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CRITIQUES DE CONCERTS 26 avril 2024

Récital d’Anna Netrebko et Yusif Eyvazov accompagnés par l’Orchestre national de Belgique sous la direction de Jader Bignamini dans le cadre des Grandes Voix à la Philharmonie de Paris.

Prouesses vocales
© Kristian Schuller

Chapeau bas ! Produit par Les Grandes Voix, ce concert a défié leur appellation. Somptueuses sont celles de la soprano Anna Netrebko et du ténor Yusif Eyvazov. Dans un répertoire d’opéra italien, accompagnés de l’Orchestre national de Belgique, le couple tant à la scène qu’à la ville a enthousiasmé son public.
 

Philharmonie, Paris
Le 27/02/2017
Claude HELLEU
 



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  • Figure iconique, Anna Netrebko est Ă  la hauteur de sa cĂ©lĂ©britĂ©. Voix somptueuse, timbre cuivrĂ©, la soprano incarne ses rĂ´les avec une aisance de jeu remarquable. Ă€ ses cĂ´tĂ©s, moins bon acteur mais la puissance vocale Ă©gale, Yusif Eyvazov partage les moments choisis pour exalter les prodigieuses capacitĂ©s de ce couple.

    Ce soir, Verdi ouvre le bal. Après une ouverture de la Traviata par l’Orchestre national de Belgique sous la direction de Jader Bigniamini, où l’excellent pupitre de violoncelles compense les à-peu-près de celui des violons, les deux vedettes en tenue de soirée esquissent des pas de valse en chantant avec passion le Brindisi. Et ce sont aussitôt des salves d’applaudissements.

    Et puis Violetta s’exalte dans Sempre libera. Quelle puissance ! Les couleurs profondes de cette voix typiquement russe dramatisent la jeune femme. D’une splendeur ignorante de tout problème pulmonaire et privées d’émotion, les prouesses vocales se concluent bras écartés pour recevoir l’ovation. C’était un moment. Lui suit un autre moment, sans rapport avec le précédent.

    Selon le principe de ces concerts, nous passerons ainsi de l’un à l’autre. En toute gratuité, et peu importe ce que vivent nos héros du moment qu’ils le chantent aussi superbement. Peu importe de même que l’ouverture de la Force du destin n’ouvre sur aucun air. C’était au tour de l’orchestre de prendre la vedette. Chacun joue ses notes, la flûte semble accablée, Jader Bigniamini adore les forte tonitruants. Mais il accompagne au mieux les chanteurs. Nous retrouvons Yusif Eyvazov dans Di quella pira du Trouvère.

    Impressionnée par tant de force, la musique se cache modestement. La justesse de la voix, sa précision, sa désinvolture naturelle dans les difficultés techniques, sa projection, sa sonorité surplombent une expressivité uniforme. Un Bal masqué, après le prélude, réunit le couple. Magnifique Teco io sto dont elle crée le climat, regardant son partenaire, nuançant leur duo cependant que, soulevé par son organe, il s’occupe surtout de le mettre en valeur. Entracte.

    Ouverte par une excellente basse, Luc Bertin-Hugault, Mandarin dans Turandot juste venu l’annoncer, la seconde partie du programme commence dans l’éblouissement d’In questa reggia. Netrebko a changé sa longue robe rouge décolletée pour une blanche parsemée de fleurs au col fermé. Elle est vraiment somptueuse, aussi belle et dans tout l’éclat de sa grandeur triomphante. Car elle joue, elle est Turandot le temps de nous éblouir. Mais elle nous quitte.

    Le pot-pourri de la suite de ce programme inédit n’a d’unité qu’italienne, mais multiplie les plaisirs. Andrea Chénier remplace Turandot tout de go. Le Colpito qui m’avete d’Eyvazov manque de présence scénique, tant pis, on s’en passe, on admire. C’est dans Pagliacci que le ténor trouve son meilleur rôle, Recitar… Vesti la giubba, après l’irrésistible Qua fiamma ave anel guardo de Netrebko. Pour le bonheur de tous, artistes sur scène et public enthousiaste, le duo final des deux prodiges, le Vicino a te d’Andrea Chénier, réunit ce couple au sommet d’une réussite rayonnante.




    Philharmonie, Paris
    Le 27/02/2017
    Claude HELLEU

    Récital d’Anna Netrebko et Yusif Eyvazov accompagnés par l’Orchestre national de Belgique sous la direction de Jader Bignamini dans le cadre des Grandes Voix à la Philharmonie de Paris.
    Verdi, Puccini, Giordano, Mascagni, Leoncavallo
    Anna Netrebko, soprano
    Yusif Eyvazov, ténor
    Luc Bertin-Hugault, basse
    Orchestre national de Belgique
    direction : Jader Bignamini

     


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