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CRITIQUES DE CONCERTS 27 avril 2024

Concert de l’Orchestre philharmonique de Radio France sous la direction de Vasily Petrenko, avec la participation de la mezzo-soprano Marie-Nicole Lemieux à la Philharmonie de Paris.

Une mer d’huile
© Mark McNulty

Une semaine après la Symphonie lyrique, la Philharmonie de Paris réentend sonner du Zemlinsky grâce à Vasily Petrenko et l’Orchestre philharmonique de Radio France, cette fois avec la Petite sirène. Avant cette fantaisie, le programme débutait par les effluves marins d’une courte pièce de Takemitsu, puis le Poème de Chausson transporté par Marie-Nicole Lemieux.
 

Philharmonie, Paris
Le 04/05/2018
Vincent GUILLEMIN
 



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    Heureusement, le cristallin et la transparence de la superbe harpe de Nicolas Tulliez mêlés à la flûte elle aussi toute en clarté et aux accents d’une douce légèreté de Michel Rousseau offrent une superbe prestation de la pièce lascive du compositeur japonais, au milieu d’une Philharmonie seulement à moitié remplie. Anna Caterina Antonacci devait ensuite chanter le Poème de l’amour et de la mer d’Ernest Chausson, mais a annulé la veille au profit de Marie-Nicole Lemieux, coutumière d’une œuvre certes créée dans sa version orchestrale par une soprano, Eléonore Blanc à Paris en 1893, mais aujourd’hui très rarement interprétée autrement que par des mezzo-sopranos.

    En plus de connaître cette pièce sur le bout des lèvres, l’interprète canadienne en tient chaque phrase avec émotion et pathos quand, à l’orchestre, Vasily Petrenko cherche surtout à procurer de la liberté aux musiciens. Les couleurs françaises sont donc bien présentes au sein de la formation, des bois lumineux aux cordes transparentes, idéales pour imager les effluves salés, mais le rendu manque de mystère, surtout dans des passages comme Quel son lamentable… va sonner l’heure de l’adieu, dans lesquels Lemieux semble la seule éprouvée. Les soli de violoncelle du Temps des lilas montre la même distance, celle d’un son chaud jamais ardent. Finalement, seul le basson dans la partie médiane réussit véritablement à toucher.

    Au retour d’entracte, un Petrenko extrêmement souriant donne le départ de la fantaisie Die Seejungfrau de Zemlinsky, programmée dans la même Philharmonie une semaine après Lyrische Symphonie du compositeur autrichien par son plus grand défenseur actuel, James Conlon. L’œuvre symphonique d’après le conte d’Andersen fait figure de rareté, mais depuis quelques années, Paris a pu l’entendre avec l’Orchestre national de France et Emmanuel Krivine, et l’an passé déjà à la Philharmonie par l’Orchestre de Paris et Cornelius Meister. C’est donc au troisième orchestre parisien de s’immiscer dans les flux et reflux de cette musique viennoise.

    Perturbée par la compression et l’incroyable densité des cordes du Gewandhausorchester Leipzig la veille dans cette même salle, l’oreille peine à trouver la même puissance dans la limpidité des cordes française. Les soli d’Helène Collerette au violon n’imposent pas non plus leur personnalité, et sans jamais démériter, l’Orchestre philharmonique de Radio France et Vasily Petrenko nous conduisent doucereusement dans un joli voyage marin ; celui d’une mer d’huile trop peu agitée pour véritablement nous emporter, malgré l’analyse psychologique et philosophique effectuée par ce chef autour de cette partition, dont nous publierons prochainement un entretien réalisé la veille du concert.




    Philharmonie, Paris
    Le 04/05/2018
    Vincent GUILLEMIN

    Concert de l’Orchestre philharmonique de Radio France sous la direction de Vasily Petrenko, avec la participation de la mezzo-soprano Marie-Nicole Lemieux à la Philharmonie de Paris.
    Toru Takemitsu (1930-1996)
    Toward the sea
    Michel Rousseau, flûte
    Nicolas Tulliez, harpe
    Ernest Chausson (1855-1899)
    Poème de l'amour et de la mer
    Marie-Nicole Lemieux, mezzo-soprano
    Alexander von Zemlinsky (1871-1942)
    Die Seejungfrau
    Orchestre philharmonique de Radio France
    direction : Vasily Petrenko

     


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