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CRITIQUES DE CONCERTS 24 avril 2024

Version de concert d’Attila de Verdi par l’Orchestre et les Chœurs de l’Opéra National de Lyon sous la direction de Daniele Rustioni au Théâtre des Champs-Elysées, Paris.

Attila en voix
© Marco Cambiaghi

Si une version de concert n’a pas le charme d’un opéra mis en scène, au moins cela permet de programmer des ouvrages rares. Après les classiques Lucia, Macbeth et Butterfly cette saison, le Théâtre des Champs-Élysées présente le moins célèbre Attila de Verdi, avec une distribution portée par Erwin Schrott et Tatjana Serjan sous la direction de Daniele Rustioni.
 

Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Le 15/11/2017
Vincent GUILLEMIN
 



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  • Le Théâtre des Champs-ÉlysĂ©es coproduit une fois par an un ouvrage en concert avec l’OpĂ©ra de Lyon et donne cette saison Attila de Verdi. Écrit en 1846, l’ouvrage sur le chef des Huns utilise une technique dĂ©jĂ  très personnelle d’écriture Ă  l’orchestre et si l’on entend encore les influences de Bellini et Rossini, il tend Ă©galement vers l’opĂ©ra suivant, Macbeth, notamment dans le traitement des bois, et mĂŞme Ă  l’occasion vers Rigoletto ou Il Trovatore.

    Le jeune et fougueux Daniele Rustioni, s’il pourrait montrer parfois plus de subtilité, possède les accents italiens pour cette partition en plus de toujours chercher à sécuriser des chanteurs placés légèrement derrière lui, au risque de se tordre le cou à chaque départ. Son jeu rempli d’idées n’est pas toujours fin dans les parties rossiniennes et mériterait plus de fragilité dans les airs belliniens, surtout sous Odabella, mais dès que l’on quitte le style primo-Verdi, le traitement des cordes devient magnifique et les couleurs de la petite harmonie de l’Orchestre de Lyon ravissent.

    Le chœur placé derrière l’orchestre est globalement irréprochable dans la mise en place, mais souffre dans la dynamique, car une version de concert permet aux choristes de garder la partition à la main et force donc à baisser la tête pour la lire, geste peu problématique dans le groupe des barytons et des basses, mais qui occulte le pan solaire des ténors et la fluidité chez les femmes.

    La distribution chante elle aussi avec partition. Erwin Schrott présente dès sa première intervention une voix superbement timbrée. Il tiendra sans férir jusqu’à la dernière scène et surpasse le reste du plateau dans les ensembles. Ses graves pleins restent toutefois bien ceux d’un baryton-basse, car dans la noirceur il est surpassé par Alexey Markov, Ezio dont l’italien laisse à désirer.

    Dans le grave également, Paolo Stupenengo fait une courte intervention pour tenir le personnage de Leone, moins visible que celui du ténor Grégoire Mour en Uldiro, jeune ténor intéressant par la couleur et la tenue du chant, à vérifier dans le haut du spectre, peut-être un peu trop serré. Le ténor principal pour le rôle de Foresto est dévolu à l’Italien Massimo Giordano, dont la carrière a été lancée trop vite et qui a trop chanté, au risque de s’abimer la voix. Le timbre s’est donc grisé et à cette monochromie le chanteur ajoute des difficultés à tenir les aigus. Au moins possède-t-il une bonne technique et sa romance Que non avrebbe il misero démontre une belle sensibilité.

    Seul personnage féminin de l’œuvre, Odabella est tenue par la Russe Tatjana Serjan. Elle chante ici une partie écrite comme celle de Lady Macbeth par un Verdi qui impose de posséder une tessiture ample, d’une véritable assise dans le grave jusqu’à un aigu éclatant, dans un chant à la fois agile et puissant. Serjan est un élément de luxe dans la prestation livrée ce soir et si le début de Santo di Patria montre un vibrato trop présent et un défaut de brillance dans le registre haut, la reprise sur Da te questo convainc totalement par la beauté du médium et le grave, tout comme le duo du I.

    Regrettons juste que le Théâtre des Champs-Élysées affiche un quart de ses sièges vide, car s’il y a bien un intérêt à la version de concert, c’est dans la possibilité de présenter de telles raretés !




    Théâtre des Champs-Élysées, Paris
    Le 15/11/2017
    Vincent GUILLEMIN

    Version de concert d’Attila de Verdi par l’Orchestre et les Chœurs de l’Opéra National de Lyon sous la direction de Daniele Rustioni au Théâtre des Champs-Elysées, Paris.
    Giuseppe Verdi (1813-1901)
    Attila, opéra en un prologue et trois actes (1846)
    Livret de Temistocle Solera tiré de la tragédie de Zacharias Werner, Attila, König der Hunnen

    Erwin Schrott (Attila)
    Alexey Markov (Ezio)
    Tatiana Serjan (Odabella)
    Massimo Giordano (Foresto)
    Grégoire Mour (Uldiro)
    Paolo Stupenengo (Leone)
    Chœurs et Orchestre de l’Opéra national de Lyon
    direction : Daniele Rustioni

     


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