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CRITIQUES DE CONCERTS 26 avril 2024

Concert de l’Orchestre de Paris sous la direction de Thomas Hengelbrock, avec la participation du pianiste Emmanuel Ax à la Philharmonie de Paris.

Romantique baroque
© Florence Granddidier

Remplaçant Christoph von Dohnányi, le premier chef invité de l’Orchestre de Paris Thomas Hengelbrock apporte son propre style au programme prévu initialement. En compagnie du pianiste Emmanuel Ax, il donne à Mozart des airs de concerto grosso, puis au Deutsches Requiem de Brahms un style de cantate baroque portée par de magnifiques chœurs et solistes.
 

Philharmonie, Paris
Le 29/03/2017
Vincent GUILLEMIN
 



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  • PrĂ©sentĂ© comme numĂ©ro deux lors du remplacement de Paavo Järvi Ă  la direction musicale de l’Orchestre de Paris, Thomas Hengelbrock apparaĂ®t pourtant rarement au pupitre cette première saison tout comme la prochaine, annoncĂ©e dimanche dernier. C’est donc d’autant plus intĂ©ressĂ© que l’on Ă©coute sa proposition des deux Ĺ“uvres d’abord programmĂ©es sous la baguette de Christoph von Dohnányi, avec pour rĂ©sultat une approche sans doute très diffĂ©rente de celle qu’aurait choisi ce dernier.

    Joué en petite formation, le Concerto pour piano n° 22 de Mozart est développé dans des sonorités tirant vers le baroque, tout particulièrement chez les trompettes et timbales, parmi un ensemble accordé comme pour un concerto brandebourgeois. On ressent chez les musiciens quelques difficultés à s’adapter à la battu d’un chef qu’il connaissent finalement assez peu, montrant par exemple des jeux de regards ou de rapprochement étonnant entre le premier basson et la clarinette afin de garder le même rythme.

    Cette proposition replace la pièce de Mozart dans son époque, à défaut d’en faire ressortir toute la modernité qu’elle y apportait. Le piano fluide d’Emmanuel Ax s’intègre facilement sans forcer l’utilisation des pédales, avec inspiration pendant les cadences, tandis que lors des phrases concertantes, il est accompagné par des cordes graves semblant jouer une basse continue de concerto grosso. En bis, l’Impromptu n° 2 op. 142 de Schubert prouve que le pianiste américain sexagénaire n’a rien perdu de son doigté.

    Pour le Requiem allemand, Hengelbrock utilise une formation nettement plus massive et ne joue plus la carte d’alléger les pupitres, les contrebasses s’installant à huit sur les hauteurs de scène à jardin et les peaux à l’opposé ayant retrouvé leur timbre neuf. L’effectif choral tout aussi pléthorique présente un Chœur de l’Orchestre de Paris de plus de cent choristes, tous en noir et sans partition, préparés avec une rigueur exemplaire par Lionel Sow, tant l’ensemble porte superbement le texte allemand, magnifique dans les parties démultipliées pour lesquelles on a parfois l’impression d’un chœur double d’une Passion de Bach plus que d’un ouvrage de la seconde moitié du XIXe.

    Le chef allemand trouve dans l’œuvre religieuse de Brahms une approche fluide, évitant au maximum les pauses et silences, comme on l’entend par exemple à la liaison entre la première et la deuxième partie du Herr, lehre doch mich lors de la reprise sur Ach, wie gar nichts. Le baryton Michael Nagy aborde cette troisième fraction de Requiem avec une chaleur vocale et une projection de très grande tenue, en plus d’une diction irréprochable. Placé derrière l’orchestre juste devant le chœur, il semble comme un chanteur de cantate et garde une discrétion physique comme vocale parfaitement adaptées à l’effet global recherché par le chef.

    Sans pathos mais plutôt avec austérité, la direction d’Hengelbrock maintient un véritable caractère d’introspection tout en ne refusant pas les forte, comme dans Denn alles Fleisch ou dans la pénultième partie, et sait être lyrique à l’occasion, sans jamais non plus rechercher de sensibilité romantique, à l’inverse de la jolie soprano Christiane Karg, assise juste à côté du baryton et tout aussi audible sur la scène de la Philharmonie malgré une projection moins puissante. Elle déploie sa belle voix de soprano léger avec un vibrato relativement marqué, ne cherchant pas la gravité de ses Traurigkeit, mais au contraire une pureté dans la clarté et l’apaisement de sa dernières phrases sur le repos.




    Philharmonie, Paris
    Le 29/03/2017
    Vincent GUILLEMIN

    Concert de l’Orchestre de Paris sous la direction de Thomas Hengelbrock, avec la participation du pianiste Emmanuel Ax à la Philharmonie de Paris.
    Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
    Concerto pour piano n° 22 en mib majeur KV 482
    Emanuel Ax, piano
    Johannes Brahms (1833-1897)
    Ein deutsches Requiem, op. 45
    Christiane Karg, soprano
    Michael Nagy, baryton
    Chœur de l'Orchestre de Paris
    préparation : Lionel Sow
    Orchestre de Paris
    direction : Thomas Hengelbrock

     


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