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CRITIQUES DE CONCERTS 27 juillet 2024

Récital de David Daniels avec l'Ensemble Orchestral de Paris

Le quart d'heure
de David Daniels

© Eric Sebbag

Le récital de David Daniels au Théâtre des Champs Elysées était l'un des évènements de la rentrée. Inscrit dans la série les "Grandes Voix" et centré sur le contre-ténor, le progamme ne laissait cependant pas présager de l'intervention aussi envahissante que redoutable de l'Ensemble Orchestral de Paris dans Bach.
 

Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Le 19/09/2000
Yutha TEP
 



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  • Dans le cercle très fermé des contre-ténors de stature opératique, David Daniels navigue à une altitude vocale que peu sont en mesure de lui disputer : Bejun Mehta a montré toutes ses faiblesses dans le récent Tamerlano de la Cité de la Musique, Brian Asawa semble sur une pente descendante si l'on en juge par sa dernière prestation dans Mitridate au Châtelet. Reste Andreas Scholl, mais ce dernier semble plus préoccupé par la direction d'orchestre ces temps derniers.
    Là où un Bejun Mehta n'offre qu'une rondeur de timbre monochrome et un art du phrasé assez sommaire, Daniels a fait étalage de ressources vocales électrisantes et d'un métier désormais consommé lors de sa dernière prestation au Théâtre des Champs-Élysées. Alternant avec maestria une suavité de timbre et de phrasé (en particulier dans les airs de Jephtha ou de Theodora) que seul Scholl pourrait lui disputer, et une percussion alliée à la virtuosité la plus irréprochable (un étourdissant Despair no more shall wound me extrait de Semele), David Daniels impose une dimension vocale d'autant plus troublante qu'il est le seul alto dont le sexe vocal est totalement ambigu.

    Au Théâtre des Champs-Élysées, le diapason 440 des instruments modernes de l'Ensemble Orchestral de Paris (EOP) n'aurait pas facilité la tâche à tout autre que lui. Daniels lui s'y sent plus à l'aise (!) et en a profité pour déployer ses meilleures armes, à savoir un haut medium très charnu et des aigus éclatants. Dommage qu'une telle démonstration de force se trouvât quelque peu gâchée par la prestation très discutable de l'Ensemble Orchestral dont l'interprétation des Concertos Brandebourgeois a envahi les deux tiers du programme. Or, si l'on avait apprécié le travail de John Nelson dans la Passion selon Saint Matthieu au printemps dernier (avec déjà Daniels en alto), ici l'EOP est à la peine. Ses Brandebourgeois certes dynamiques sont affligés d'un continuo mécanique, d'un violon soliste et d'un cor souvent faux ainsi que de nombreux décalages entre les pupitres. D'ailleurs pourquoi avoir remplacé la trompette par un cor dans le Second Brandebourgeois? Sans compter une articulation globalement pauvre et des phrasés gangrenés par un implacable systématisme. Curieusement, tous ces défauts étaient absents dans Haendel. Pour Bach, la punition a été sévère et il fallait vraiment que Daniels soit grand pour que l'on puisse souffrir de tels Brandebourgeois. Il le fut.




    Théâtre des Champs-Élysées, Paris
    Le 19/09/2000
    Yutha TEP

    Récital de David Daniels avec l'Ensemble Orchestral de Paris
    Récital David Daniels, contre-ténor
    Ensemble Orchestral de Paris
    Direction : John Nelson
    Haendel : airs de Semele, Theodora, Saul & Jephtha
    Bach : Concertos Brandebourgeois n°2, 4 & 5.

     


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