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CRITIQUES DE CONCERTS 29 mars 2024

Concert du Dresdner Oktett avec la participation du pianiste Daniil Trifonov au festival de Pâques de Salzbourg 2017.

Salzbourg Pâques 2017 (2) :
Pâques en musique de chambre

© Dario Acosta / DG

En plus de l’opéra et trois concerts symphoniques, le Festival de Pâques de Salzbourg maintient la logique de concerts chambristes. Très attendu, le pianiste star Daniil Trifonov accompagne un quatuor à cordes pour le Quintette op. 44 de Schumann, les musiciens de la Staatskapelle ayant donné auparavant l’Octuor de Schubert.
 

Mozarteum, Salzburg
Le 16/04/2017
Vincent GUILLEMIN
 



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  • Lorsque Schubert Ă©crit son Octuor D.803, en 1824, soit quatre ans avant sa mort et alors que sa technique de composition est depuis longtemps au plus haut, il rĂ©pond Ă  une commande d’un ami clarinettiste, le Comte Troyer. Son modèle sera alors clairement Beethoven, indĂ©niable dès le premier accord, lancĂ© Ă  la manière du maĂ®tre rĂ©vĂ©rĂ© par des cordes parvenant Ă  crĂ©er une vĂ©ritable masse pour cette matinĂ©e au Mozarteum avec le Dresdner Oktett. En prenant pour base le Septuor op. 20 du maĂ®tre de Bonn, pour violon, alto, violoncelle et contrebasse associĂ©s Ă  un cor, une clarinette et un basson, Schubert ajoute un second violon, tout en maintenant Ă  l’identique l’effectif de bois.

    Il compose alors une œuvre où la clarinette doit briller, fait relativement évident au Mozarteum alors que l’instrument est tenu par Wolfram Große, souple et poétique durant plus d’une heure que dure l’ouvrage en six mouvement, tandis qu’il faudra également évoquer aux bois la performance du basson de Joachim Hans, le très bon cor tenu par Robert Langbein étant lui parfois en difficulté au premier Adagio, la mise en avant de ce vent si compliqué à jouer souffrant de l’acoustique certes magnifiques du Mozarteum, mais plus sèche que d’autres grandes salles de musique de chambre dont le rendu plus moite masque mieux les imperfections, à l’instar du Wigmore Hall de Londres ou du petit hall de Carnegie à New York.

    De cet octuor rarement donné, car il nécessite une formation de cordes et de bois impossibles à trouver sur le parcours international, tant le répertoire pour cet ensemble spécifique est ténu, on pourra tout de même regretter que le quintette ne soit pas plus dynamique et ne semble pas plus habitué à jouer ensemble, le résultat étant que le premier violon de la Staatskapelle Dresden, Matthias Wollong, ne dirige pas le groupe, mais laisse clairement la primeur au superbe violoncelle de Norbert Anger, musicien possédant en plus un lyrisme et une intelligence de phrasé impressionnants.

    Ce même transfert dans la direction est également visible dans le Quintette op. 44 de Schumann, pour lequel notre culture auditive, au disque ou au concert, est bien plus importante, l’effectif demandant seulement à un quatuor à cordes classique de s’adjoindre un pianiste pour les accompagner. À Salzbourg, le pianiste en question n’est autre que Daniil Trifonov, passé au rang de star en quelques années, mais ce matin assez peu nécessaire au milieu de cette formation, si ce n’est pour faire ressortir les arpèges du Scherzo et l’écriture contrapuntique inspiré de Bach dans le Finale.

    LĂ  encore, la dynamique globale pĂ©chera quelque peu, sinon par le fait que l’ensemble ne semble pas assez se connaĂ®tre en petite formation, au moins par le manque d’individus au phrasĂ© aussi marquant que celui du violoncelle. Le piano de Trifonov et son touchĂ© percussif ressortent alors parfois trop et conviennent mieux au bis, un Scherzo-Molto vivace tirĂ© du Deuxième Quintette de Dvořák, jouĂ© par les mĂŞmes musiciens une semaine plus tĂ´t lors du premier Kammerkonzert, avec l’artiste Lilya Zilberstein Ă  la place de Trifonov, le Russe Ă©tant ici splendide dans l’agilitĂ© et l’intelligence Ă  porter avec autant de simplicitĂ© sa partie. L’an prochain, Schubert sera Ă  nouveau Ă  l’honneur, cette fois avec une pièce de la compositrice actuelle Sofia GubaĂŻdulina.




    Mozarteum, Salzburg
    Le 16/04/2017
    Vincent GUILLEMIN

    Concert du Dresdner Oktett avec la participation du pianiste Daniil Trifonov au festival de Pâques de Salzbourg 2017.
    Franz Schubert (1797-1828)
    Octuor en fa majeur, D 803
    Robert Schumann (1810-1856)
    Quintette avec piano en mib majeur op. 44
    Daniil Trifonov, piano
    Dresdner Oktett
    Wolfram GroĂźe, clarinette
    Joachim Hans, basson
    Robert Langbein, cor
    Matthias Wollong, violon
    Jörg Faßmann, violon
    Sebastian Herberg, alto
    Norbert Anger, violoncelle
    Andreas Wylezol, contrebasse

     


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