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CRITIQUES DE CONCERTS 24 avril 2024

Concert du Chœur et de l’Orchestre philharmonique de Radio France sous les directions de Sofi Jeannin et Helena Schwarz au festival de Saint-Denis 2018.

Cinquante ans et un absent
© Priska Ketterer

Le Festival de Saint-Denis fête une moitié de siècle d’existence et ouvre cette cinquantième édition avec le Philharmonique de Radio France, normalement prévu sous la direction de Mikko Franck, annoncé souffrant et remplacé au pied levé par deux femmes, Sofi Jeannin pour les Quatre Chants de Brahms et Elena Schwarz pour une Septième de Bruckner de grande tenue.
 

Basilique, Saint-Denis
Le 31/05/2018
Vincent GUILLEMIN
 



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  • HabituĂ© aux annulations de dernière minute pour soucis de santĂ©, Mikko Franck a relativement peu fait dĂ©faut cette saison mais passe Ă  cĂ´tĂ© de l’un des concerts les plus importants de son mandat français en se dĂ©robant Ă  l’ouverture du cinquantième Festival de Saint-Denis. La directrice musicale de la MaĂ®trise de Radio France Sofi Jeannin entre donc en scène face Ă  un ensemble qu’elle avait de toute façon prĂ©parĂ© et amorce les Vier Gesänge op. 17 de Brahms, pour chĹ“ur de femmes, deux cors et harpes.

    Le geste est précis et la Maîtrise de qualité pour livrer dans l’acoustique de la Basilique une prestation toute en retenue, accompagnée par un harpiste distinct dès le premier chant, basé sur un texte de Friedrich Ruperti justement nommé En ces accords de harpe. Le reste de l’effectif instrumental se limite à deux cors, très nets tout au long de l’œuvre, à l’attaque près du troisième chant. Le deuxième, Lied, d’après un poème de Shakespeare, laisse vite sa place au Jardinier tiré d’Eichendorff, particulièrement émouvant sous les voix de jeunes femmes au timbre plus lumineux, puisque moins mature, que celui des chœurs d’adultes habituellement préparés à cet ouvrage.

    Le Chant de Fingal d’après Ossian clôture le cycle pour laisser place sans entracte à la Symphonie n° 7 de Bruckner, tandis que Sofi Jeannin quitte la scène accompagnée de sa Maîtrise pour permettre à une autre femme, la jeune Elena Schwarz, de monter au pupitre devant l’Orchestre philharmonique de Radio France en grande formation.

    Les violons s’engagent dans l’œuvre sur un trémolo marqué face à une battue très précise mais encore trop nette pour se montrer tout à fait libre, en plus de se découvrir étonnamment cassante à chaque fin de mesure pour assurer le tempo. Face à ce mouvement contraint, l’orchestre semble cependant rassuré et, s’il ne peut s’ouvrir totalement comme il l’aurait fait avec son directeur musical, il expose au moins une belle chaleur de cordes ainsi qu’une parfaite tenue globale.

    Évidemment face à ce remplacement de dernière minute, difficile de parler d’une véritable lecture de la part d’Elena Schwarz, ni de s’assurer que les premiers pizzicati très sonores des contrebasses ou la nappe des premiers violons juste avant l’introduction du second thème par les bois soient réellement à son initiative, surtout avec une limitation aussi manifeste du rubato de sa part. Pour autant, sa direction gère parfaitement les équilibres, tout en parvenant à donner une véritable confiance aux musiciens.

    Plus surprenant, après des parties très déliées de l’Allegro moderato initial, et avant un Scherzo relativement abrupt, Schwarz trouve une véritable douceur dans la complexité de l’Adagio. Le geste devient plus ample et les cordes s’élèvent, aidées par une acoustique de cathédrale ô combien évidente pour la musique du Maître de Saint-Florian. Enfin dans cette atmosphère retrouve-t-on toute la portée des silences, jamais vraiment muets puisque la musique prend des secondes d’écho pour s’évaporer, alors que dans les salles modernes un respect trop rigoureux de ces pauses les fait souvent passer pour de mauvais effets.

    Le Finale ne dénote là encore pas de regard particulier de la jeune interprète, et l’on oublie la mise en avant du choral à la façon de Bach comme savent le travailler les plus grands brucknériens, mais Helena Schwarz tient en main l’Orchestre philharmonique de Radio France et lui permet d’offrir ses belles sonorités de bois comme de cuivres jusqu’à une coda d’excellente tenue.




    Basilique, Saint-Denis
    Le 31/05/2018
    Vincent GUILLEMIN

    Concert du Chœur et de l’Orchestre philharmonique de Radio France sous les directions de Sofi Jeannin et Helena Schwarz au festival de Saint-Denis 2018.
    Johannes Brahms (1833-1897)
    Vier Gesänge pour chœur de femmes, harpes et cors op. 17 Maîtrise de Radio France
    direction : Sofi Jeannin
    Anton Bruckner (1824-1896)
    Symphonie n° 7 en mi majeur
    Orchestre philharmonique de Radio France
    direction : Elena Schwarz

     


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