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CRITIQUES DE CONCERTS 19 mars 2024

Concert de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg sous la direction de Marko Letonja à la Philharmonie de Paris.

Le Château de Dusapin
© DNA

Pour clôturer un week-end organisé par la Philharmonie de Paris autour du compositeur Pascal Dusapin, l’Orchestre philharmonique de Strasbourg offre de belles couleurs à la pièce pour grand orchestre du compositeur, Morning in the Long Island, avant un Château de Barbe-Bleue surtout marquant grâce à Falk Struckmann dans le rôle-titre.
 

Philharmonie, Paris
Le 18/02/2018
Vincent GUILLEMIN
 



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  • Alors qu’une heure-trente plus tĂ´t Ă©tait dans la pièce voisine du Studio de la Philharmonie son cycle O Mensch !, l’Orchestre philharmonique de Strasbourg dĂ©bute maintenant dans la Salle Pierre Boulez le Concert n° 1 pour grand orchestre, Morning in the Long Island, composĂ© par Pascal Dusapin en 2010 et crĂ©Ă© l’annĂ©e suivante Ă  Pleyel par Myung-Whun Chung.

    Le compositeur français est surprenant en ce qu’il n’appartient pas à un courant précis, fait encore plus indéniable lorsque l’on écoute ses œuvres pour orchestre, moins personnelles, cédant plus aisément à la facilité que celles pour ensemble, sans doute en partie pour répondre à une volonté des commanditaires.

    Ici, dans cet hommage à Nouveau Monde, il débute dans les lumières froides d’un Ives, voire d’un Carter, avant de s’échapper vers les rythmes ou répétitions trop banales d’un Steve Reich ou d’un John Adams. Au moins l’orchestre est-il au rendez-vous, tout comme le chef Marco Letonja, parfaitement expert pour développer les différentes atmosphères de ce Morning in the Long Island.

    Au retour d’entracte, l’orchestre a perdu quelques instrumentistes mais reste en formation massive pour le Château de Barbe-Bleue de Bartók. On retrouve en Judith la soprano Nina Stemme, qui avait pris le rôle avec le même chef et le même orchestre au Festival Musica de Strasbourg en 2014, exactement dans le même programme, déjà précédé de la pièce de Dusapin.

    La Suédoise n’a pas rechanté le rôle depuis, et donc jamais en version scénique. Elle se montre alors encore quelque peu distante par rapport à son personnage, car elle ne semble pas totalement le posséder, à l’inverse des grands rôles wagnériens. À cela s’ajoute que la partition est bien écrite pour soprano dramatique, mais à l’instar des parties de Kundry ou de la Teinturière, elle nécessite une base de graves extrêmement importante. À partir de la quatrième porte, Stemme gagne en puissance et peut faire exploser ses aigus autant qu’utiliser avec plus de clarté le haut-médium.

    De l’autre côté du chef ne se trouve plus Franz Hawlata mais Falk Struckmann, superbe de chaleur et de gravité. La basse chante aujourd’hui moins que par le passé et ses prestations sont en conséquence d’un très haut niveau. Il marque chaque phrase autant que chaque intonation, même si la langue hongroise ne semble pas toujours compréhensible, fait de peu d’importance pour le public parisien, qui ici comme presque partout ailleurs, aura été privé du prologue parlé de l’opéra.

    De l’Orchestre philharmonique de Strasbourg ressort une exceptionnelle clarinette, survolant le pupitre des bois dès la première porte, sans jamais non plus trop ressortir ni encore moins chercher à se mettre en avant. Le chef Marko Letonja maintient son orchestre dans une atmosphère délicate, dont se dégage une sous-tension surtout portée par les altos et les violoncelles. Il gagne lui aussi en force à partir de la quatrième porte, sa lecture étant portée par le grand orgue sonore de la Philharmonie.




    Philharmonie, Paris
    Le 18/02/2018
    Vincent GUILLEMIN

    Concert de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg sous la direction de Marko Letonja à la Philharmonie de Paris.
    Pascal Dusapin (*1955)
    Morning in the Long Island (concert n° 1 pour grand orchestre)
    BĂ©la BartĂłk (1881-1945)
    A kékszakállú herceg vára, opéra en un acte op. 11
    Livret de Béla Balázs
    Nina Stemme, Judith
    Falk Struckmann, baryton-basse
    Orchestre philharmonique de Strasbourg
    direction : Marco Letonja

     


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