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CRITIQUES DE CONCERTS 29 mars 2024

Concert Chostakovitch des Berliner Philharmoniker sous la direction de Sir Simon Rattle au festival de Salzbourg 2017.

Salzbourg 2017 (10) :
Pour qui tinte la fin

© Marco Borrelli

Comme chaque année à Salzbourg, les concerts des Berliner sonnent les dernières heures du festival, en tintant cet été d’un cliquetis singulier dans un programme Chostakovitch associant la première et la dernière symphonies, dont Sir Simon Rattle propose une lecture réfléchie et architecturée, à la virtuosité impeccable et aux sonorités éminemment XXe sinon très russes.
 

GroĂźes Festspielhaus, Salzburg
Le 28/08/2017
Yannick MILLON
 



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  • Ă€ l’heure d’un premier bilan, Salzbourg 2017 touchant Ă  sa fin, comment ne pas reconnaĂ®tre l’expertise de la programmation visionnaire de Markus Hinterhäuser, qui semble enfin rendre Ă  une manifestation bientĂ´t centenaire un lustre qui lui faisait plus ou moins dĂ©faut depuis le dĂ©part de Gerard Mortier il y a plus de quinze ans ?

    On retrouve enfin une vraie réflexion sur le monde contemporain, tournant le dos au divertissement bourgeois, avec une avalanche d’ouvrages du XXe siècle portés par des grands noms capables de remplir les salles presque aussi facilement que pour des tubes romantiques. Même excellence côté instrumental, avec des cycles thématiques à l’image de ce Zeit mit Schostakowitsch dévolu ce soir aux Berliner Philharmoniker à l’occasion d’un couplage de la première et de la dernière symphonies du compositeur soviétique.

    Et si par le passé on a souligné plus d’une fois le manque de préparation de la phalange allemande en Autriche, où elle fait généralement sa rentrée, rien de tel cette année avec une prestation à la hauteur de son immense réputation. Un concert d’exception où on ne peut que saluer l’éclairage proposé, aussi singulier soit-il.

    Les lectures de Sir Simon Rattle n’auront en effet rien de russe, ni dans la recherche de couleurs, ni dans celle d’une ligne de tension émaciée. Le chef anglais préfère, dans la Première Symphonie, ouvrage de sortie de conservatoire d’un jeune prodige de 19 ans, mettre en exergue une mosaïque d’influences et intégrer une grande ligne d’architecture à l’allemande aux micro-événements qui parsèment un langage déjà extrêmement personnel.

    La rondeur de l’orchestre, son assise avec des contrebasses sonnant toujours autant que les violoncelles, donnent le la d’une exécution d’une magnifique facture instrumentale, forte ici ou là de sonorités ravéliennes dans le Scherzo, avec son triolet de caisse claire en préfiguration du Boléro créé deux ans plus tard, d’effluves de l’Oiseau de feu de Stravinski, jusqu’à un solo de violoncelle sibélien dans la cadence du Finale.

    Chaque phrase appelle la suivante, les dédales harmoniques parfaitement intégrés dans une respiration globale où les silences trouvent leur juste place : on a l’impression d’entendre l’œuvre d’un compositeur au faîte de sa maturité. Et déjà avec un effectif pléthorique comportant pas moins de huit contrebasses, repris tel quel après l’entracte dans la Symphonie n° 15 où d’emblée le discours se fait plus nerveux, là où tant de chefs célèbrent dès la première note le testament d’un mourant.

    Emmené à un train plus soutenu que l’Allegretto indiqué, on reçoit déjà des décharges d’électricité qui irrigueront toute l’œuvre, et un jeu de cordes admirablement chauffé, d’une vitesse dans les coups d’archet et les attaques au talon typiques des Berliner. Mais ni l’orchestre ni le chef n’oublient les influences de cet ultime opus, et les citations wagnériennes de revêtir une ampleur tétralogique, au sein d’un langage beaucoup plus fragmenté.

    Durant tout le Finale, Rattle ne lâchera pas d’une semelle la cellule obsessionnelle aboutissant à la coda, prise dans un tempo très vif, faisant cliqueter admirablement le pupitre de percussions, n’étaient un glockenspiel et un célesta fâchés sur le diapason. Mais une nouvelle fois, comment ne pas se mettre à genoux devant le luxe de sonorités du Philharmonique de Berlin, et tout particulièrement du violoncelle inouï d’expressivité du jeune Bruno Delepelaire, ou encore du trombone à la sonorité de bronze d’Olaf Ott ?




    GroĂźes Festspielhaus, Salzburg
    Le 28/08/2017
    Yannick MILLON

    Concert Chostakovitch des Berliner Philharmoniker sous la direction de Sir Simon Rattle au festival de Salzbourg 2017.
    Dmitri Chostakovitch (1905-1975)
    Symphonie n° 1 en fa mineur op. 10
    Symphonie n° 15 en la majeur op. 141
    Berliner Philharmoniker
    direction : Sir Simon Rattle

     


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