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CRITIQUES DE CONCERTS |
10 décembre 2024 |
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Récital Nicholas Angelich au Musée d'Orsay
Angelich accroche ses tableaux à Orsay
Né aux États-Unis mais formé au Conservatoire National Supérieur de Musique Paris, Nicholas Angelich est l'une des personnalités du monde du piano les plus remarquées dans la riche génération des trente ans. Son récital Liszt – Moussorgski au Musée d'Orsay vient de le démontrer à nouveau.
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Bien qu'il ait récolté de multiples lauriers dans les concours internationaux, Nicholas Angelich en a gardé autre chose que de la pure virtuosité et du brillant façon faux bijoux. Les règles ne vivent pas sans exceptions. Mais pour sortir du lot à ce niveau, il faut plus que des médailles. En écoutant ce concert de midi à l'Auditorium du Musée d'Orsay, on se dit qu'effectivement, Angelich a quelque chose de plus à dire que les pianistes de sa génération.
En guise d'entrée, Liszt avec des pièces ardues comme Cyprès de la Villa d'Este, Pensées des morts et Andante lacrymoso : la période mystique du compositeur où justement, la virtuosité peu apparente ne peut servir de cache-misère à l'inspiration. Justement, Angelich y fait preuve d'une grande capacité d'intériorisation grâce à une grande sobriété dans le jeu pénétrant des sonorités. Appuyé d'une technique qui va fourrager très en profondeur dans le clavier, il évite toute dureté dans les passages forte ou violents, lesquels restent ainsi des moments de passion colorée. Cette intensité des couleurs et son alternance avec le rêve, se retrouvent idéalement employées dans les Tableaux d'une exposition de Moussorgski.
La Promenade prend un tour sympathiquement rêveur ou méditatif et les tableaux eux-mêmes surgissent comme des chocs successifs dont l'atmosphère particulière est parfaitement définie. On se rend compte plus que jamais de tout ce qui évoque les Enfantines dans Tuileries, de tout ce qui rapproche les grelottements de Schmuyle de ceux du Simple d'esprit dans Boris Godounov. Le tout avec une sonorité toujours chatoyante, comme dans le Marché de Limoges>. Un vrai tempérament, donc, capable de proposer une lecture personnelle des partitions sans avoir le nez collé dessus, et pas seulement parce qu'il joue par coeur (d'ailleurs ouvert).
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Musée d'Orsay, Paris Le 10/10/2000 Gérard MANNONI |
| Récital Nicholas Angelich au Musée d'Orsay | Récital Nicholas Angelich
Franz Liszt : I>Cyprès de la Villa d'Este, Pensées des morts et Andante lacrymoso -
Modeste Moussorgski : Tableaux d'une exposition | |
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