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CRITIQUES DE CONCERTS 29 mars 2024

Concert de l'Orchestre de l'Opéra d'État de Bavière sous la direction de Kirill Petrenko, avec la participation de la soprano Diana Damrau au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.

Beautés orchestrales
© Wilfried Hösl

Futur directeur musical du Philharmonique de Berlin, le Russe Kirill Petrenko, qui est depuis 2013 à la tête de la grande formation munichoise et de l’opéra de la ville, assurait ce concert d’ouverture de la saison symphonique du Théâtre des Champs-Élysées. Une très brillante soirée orchestrale, malgré Quatre derniers Lieder de Strauss pas inoubliables.
 

Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Le 12/09/2016
GĂ©rard MANNONI
 



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  • Qui ne se rappelle la surprise du monde musical en apprenant que le très convoitĂ© poste de directeur musical de l’Orchestre Philharmonique de Berlin Ă©tait attribuĂ© Ă  Kirill Petrenko, chef russe encore jeune, bien connu puisque depuis 2013 Ă  la tĂŞte de l’OpĂ©ra de Munich mais ne figurant pas encore parmi les superstars de la direction Ă  qui Berlin semblait destinĂ© ? Petrenko succĂ©dera donc au très mĂ©diatique Sir Simon Rattle en 2018. Tout ce qu’il a fait depuis cette nomination surprise a donc Ă©tĂ© passĂ© Ă  la loupe, y compris Ă  celle des souvenirs puisqu’il dirigeait dĂ©jĂ , Ă  29 ans en 2001, une première TĂ©tralogie de Wagner au Théâtre de Meiningen, dont il Ă©tait directeur musical.

    L’Orchestre de l’Opéra d’État de Bavière a quant à lui eu à sa tête les plus illustres maîtres du siècle, dont Richard Strauss, Bruno Walter, Hans Knappertsbusch, Sir Georg Solti, Ferenc Fricsay, Joseph Keilberth, Wolfgang Sawallisch, Zubin Mehta, et c’est à l’Opéra de Munich que furent créés notamment Tristan et Isolde, les Maîtres chanteurs, l’Or du Rhin et la Walkyrie. Lourde et glorieuse tradition, dont Kirill Petrenko s’est emparé avec un immédiat succès.

    Comme par hasard, c’est par l’ouverture des Maîtres chanteurs que commençait ce concert qui prend place dans une vaste tournée européenne accomplie par l’orchestre et son chef. Quelle belle occasion de montrer d’emblée à la fois la pâte sonore de l’ensemble, la force de certains pupitres comme de l’harmonie et la capacité du chef à se faufiler dans cette masse instrumentale pour en détailler les beautés et les originalités sans jamais nuire à l’impression d’homogénéité du tout !

    Il a une habileté quasi diabolique à jouer avec les timbres, souvent ceux que l’on n’attendait pas, ou que l’on n’entendait plus. Cette ouverture dont on croyait tout savoir, prend soudain un air de jeunesse, quasiment de nouveauté, et l’on remarque à quel point l’orchestre a aussi changé de couleur. On est moins dans des velours à la Sawallisch, plus dans des lumières franches à la Solti ou la Fricsay et dans l’ensemble dans une couleur plus contemporaine, différente.

    Que dire des Quatre derniers Lieder de Richard Strauss qu’interprétait ensuite Diana Damrau ? Malgré la qualité de la voix, le professionnalisme de la soprano et un sens de la musicalité straussienne, il manquait tout le message intérieur de ces textes remarquables, avec leur poésie, leur spiritualité, leur douce nostalgie un peu effrayée, sauf peut-être dans le dernier Lied, Im Abendrot. Ne nous lançons pas dans les comparaisons qui viennent à l’esprit, car ces pages ont été défendues par les plus incomparables voix des années passées, cela ne servirait pas à grand chose. Ce n’est pas le meilleur choix de la part de cette estimable cantatrice brillante dans un autre répertoire et sans doute plus chez elle au théâtre qu’en concert.

    Et puis, après l’entracte, ce que l’on attendait beaucoup, la rencontre entre la tradition allemande et le romantisme russe : la Cinquième Symphonie de Tchaïkovski. Petrenko s’en donne évidemment à cœur joie, brillant, jonglant avec les contrastes de rythmes, de couleurs. Les grandes phrases lyriques si joliment développées comme celle qui rappelle exactement la Scène de la vision dans la Belle au bois dormant où la fée Lilas fait apparaître au Prince Désiré la princesse Aurore avant de l’entraîner avec elle vers le palais endormi, ont l’ampleur et le charme voulus.

    Les élans où l’âme tourmentée du compositeur s’expriment sans retenue et vibrent avec ce grain de folie russe si particulier. Au-delà de la démonstration que l’on attendait, ce fut un beau moment d’émotion orchestrale, vigoureux, délivré avec générosité et une exceptionnelle maîtrise des masses sonores. Gros succès, naturellement, et une électrisante ouverture de Russlan et Ludmilla de Glinka en remerciement !




    Théâtre des Champs-Élysées, Paris
    Le 12/09/2016
    GĂ©rard MANNONI

    Concert de l'Orchestre de l'Opéra d'État de Bavière sous la direction de Kirill Petrenko, avec la participation de la soprano Diana Damrau au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
    Richard Wagner (1813-1883)
    Les Maîtres chanteurs de Nuremberg, ouverture
    Richard Strauss (1864-1949)
    Vier letzte Lieder
    Diana Damrau, soprano
    Piotr Ilitch TchaĂŻkovski (1840-1893)
    Symphonie n° 5 en mi mineur op. 54
    Bayerisches Staatsorchester
    direction : Kirill Petrenko

     


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