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CRITIQUES DE CONCERTS 27 avril 2024

Nouvelle production de Werther de Massenet dans une mise en scène de Bruno Ravella et sous la direction de Jean-Marc Zeitouni à l’Opéra national de Lorraine.

Werther en finesse
© OpĂ©ra national de Lorraine

Superbe production de l’Opéra national de Lorraine pour un Werther quelque peu dégraissé en fosse par Jean-Marc Zeitouni et par une mise en scène de Bruno Ravella misant avant tout sur la finesse et l’émotion. Stéphanie d’Oustrac démontre une fois de plus son art de chanteuse et d’actrice dans une magnifique Charlotte.
 

Opéra de Lorraine, Nancy
Le 06/05/2018
Pierre-Emmanuel LEPHAY
 



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  • Werther est sans doute l’ouvrage le plus wagnĂ©rien de Massenet, non seulement par l’usage du leitmotiv mais surtout par sa densitĂ© orchestrale. Jean-Marc Zeitouni prend le parti de ne pas accentuer cette filiation en proposant une direction très claire, dĂ©pourvue de pathos sans ĂŞtre privĂ©e d’élan ou de tension. Se dĂ©gage surtout de ce travail Ă©tonnant une finesse et une Ă©motion guidĂ©es par une gestique Ă©conome Ă  laquelle rĂ©pond avec efficacitĂ© un sĂ©duisant et attentif Orchestre symphonique et lyrique de Nancy.

    Dommage alors que tous les chanteurs ne s’intègrent pas davantage dans cette vision presque chambriste ! Tant Edgaras Montvidas en Werther que Stéphanie d’Oustrac en Charlotte mettent parfois trop à l’honneur la puissance et un chant appuyé, qui détonne quelque peu. En contrepartie, on appréciera leur engagement et leur sincérité.

    La seconde domine le plateau de sa superbe voix, chaude et corsée, très homogène – aigus somptueux, graves poitrinés sans excès. L’art avec lequel elle lance le Ah ! après l’aveu de Werther (attaque très nette puis diminuendo parfaitement exécuté) est absolument saisissant. Une prise de rôle magistrale de la part d’une chanteuse qui se révèle une fois de plus une actrice de premier plan.

    Le premier nous a paru plus emprunté et artificiel mais surtout d’un timbre dépourvu de vraie séduction. La voix est un peu barytonante et épaisse tandis que l’aigu, juste et solide, est émis le plus souvent en force. La diction est par ailleurs inégale, ce qui, dans une distribution presque exclusivement francophone, le dessert quelque peu. La Sophie pétillante et pleine de fraîcheur de Dima Bawab se sort mieux de l’exercice de la prononciation, en voix légère mais qui évite de tomber dans la niaiserie par une intelligence et une sensibilité de bon aloi.

    Le reste de la distribution est, comme toujours dans cette maison, remarquable. Du jeune et superbe Albert de Philippe-Nicolas Martin, à la voix franche et belle, au Bailli impeccable de Marc Barrard en passant par les élégants Schmidt et Johann d’Éric Vigneau et Erick Freulon. À noter également de superbes chœurs d’enfants, tant sur scène (absolument irrésistibles) qu’en coulisse (pour l’intervention finale).

    À la finesse de la direction répond celle de Bruno Ravella à la mise en scène. D’apparence classique, d’une scénographie somptueuse, elle séduit par les subtilités d’un décor rempli de perspectives accentuées et orné de superbes toiles peintes affichant une nature absente par ailleurs. Le plafond se soulève parfois selon les situations, apportant une échappée dans cet univers très clos et étouffant, renvoyant aux conventions sociales qui brident les personnages. Ce n’est qu’au dernier tableau que les murs tombent, donnant sur un noir abyssal inquiétant, renforçant l’action où les vrais sentiments peuvent enfin éclore de part et d’autre, sans limites.

    La direction d’acteurs affine l’ensemble avec notamment une vraie métamorphose du couple Werther-Charlotte, de l’insouciance presque enfantine au désespoir éperdu avec une Charlotte engoncée dans son mariage et un Werther ayant perdu son sourire constant du début. L’émotion qui se dégage de ce travail culmine dans un dernier tableau absolument bouleversant où fosse et scène vibrent à l’unisson.




    Opéra de Lorraine, Nancy
    Le 06/05/2018
    Pierre-Emmanuel LEPHAY

    Nouvelle production de Werther de Massenet dans une mise en scène de Bruno Ravella et sous la direction de Jean-Marc Zeitouni à l’Opéra national de Lorraine.
    Jules Massenet (1842-1912)
    Werther, drame lyrique en quatre actes et cinq tableaux (1892)
    Livret d’Edouard Blau, Paul Milliet et Georges Hartmann d’après le roman les Souffrances du jeune Werther de Goethe.

    Elèves du Conservatoire régional du Grand-Nancy
    Orchestre symphonique et lyrique de Nancy
    direction : Jean-Marie Zeitouni
    mise en scène : Bruno Ravella
    décors et costumes : Leslie Travers
    Ă©clairages : Linus Fellbom
    préparation des chœurs : Christine Bohlinger

    Avec :
    Edgaras Montvidas (Werther), Stéphanie d’Oustrac (Charlotte), Philippe-Nicolas Martin (Albert), Dima Bawab (Sophie), Marc Barrard (Le Bailli), Eric Vignau (Schmidt), Erick Freulon (Johann), Marie Mourton (Kätchen), Louis Harquet (Brühlmann).

     


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