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CRITIQUES DE CONCERTS 24 avril 2024

Pelléas et Mélisande à l'Opéra de Tours

Un bon Tours pour Pélléas
© François Berthon

Monter Pelléas et Mélisande relève toujours du défi. Il y a tant d'éléments contradictoires à considérer que le faux pas menace sans cesse. L'Opéra de Tours vient pourtant de gravir un degré vers le Parnasse grâce à un plateau vocal très équilibré et aux talents conjugués de Gilles Bouillon comme Jean-Yves Ossonce.
 

Grand Théâtre, Tours
Le 18/10/2000
Philippe VENTURINI
 



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  • La musique de Debussy et le livret de Maeterlick mĂŞlent en effet onirisme et rĂ©alisme dans ce qui ne pourrait ĂŞtre qu'un drame bourgeois, celui de la jalousie sentimentale. Jalousie et violence de Golaud qui le pousseront Ă  tuer son frère PellĂ©as. Mais les personnages ne rĂ©pondent pas aux codes propres au genre et laissent planer le doute. On les connaĂ®t Ă  peine, voire pas du tout (MĂ©lisande), leur origine et leur caractère reste difficile Ă  cerner. Derrière sa carapace de colosse, Golaud ne peut dissimuler ses failles : il est, dès le dĂ©but de l'oeuvre, perdu, puis faible, puis dĂ©ment. Il se perd, tombe, s'Ă©gratigne. MĂ©lisande, insaisissable crĂ©ature, a le visage de l'innocence et le magnĂ©tisme de la voluptĂ©. PellĂ©as dĂ©couvre en mĂŞme temps l'amour et la culpabilitĂ©. Aussi dĂ©cide-t-il de partir.

    "Théâtre de la peur et de la cruauté" (Pierre Schaeffner), Pelléas et Mélisande n'a rien d'une conversation de boudoir ni d'une dramaturgie élégante et stylisée. Et c'est bien ainsi que l'a conçu Gilles Bouillon, directeur du Centre Dramatique Régionial de Tours. Il opte pour des lumières faibles et un gris universel mais nuancé (décor nu et costumes, modernes) comme pour mieux restituer cette atmosphère pesante où "même la mer n'est pas heureuse" (Acte II, scène 3). S'il évite toute référence moyenâgeuse, il conserve les longs cheveux et la tour, schématisée, de Mélisande ainsi que l'épée de Golaud. Malgré le risque quasi généralisé de prise de rôle, la distribution, entièrement française, convainc par son équilibre vocal mais aussi par la crédibilité des physiques et la parfaite intelligibilité de la langue.

    Au rayonnant mais inquiet Pelléas répond le charme trouble de Sophie Marin-Degor. Vincent Le Texier incarne le Golaud le plus impressionnant et le plus expressif qui soit : physiquement solide mais moralement brisé, rongé par le doute. Nicolas Cavallier a l'heureuse idée de ne pas réduire Arkel à un simple augure en fin de vie, imperméable à toute émotion. Dans la fosse, Jean-Yves Ossonce manifeste une évidente compréhension de cette musique qu'il dirige avec fluidité et passion. Une grande clarté polyphonique, une vaste échelle dynamique et de nettes ruptures libèrent toute la violence de la musique de Debussy. L'Orchestre Symphonique de Tours lui répond avec ardeur et intelligence.




    Grand Théâtre, Tours
    Le 18/10/2000
    Philippe VENTURINI

    Pelléas et Mélisande à l'Opéra de Tours
    Pelléas et Mélisande de Claude Debussy
    Orchestre Symphonique de Tours, Choeurs de l'Opéra de Tours,
    Direction musicale : Jean-Yves Ossonce
    Mise en scène : Gilles Bouillon
    Dramaturgie : Bernard Pico
    DĂ©cors : Nathalie Holst
    costumes : Marc Anselmi
    Lumières : Michel Theuil

    Avec Jean-Sébastien Bou (Pelléas), Sophie Marin-Degor (Mélisande), Vincent Le Texier (Golaud), Marie-Thérèse Keller (Geneviève), Nicolas Cavallier (Arkel), Stéphanie Moralès (Yniold), Jérôme Varnier (un berger, un médecin).

     


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