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CRITIQUES DE CONCERTS 27 avril 2024

Sixième Symphonie de Mahler par le London Symphony Orchestra sous la direction de Sir Simon Rattle à la Philharmonie de Paris.

Mahler éruptif et lumineux
© Jim Rakete

De passage par la Philharmonie de Paris à l'occasion d'une tournée avec son London Symphony Orchestra, Simon Rattle a offert au public une spectaculaire Sixième Symphonie de Gustav Mahler. Privilégiant, dans ce livre d'images, l'héroïsme des couleurs à l'intimité du récit, le chef anglais joue la carte de la virtuosité et de la transparence.
 

Philharmonie, Paris
Le 20/01/2017
David VERDIER
 



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  • Alban Berg confiait à Anton Webern qu'elle était « la seule Sixième, malgré la Pastorale Â». On peut lire dans ce jugement un intérêt qui fait de cette Å“uvre un trait d'union entre postromantisme et Seconde École de Vienne, jusqu'aux expérimentations des compositeurs réunis à Darmstadt. Si l'intitulé Tragique y fait office de poteau indicateur, on ne saurait trop s'y fier sauf à courir le risque d'un enlisement dans des tempi et des couleurs excessivement sombres et épais. C'est précisément cet écueil que Simon Rattle semble éviter avec un soin aussi méticuleux que zélé, privilégiant dès les premières mesures une lecture éruptive et lumineuse qui s'attache à mettre en valeur le caractère Allegro energico.

    Les cordes du London Symphony Orchestra martèlent l'indication Heftig, aber markig comme pour mieux marquer du talon cette marche à l'abîme qui résonne de belle manière dans l'ampleur acoustique de la Philharmonie. L'élan de la direction ne perd rien de la clarté et de la transparence des figures trillées qui déroulent cette curieuse galerie de thèmes paysans et enfantins. Le chef anglais cherche à caractériser dans son discours des superpositions de lignes thématiques ; spectacle garanti par le haut niveau d'exécution technique d'un LSO des grands soirs.

    On fermera les yeux sur l'inversion du Scherzo et de l’Andante moderato – inversion déjà pratiquée ailleurs (notamment par Claudio Abbado), sans forcément provoquer une sensation de cassure émotionnelle d'un mouvement à l'autre. Nettement moins inspiré dans le manière de tenir la longueur des phrases dans l'Andante, Rattle se borne à une illustration pastorale qui reste à la surface des notes, avec un bien morne et plat ranz alpestre. Le Scherzo redonne ses droits à l'énergie fouettée de ce Wuchtig quasi contondant. Lutte haletante entre cuivres et bois, l'épisode laisse entrevoir des fumeroles harmoniques obscures et inquiétantes, que le chef détaille avec brio.

    Le Finale a tout de la chute des anges et de la précipitation dans le désespoir. La direction se fait confuse quand il s'agit d'accélérer à la fin de chaque transition pour mieux marquer le dépit irrémédiable. Le marcato volumineux et détaché éclate sous les coups d'un bien brutal marteau qui fait voler le son en éclats comme des aiguilles de glace très agressives. Le spectaculaire verserait presque dans un Hollywood sonore si, avec le retour de la tonalité de la mineur, le geste ne devenait soudain plus concentré et précis pour offrir aux dernières mesures une carrure et une expressivité de premier plan.




    Philharmonie, Paris
    Le 20/01/2017
    David VERDIER

    Sixième Symphonie de Mahler par le London Symphony Orchestra sous la direction de Sir Simon Rattle à la Philharmonie de Paris.
    Gustav Mahler (1860-1911)
    Symphonie n° 6 en la mineur, « Tragique Â»
    London Symphony Orchestra
    direction : Simon Rattle

     


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