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CRITIQUES DE CONCERTS 19 mars 2024

Concert du Philharmonia Orchestra sous la direction d’Esa-Pekka Salonen, avec la participation de la violoniste Arabella Steinbacher au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.

Beethoven Ă  la schlague
© Nicho Soedling

Elle est fine, son jeu prône la délicatesse, lui assène sa battue. Arabella Steinbacher et Esa-Pekka Salonen n’ont pas interprété le même Concerto pour violon de Brahms. Quant à la Symphonie n° 2 de Beethoven, le brillant chef attitré du Philharmonia Orchestra en a caricaturé les accords à coups de cravache inflexible.
 

Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Le 07/12/2015
Claude HELLEU
 



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  • Il se rĂ©vèle au sommet de son art Ă  maintes occasions, et l’incandescence de sa dernière interprĂ©tation du Concerto pour orchestre de BartĂłk Ă  la tĂŞte de l’Orchestre de Paris demeure inoubliable. Avec le Philharmonia Orchestra, dont il est chef principal et conseiller artistique depuis 2008, la Symphonie n° 2 en rĂ© majeur de Beethoven n’a pas connu le mĂŞme bonheur.

    Le déséquilibre entre des tutti fortissimo menés à grands coups de cravache et les voix qu’ils étouffent a perduré tout au long de ses quatre mouvements. Certes, le premier assume une allure conquérante qui pourrait légitimer une telle vigueur si la lourdeur n’en était pas aussi répétitive. Au détriment de toute expressivité, les grands coups d’archet caricaturent le classicisme de la partition, où parfois un bois essaie de chanter.

    Le Larghetto, par définition plus calme, demeure aussi inexpressif. Moins fort, platement, les mesures se suivent, identiques. Esa-Pekka Salonen ponctue leur tempo d’un hochement de tête, les silences sont vides. Cordes et vents du Philharmonia demeurent en-dessous de leur réputation. Pas la moindre émotion ne perce notre ennui.

    Et les attaques reprennent dans un Scherzo dont le rythme pèse trois tonnes. Sa gaité disparaît sous la dureté des attaques. Le maestro est-il en train de déboulonner Beethoven à coups de massue, soulignant à grands traits ce qui peut paraître convenu dans son écriture orchestrale ? Le Finale bat les records d’emportement, les cordes martèlent une fougue brutale, la vigueur des envolées n’a plus rien de jubilatoire, toujours plus frénétique, c’est la violence qui a le dernier mot.

    Grande ouverture composée en 1815, de Beethoven aussi, Pour un jour de fête témoignait déjà d’un sens de la joie assez spécieux avec un orchestre fouetté trop impérativement pour y respirer le bonheur d’une marche pleine de vie.
    Fine silhouette dans sa longue robe violette, Arabella Steinbacher engage sa virtuosité dans le Concerto pour violon en ré majeur de Brahms après une introduction orchestrale dont la netteté d’interprétation tient lieu de climat.

    Cordes graves, bassons et autres bois pour commencer, orchestre au complet pour suivre, jouent leur partition comme elle est écrite et comme on le leur demande avec une détermination à l’emporte pièces. La jeune et jolie violoniste se détache d’emblée de cette conception. La technique parfaite sert un expressionisme beaucoup plus nuancé. Attaques, octaves, arpèges, accords, trilles, puissance de la sonorité cultivent des nuances dont l’orchestre n’a que faire mais qui sait s’effacer quand la soliste impose son jeu. Avec parfois un peu trop de recherche ?

    Pour l’Adagio, Salonen pose sa baguette. Quand Steinbacher reprend la mélodie du hautbois qu’elle a écoutée, les yeux fermés, elle en magnifie la tension. C’est elle seule qui l’élève, souligne sa quête méditative plutôt qu’une paix sereinement gagnée devant un orchestre qu’on oublie.

    Et c’est la fête. Le Philharmonia Orchestra répond au dynamisme d’un Allegro giocoso final débordant d’allégresse, rythmes à l’appui bien appuyés. La soliste en triomphe, assume tous les risques des traits vertigineux. À défaut de cultiver le côté tzigane de Brahms dans ces pages, soliste et orchestre, chacun selon son tempérament, ont mêlé leurs élans pour un finale dionysiaque des plus brillants.




    Théâtre des Champs-Élysées, Paris
    Le 07/12/2015
    Claude HELLEU

    Concert du Philharmonia Orchestra sous la direction d’Esa-Pekka Salonen, avec la participation de la violoniste Arabella Steinbacher au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
    Ludwig van Beethoven (1770-1827)
    Zur Namensfeier, ouverture symphonique en ut majeur op. 115
    Johannes Brahms (1833-1897)
    Concerto pour violon et orchestre en ré majeur op. 77
    Arabella Steinbacher, violon
    Ludwig van Beethoven (1770-1827)
    Symphonie n° 2 en ré majeur op. 36
    Philharmonia Orchestra
    direction : Esa-Pekka Salonen

     


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