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CRITIQUES DE CONCERTS 19 mars 2024

Suite de l’Intégrale des symphonies de Bruckner par la Staatskapelle Berlin sous la direction de Daniel Barenboim, avec la Symphonie n° 2 à la Philharmonie de Paris.

Bruckner retrouve la santé
© Richard Schuster

Après une première soirée décevante, Daniel Barenboïm et son Orchestre de la Staatskapelle Berlin s’attaquent pour leur deuxième concert parisien de l’année à un Concerto pour piano n° 20 de Mozart sans grande dynamique, avant de livrer une superbe réalisation de la Deuxième Symphonie d’Anton Bruckner, pour le moment la plus aboutie des six déjà données à Paris cette saison.
 

Philharmonie, Paris
Le 06/01/2017
Vincent GUILLEMIN
 



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  • Les concerts s’enchaĂ®nent mais ne se ressemblent finalement pas en cette rentrĂ©e philharmonique parisienne, malgrĂ© un Concerto pour piano n° 20 de Mozart pour lequel les remarques des soirs prĂ©cĂ©dents restent Ă  peu près toutes valables. Le jeu de l’orchestre comme du pianiste prĂ©sente des respirations assez similaires Ă  celles entendues depuis dĂ©jĂ  une quarantaine d’annĂ©es, avant les dĂ©couvertes baroqueuses. Et si la Staatskapelle Berlin en petite formation semble reposĂ©e par rapport Ă  la veille, elle n’en dynamise pas pour autant la partition.

    Comme dans plusieurs des concertos de Mozart déjà exposés depuis septembre, Barenboïm pianiste recrée lui-même les cadences, en gardant certes les thèmes et le mode utilisé par Mozart, mais sans réussir à apporter une véritable intelligence là où des propositions de Beethoven ou Brahms sont pourtant disponibles. Nous regretterons que le pianiste n’ait pu cette année ramener son Steinway sur mesure, à cordes parallèles, présenté la saison passée dans les sonates de Schubert et qu’il ait donc choisi l’un des cinq instruments du même fabricant commandé par la salle parisienne, évidemment superbe mais trop neutre pour apporter une alternative aux sonorités trop consensuelles proposées par le doigté.

    La Symphonie n° 2 de Bruckner programmée ensuite, jouée dans la plus habituelle des versions, celle de 1877 éditée par Leopold Novak en 1965, affiche un tout autre niveau, très supérieur à celui des soirs précédents, tout particulièrement dans les deux premiers mouvements. Dès le trémolo introductif des cordes, le Moderato montre un orchestre splendide, aéré malgré une formation massive présentant seize premiers violons, puis graduellement deux instruments de moins par groupes plus graves, pour arriver à huit chez les contrebasses, celles-ci superbement placées à l’allemande en formant une ligne de front au fond, derrière la petite harmonie et les cuivres.

    La première flûte passe légèrement à côté de son entrée puis de sa seconde intervention, mais gagnera ensuite en qualité tout au long de la symphonie jusqu’à un Finale de très haute intensité. Elle est accompagnée du très beau premier hautbois et de l’excellente première clarinette pour introduire le troisième thème du premier mouvement, une première clarinette qui saura elle aussi se faire remarquer par sa qualité toute la soirée, tout comme le premier cor, différent mais certainement encore meilleur que celui de la veille.

    L’Andante ouvre avec la même puissance que le mouvement initial et tient une ligne claire, fluide et toujours oxygénée, permettant un développement posé de tous les thèmes, particulièrement bien travaillé par les deux groupes de violons, affichant en revanche une légère fatigue à partir du Scherzo, tout en conférant au Ländler la rêverie concédée par cette partition révisée. Le Moderato final, indiqué Mehr schnell (plus rapide), est pris nettement plus rapidement que lorsque Barenboïm l’avait enregistré avec Chicago pour DG. Ici les cuivres y sont d’une absolue beauté, cors comme trombones et trompettes magnifiant les thèmes extraits du Kyrie de la Messe n° 3 du même compositeur, d’où seul le timbalier toujours un peu exagéré se détache parfois sans finesse.

    D’un tel niveau, ce concert rassure quant à la capacité du chef de 74 ans à traiter avec autant d’intérêt cette partition, aujourd’hui à nouveau régulièrement interprétée mais rarement de manière aussi passionnée. Il ne reste plus qu’à attendre la fin du cycle avec les deux dernières symphonies en 2018, en espérant la même qualité qu’à cette soirée qui redonne espoir.




    Philharmonie, Paris
    Le 06/01/2017
    Vincent GUILLEMIN

    Suite de l’Intégrale des symphonies de Bruckner par la Staatskapelle Berlin sous la direction de Daniel Barenboim, avec la Symphonie n° 2 à la Philharmonie de Paris.
    Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
    Concerto pour piano n° 20 en ré mineur KV 466
    Anton Bruckner (1824-1896)
    Symphonie n° 2 en ut mineur
    Staatskapelle Berlin
    piano & direction : Daniel BarenboĂŻm

     


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