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CRITIQUES DE CONCERTS 25 avril 2024

Concert de l’Orchestre de Paris sous la direction de Thomas Hengelbrock, avec la participation du Chœur de l’Orchestre de Paris et à la Philharmonie, Paris.

Allégresse et foi
© Florence Granddidier

Après le Magnificat de Bach, magnifiquement interprété par un Chœur de l’Orchestre de Paris pénétré du souffle de ce qu’il chantait, le Psaume Comme un cerf altéré et la Cantate de Noël de Mendelssohn ont témoigné de son inspiration religieuse sous la direction de Thomas Hengelbrock en parfaite osmose avec l’Orchestre de Paris.
 

Philharmonie, Paris
Le 17/12/2015
Claude HELLEU
 



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  • Magnificat ! Ă€ pleine voix, le Choeur de l’Orchestre de Paris exalte la joie. Sans partition, face Ă  Thomas Hengelbrock Ă©galement sans partition, tous et chacun, regard droit devant, une expression de bonheur sur le visage, clament l’allĂ©gresse. L’éclat des trompettes participe Ă  cet enthousiasme soutenu par une polyphonie richement claire. Après que la petite harmonie n’a pas d’emblĂ©e suivi Thomas Hengelbrock, l’union sera parfaite.

    À la liesse générale succède l’aria de la soprano II. Le nez dans la partition, ce qui change du tout au tout l’expressivité précédente, Marianne Crebassa respecte la jubilation de Marie ; de même la soprano I Anna Lucia Richter dans son dialogue avec le hautbois d’amour, celui-ci plus pénétré de la sensibilité émerveillée prêtée à la mère de Jésus.

    Ce décalage entre le Chœur et les solistes va perdurer. Le solo de la basse Christian Immler sur le continuo d’un violoncelle, dont la présence discrète restera d’une justesse idéale, ne saurait imposer la présence d’un Dieu lisant que Son nom est sacré. Il n’y a rien non plus à reprocher au duo de l’alto Wiebe Lehmkuhl et du ténor Werner Güra, mais ce sont les deux flûtes sur les violons en sourdine qui évoquent la miséricorde divine.

    Quel contraste quand le Chœur rend gloire à Dieu ! Un grand souffle de foi galvanise la ferveur absente de la consciencieuse interprétation des solistes. La puissance de la fugue triomphe avant que Werner Güra, enfin moins neutre, assume le drame qu’il partage avec le violon toujours aussi beau de Roland Daugareil.

    La platitude de la paix que louent ensuite les deux sopranos et l’alto en trio est sauvée par les hautbois. Et le chœur reprend les derniers messages du Magnificat, austère dans la fugue à cinq voix qui s’affirme sobrement parole engagée, puis s’exaltant sous l’éclat des trompettes et la magnificence du Gloria Patri… in secula seculorum.

    On sait l’admiration que Mendelssohn vouait à Bach et qu’il s’en fit le fidèle interprète, notamment en dirigeant la Passion selon saint Matthieu à Berlin en 1829. Dans un enchaînement des plus intéressants, programmer après le chef-d’œuvre du Cantor de Leipzig deux psaumes de Mendelssohn, né dans une famille juive et devenu fervent luthérien, rappelle l’importance de son œuvre religieuse, moins connue que la profane et trop rarement interprétée.

    Thomas Hengelbrock, chef principal associé de l’Orchestre de Paris aux côtés du nouveau directeur musical Daniel Harding à partir de la saison 2016-2017, dévoile la pureté du Psaume 42. Wie der Hirsch schreit nach : la clarté de la musique répond au titre. La direction calme, nette et fluide, rigoureuse et souple d’Hengelbrock suscite sa lumière. La douceur du chœur de femmes, les hommes qui s’y joignent en crescendo, l’orgue discret mais présent louent la confiance : Comme un cerf altéré cherche l’eau vive, ainsi mon âme te cherche toi, mon Dieu.

    Anna Lucia Richter reprend cette quête. On oublie la belle robe du soir rouge incongrue pour le programme de la soirée, on découvre l’expressivité de la soprano, beaucoup plus émouvante que dans le Magnificat. Le timbre chaud, la voix claire s’épanouissent au mysticisme recueilli mais passionné du compositeur. Bois et cuivres participent de l’émotion inhérente à la foi sereine de la partition. Dieu est amour, Il est notre sauveur, maintenant et à jamais en rend grâce le chœur final.

    Soliste de la cantate de Noël Vom Himmel hoch, sur un texte de Martin Luther, Christian Immler se montre lui aussi plus pénétré que précédemment. Sa prière reprend l’espérance que le chœur initial a proclamée et sur laquelle il conclut. Ainsi se projette la réjouissance de l’armée des anges dans un élan irrésistiblement contagieux.




    Philharmonie, Paris
    Le 17/12/2015
    Claude HELLEU

    Concert de l’Orchestre de Paris sous la direction de Thomas Hengelbrock, avec la participation du Chœur de l’Orchestre de Paris et à la Philharmonie, Paris.
    Johann Sebatian Bach (1685-1750)
    Magnificat en ré majeur BW 243
    Anna Lucia Richter, soprano I
    Marianne Crebassa, soprano II
    Wiebe Lehmkuhl, alto
    Werner Güra, ténor
    Christian Immler, baryton-basse
    Felix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847)
    Psaume 42 : Wie der Hirsch schreit nach
    Frischem Wasser, op. 42
    Cantate de Noël : Vom himmel hoch
    Choeur de l’Orchestre de Paris
    préparation : Lionel Sow
    Orchestre de Paris,
    direction : Thomas Hengelbrock

     


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