore une fois le gain de la Philharmonie par rapport à l’ancienne salle, quant à la distinction des pupitres et à la qualité des couleurs, même s’il semble encore que tous les timbres ne soient pas tout à fait respectés. La lecture du chef américain n’est pas sans s’approcher de la dernière proposition entendue dans la même salle, en juin dernier sous la direction de Bernard Haitink, avec un classicisme assumé et surtout un refus de l’exubérance et de la brillance.

    Pour autant, cette lecture garde une véritable personnalité, dont la particularité est de lier entre elle toutes les symphonies, sans jamais trop mettre en avant les formes surprenantes. Les tempi y sont toujours assez lents, et s’il manque un peu de profondeur à la contrebasse au début du Bruder Martin, on la retrouve ensuite grâce aux bois, premier hautbois et basson en tête. La qualité de la formation impressionne également dans les cuivres, et surtout les cors, que nombre des meilleurs orchestres européens pourraient jalouser, Vienne en tête.

    Bien que le concert soit finalement très applaudi, on ressent une incapacité pour beaucoup dans le public à rentrer dans ce discours hiératique, tendant presque à l’ascétisme. Pourtant, cette vision poursuit une voix très intéressante et logique dans l’interprétation mahlérienne, qui aura finalement eu trois vies, entre celle de Bohême, l’européenne puis l’américaine.




    Philharmonie, Paris
    Le 14/09/2015
    Vincent GUILLEMIN

    Concert du San Francisco Symphony sous la direction de Michael Tilson Thomas, avec la participation de la pianiste Yuja Wang Ă  la Philharmonie de Paris.
    Ludwig van Beethoven (1770-1827)
    Concerto pour piano et orchestre n° 4 en sol majeur op. 58
    Yuja Wang, piano
    Gustav Mahler (1860 - 1911)
    Symphonie n° 1 en ré majeur « Titan »
    San Francisco Symphony
    direction : Michael Tilson Thomas

     


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