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CRITIQUES DE CONCERTS 27 avril 2024

Concert de l’Orchestre national de France sous la direction de Louis Langrée, avec la participation du pianiste Nelson Freire à l’Auditorium de la Maison de la Radio, Paris.

Les mystères de Pelléas
© BenoĂ®t Linero

Alors qu’il vient de diriger merveilleusement le Pelléas et Mélisande de Debussy au TCE, Louis Langrée profite une dernière fois de l’Orchestre national de France pour développer à la Maison de la Radio le poème symphonique d’Arnold Schoenberg issu de la même source, après un Quatrième Concerto de Beethoven passionnant sous les doigts de Nelson Freire.
 

Auditorium de la Maison de la Radio, Paris
Le 24/05/2017
Vincent GUILLEMIN
 



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  • Il n’y avait pas d’anniversaire Maurice Maeterlinck cette annĂ©e, mais pourtant son Ĺ“uvre majeure Ă©tait Ă  l’honneur dernièrement Ă  Paris, et après l’opĂ©ra de Debussy puis un concert de Christian Thielemann offrant le prĂ©lude du PellĂ©as de FaurĂ© avant le poème symphonique de Schoenberg, Louis LangrĂ©e propose sa propre vision de la pièce postromantique, la comparaison faisant largement pencher la balance en faveur du second.

    D’abord et juste après un discours du chef puis une minute de silence en hommage aux victimes de Manchester, Nelson Freire entre en scène et développe dans le Quatrième Concerto de Beethoven un toucher du clavier comme des pédales fascinant, tout en raffinement et en retenue en même temps que sensible et émouvant. L’Andante con moto en apesanteur suit une intervention soliste captivante en milieu d’Allegro moderato, juste soutenue par les cordes délicates et discrètes d’un Orchestre national de France des grands soirs.

    En grand mozartien, Louis Langrée approche idéalement l’ouvrage et n’alourdit jamais une partition qui reste toujours au niveau le plus léger ; il profite d’une transparence de cordes à évoquer la remarque de Bruno Walter quant à son plaisir à jouer Mozart en France, tant le son aéré des violons lui semblait idéal pour les ouvrages classiques. Le Rondo suit la même ligne sans jamais rechercher aucun aspect démonstratif, bien que la dextérité du Brésilien rappelle une fois de plus sa place parmi les plus importants pianistes du monde. La Mort d’Orphée dans la transcription Sgambati sera le premier des deux bis offerts, là encore avec une finesse et une dévotion unique.

    En seconde partie, Pelleas und Melisande de Schoenberg prend le contrepied de l’interprétation de Thielemann cinq jours plus tôt au TCE et déploie à la fois poésie et tension, en plus de réussir à provoquer le mystère, à l’instar de la pièce de Debussy. La transparence des cordes rappelle que l’orchestre est français, mais les cuivres impeccables, des cors aux trombones, en plus d’une petite harmonie toujours parfaite, donnent à la pièce un son cristallin permettant le développement de ses parties énigmatiques.

    Die ein wenig bewegt introductif prépare aux méandre du drame avec une gestion des ruptures irréprochables pour évoquer la forêt, avant que les forte de la partie Heftig n’exaltent une masse de cordes soulevée de la main gauche par le chef français, ensuite très concentré pour gérer les bois dans le Scherzo (Sehr rasch) avant de redevenir superbe de romantisme pour le Langsam, dans lequel est décrit la scène des cheveux de Mélisande grâce aux soli impeccables de Sarah Nemtamu. La réexposition des thèmes de l’introduction intervient après des passages jamais trop assombris autour de Golaud et de la mort de Pelléas, où manque parfois un peu de noirceur dans les cordes.

    La Marche funèbre conduit à l’épuisement de la musique comme de l’orchestre et du chef, vidés et en sueur après une telle tension, développée encore par les bois jusqu’au glissement vers la Coda exprimant le remords de Golaud, que l’on espère plus intense que celui des musiciens de l’Orchestre national de France à ne pas avoir choisi l’homme au pupitre devant eux pour prochain directeur musical.




    Auditorium de la Maison de la Radio, Paris
    Le 24/05/2017
    Vincent GUILLEMIN

    Concert de l’Orchestre national de France sous la direction de Louis Langrée, avec la participation du pianiste Nelson Freire à l’Auditorium de la Maison de la Radio, Paris.
    Ludwig van Beethoven (1770-1827)
    Concerto pour piano et orchestre n° 4 en sol majeur op. 58
    Nelson Freire, piano
    Arnold Schoenberg (1874-1951)
    Pelleas und Melisande, poème symphonique
    Orchestre national de France
    direction : Louis Langrée

     


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