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CRITIQUES DE CONCERTS 19 mars 2024

Reprise de Tosca à l'Opéra Bastille de Paris

Tosca pieuse et libertine
© Eric Mahoudeau

On a trop longtemps reproché à l'Opéra de Paris de ne pas inviter des français à chanter les rôles titres sur ses plateaux pour ne pas remarquer Jean Philippe Lafont et Sylvie Valayre dans la reprise de Tosca à Bastille. Si le premier fait l'unanimité, la seconde partage la rédaction d'altamusica.

 

Le 12/10/2000
GĂ©rard MANNONI
 



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  • Les reprises valent souvent pour les distributions nouvelles qu'elles proposent. cette production de Tosca signĂ©e Werner Schroeter n'avait pas fait l'unanimitĂ© lors de sa crĂ©ation. Elle a plutĂ´t pris du poids et de l'intĂ©rĂŞt avec le temps, peut-ĂŞtre en raison de toutes les absurditĂ©s tellement plus excessives que l'on a vues depuis!

    On retrouvait Jean-Philippe Lafont en Scarpia. La voix est toujours bien celle du rôle et le comédien est plus convaincant en méchant qu'il ne l'était, même s'il tire plutôt le personnage vers l'obsédé sexuel et le jouisseur que vers le sale flic sadique et cochon. Franco Farina Malade a dû être remplacé au soir de la première par Mario Malagnini, qui chante ce rôle un peu partout dans le monde. Belle allure et jolie voix, il se refuse à hurler et cherche plutôt a travailler les nuances musicales qui sont nombreuses dans la partition quand on veut bien les respecter, ce qui est rare.

    Mais c'était essentiellement Sylvie Valayre que l'on attendait. Sa Tosca est parée de très belles qualités. Ne rêvons pas. Les Price, Tebaldi ou Rysanek ne hantent plus aucune scène. De très belles cantatrices les remplacent, avec leurs points forts et ceux qui le sont moins. Sylvie Valayre n'a sans doute pas un grave à faire trembler les lustres, mais le reste de la voix est parfaitement en place, d'une belle matière franche, avec des aigüs qui jaillissent triomphalement, sans le moindre effort, sans donner l'impression de tension qui domine chez la plupart des sopranos lyriques d'aujourd'hui. Elle est jeune, certes menue, mais bouge et joue en vraie femme de théâtre. Sa Tosca a de beaux accents de sincérité, développe avec intelligence les phrases pucciniennes les plus intéressantes, a toute la passion mais aussi la coquetterie et la beauté de cette diva pieuse et libertine. C'est incontestablement une incarnation de grand niveau international, largement égale à celles des titulaires qui se sont succédées sur cette scène avant elle. Le public l'a fêtée, pas vraiment conscient peut-être qu'il s'agissait d'une française œuvrant depuis dix ans dans les premiers rôles les plus populaires et souvent les plus ardus, du Met à Tokyo, en passant la Covent Garden, la Scala, Verone ou Munich.

    Lire aussi l'avis de Michel PAROUTY




    Le 12/10/2000
    GĂ©rard MANNONI

    Reprise de Tosca à l'Opéra Bastille de Paris
    Tosca de Giacomo Puccini
    Orchestre et choeur de l'Opéra Bastille
    Direction musicale : Antonio Allemandi.
    Mise en scène : Werner Schröter.

    Avec Sylvie Valayre (Tosca), Mario Malagnini (Mario Cavaradossi), Jean-Philippe Lafont (Scarpia).

     


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