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CRITIQUES DE CONCERTS 19 mars 2024

Concert du Budapest Festival Orchestra sous la direction d’Iván Fischer, avec la participation du ténor Robert Dean Smith et de la contralto Gerhild Romberger à la Philharmonie de Paris.

Chants d’Europe centrale
© Marco Borggreve

Toujours souples dans les symphonies liminaires de Beethoven, Iván Fischer et son orchestre hongrois donnent une belle dynamique à la première d’entre elles, avant un Chant de la terre où ressortent des sonorités chaleureuses et boisées, ainsi qu’une Gerhild Romberger particulièrement intéressante dans les parties graves des Lieder pour alto.
 

Philharmonie, Paris
Le 10/03/2017
Vincent GUILLEMIN
 



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  • Iván Fischer et son Budapest Festival Orchestra ont pris leurs marques Ă  la Philharmonie de Paris et dĂ©veloppent les couleurs d’un orchestre de l’Est chaud dans les cordes et boisĂ© dans les vents. Les contrebasses ne sont pas groupĂ©es, mais en ligne contre le mur au fond, ce qui dĂ©jĂ  remarquĂ© avec d’autres ensembles fonctionne particulièrement bien et devrait mĂŞme ĂŞtre tentĂ© plus souvent par les formations parisiennes.

    Pour ouvrir le concert, la Symphonie n° 1 de Beethoven présente une véritable souplesse dans la ligne comme dans la dynamique, non exempte de rubato dès les premiers accords de cordes et dont on démarquera en revanche la première attaque particulièrement ratée des cors. L’Andante cantabile con moto porte ensuite bien son nom, tant il est justement chanté et allant, jamais posé, intégré dans la ligne du Menuetto auquel on pourra seulement reprocher le manque de mordant, mais dont ressortent déjà les groupes de flûtes et clarinettes. L’introduction Adagio du mouvement conclusif passe rapidement, peut-être aussi quelque peu expédié par un chef ayant perdu le sourire devant les insupportables toux très prononcées du public entre chaque mouvement.

    Au retour d’entracte, le chef hongrois revient visage fermé ; il gardera un bras levé entre chaque lied du Chant de la terre afin de garder la concentration juste quelques secondes avant de passer au suivant. Pour le chef-d’œuvre de Mahler déjà magnifiquement entendu dans cette salle par Mikko Franck la saison dernière, les violons proposent également un son chaud empli de nature, cette année pas dans le sens nordique mais plutôt celui des forêts d’Europe centrale.

    Cette proposition ne trouve pas tout de suite la sensibilité adéquate, malgré une belle première partie du Trinklied pour l’orchestre, dont ressort déjà le hautbois mais surtout le cor anglais, et le ténor Robert Dean Smith, prêt à se casser la voix pour tenir cette partie, au risque de passer d’un vibrato marqué au début à une voix chevrotante pour chaque aigu, malgré une magnifique reprise sur Das Firmament.

    Il aurait dû se protéger plus, car à partir de là ses deux autres interventions seront compliquées, même s’il retrouve une certaine bonhomie et donne à la voix le style radieux de son visage dans Der Trunkene im Frühling. Pour les parties d’alto, Gerhild Romberger attaque Der Einsame im Herbst avec un chant plein et libre, bien qu’elle ait, comme dans ses récents Kindertotenlieder avec Mariss Jansons dans la même salle, la partition en main, au risque d’entraver la tenue de la ligne.

    Von der Schönheit sera plus problématique, car le grave superbement présent ne contrebalance pas des aigus au mieux octaviés, ou atteints sans justesse avec un vibrato serré façon technique vocale d’antan. Dans l’Adieu, Fischer ne recherche toujours pas la tristesse ni encore moins le désespoir, mais tient par un tempo lent et une véritable maîtrise une ambiance pesante, surtout dans l’interlude orchestral, ainsi que dans les derniers instants, où apparaît pour notre plus grand plaisir une superbe mandoline pour accompagner les accords du célesta, et ceux des harpes d’abord trop froids et pas toujours tout à fait ensemble. Ici, Romberger appuie avec intelligence les derniers Ewig…, même s’il faudrait encore qu’elle gagne en assurance et ose chanter par cœur pour totalement libérer le chant et laisser s’exprimer cette partition si fascinante.




    Philharmonie, Paris
    Le 10/03/2017
    Vincent GUILLEMIN

    Concert du Budapest Festival Orchestra sous la direction d’Iván Fischer, avec la participation du ténor Robert Dean Smith et de la contralto Gerhild Romberger à la Philharmonie de Paris.
    Ludwig van Beethoven (1770-1827)
    Symphonie n° 1 en ut majeur op. 21
    Gustav Mahler (1860-1911)
    Das Lied von der Erde
    Gerhild Romberger, alto
    Robert Dean Smith, ténor
    Budapest Festival Orchestra
    direction : Iván Fischer

     


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