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CRITIQUES DE CONCERTS |
08 octobre 2024 |
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Reprise de la Bohème de Puccini dans la mise en scène de Franco Zeffirelli, sous la direction de Dan Ettinger au Metropolitan Opera House de New York.
La Bohème chez Disney
Depuis 1981, la célèbre production de la Bohème de Franco Zeffirelli officie chaque saison au Met et permet d’évaluer le niveau du répertoire de la plus grande maison outre-Atlantique. Maria Agresta y fait ses débuts new-yorkais cette saison, accompagnée par un excellent Bryan Hymel aux faux-airs de Pavarotti.
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Avec un gigantisme et une qualité de décors qui ridiculiserait certaines productions du cinéma français, la Bohème de Franco Zeffirelli est avec les Meistersinger d’Otto Schenck l’une des productions les plus représentatives du Metropolitan Opera House depuis son installation au Lincoln Center. L’œuvre y est représentée chaque saison depuis trente-cinq ans, lorsqu’un certain James Levine alors directeur musical depuis cinq années la dirigeait pour la première fois dans ses nouveaux atours.
Rien n’a changé et l’on revoit ce que l’on connaît des captations vidéo successives, à ne pas confondre avec celles de Milan dans l’autre mise en scène de Zeffirelli, où la mansarde de l’acte I et IV est plus large. La dramaturgie actualisée évite l’ennui et accentue certains accents comiques, renforcés par une traduction américaine aléatoire provoquant de nombreux éclats de rire dans la salle à tous les actes, au risque de casser le pathos de la dernière scène par un murmure du public pendant la mort de Mimì.
Le cast réunit ce qu’il y a de meilleur, à commencer par le ténor américain Bryan Hymel. Sa première scène est encore en dessous du Marcello mieux projeté et plus réchauffé de Levente Molnár, et surtout du Schaunard plus raffiné de style et de couleur d’Alessio Arduini. Puis la voix du ténor se réchauffe grâce au feu allumé dans le poêle de la chambre et avec l’arrivée de Benoit, un Paul Plishka plus convaincant que lorsqu’il chante Alcindoro en face de Musetta.
Che gelida manina met tout le monde d’accord quant aux qualités de projection et de timbre d’Hymel, impressionnant de réalisme dans la dernière scène et seul à toucher la corde sensible en cherchant les accents véristes de l’ouvrage. La Mimì de Maria Agresta permet au Met de découvrir cette chanteuse déjà passée au rôle dans de nombreux théâtres italiens depuis plusieurs années. La soprano propose une héroïne issue du Bel canto, proche de la puissance lyrique d’une Norma. Cette remarque est encore plus exacte concernant Ailyn Pérez, qui sort tous les triolets possibles de Musetta pour donner du corps au personnage, sans jamais réellement chercher à lui insuffler de l'émotion.
Le chœur du Met et celui d’enfants dynamisent l’action dans un style plus musical que tout à fait italien, très efficace dans la scène de rue. En fosse Dan Ettinger retrouve un Orchestre du Met toujours aussi impressionnant dans la couleur et le lyrisme, magnifique dans les soli. Il propose un soutient précis au deux premiers actes, mais passe également à côté de la force sensible du quatrième opéra de Puccini sans jamais apporter ni emphase ni véritable construction globale à cette lecture. La représentation commence donc mieux qu’elle ne finit, à l’image du Colline de Roberto Tagliavini, superbe au I mais sans impact pour Vecchia Zimarra au dernier acte.
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Metropolitan Opera, New York Le 15/04/2016 Vincent GUILLEMIN |
| Reprise de la Bohème de Puccini dans la mise en scène de Franco Zeffirelli, sous la direction de Dan Ettinger au Metropolitan Opera House de New York. | Giacomo Puccini (1858-1924)
La Bohème, opéra en quatre actes (1896)
Livret de Giuseppe Giacosa et Luigi Illica, d’après le roman Scènes de la vie de Bohème d’Henri Murger
Metropolitan Opera Chorus and Ballet
Metropolitan Opera Orchestra
direction : Dan Ettinger
mise en scène & décors: Franco Zeffirelli
costumes : Peter J. Hall
Ă©clairages : Gil Wechsler
dramaturgie : J. Knighten Smit
préparation des chœurs : Donald Palumbo
Avec :
Bryan Hymel (Rodolfo), Maria Agresta (Mimì), Levente Molnár (Marcello), Ailyn Pérez (Musetta), Roberto Tagliavini (Colline), Alessio Arduini (Schaunard), Paul Plishka (Benoit & Alcindoro), Daniel Clark Smith (Parpignol), Jason Hendrix (Sergent), Joseph Turi (Officier). | |
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