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CRITIQUES DE CONCERTS |
10 octobre 2024 |
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Récital de la soprano Elsa Dreisig accompagnée par l’Orchestre national Montpellier Occitanie sous la direction de Michael Schonwandt dans la série des Grandes Voix au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
Patchwork vocal
La jeune soprano franco-danoise Elsa Dreisig, véritable collectionneuse de récompenses nationales et internationales, de quoi crouler sous le laurier, et déjà bien lancée sur la carrière, s’est présentée dans un curieux programme décousu et dont on cherche vainement la cohérence, avec pour conséquence une alternance de hauts et de plus bas.
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Jolie dame si élégante qu’elle change trois fois de tenue au cours de la soirée, un autre record après celui de ses récompenses diverses et variées, Elsa Dreising a une vraie bonne voix dont les moyens, indiscutables, ne sont pourtant pas adaptés à n’importe quoi. Une première partie de programme alterne bizarrement Richard Strauss et Massenet. Après un extrait orchestral de Capriccio joué par un Orchestre national de Montpellier Occitanie assez pataud dirigé sans subtilité excessive par Michael Schonwandt, venait l’air de Salomé dans l’Hérodiade de Massenet, Il est doux il est bon, trop peu connu, mais vraiment mal mis en valeur pour précéder la Danse des sept voiles et la scène finale de Salomé de Strauss dans sa version française.
Rien à dire sur la façon dont Elsa Dreisig chante Massenet, mais avouons que Salomé n’est pas dans ses moyens actuels et que la version française n’apporte pas grand chose et surtout ne fait qu’accentuer un certain manque de sensualité de la voix. Accueil plutôt calme dans la salle. En deuxième partie, l’orchestre se lance à grand fracas dans le Carnaval romain de Berlioz pour nous conduire à … l’air de Rosine du Barbier de Séville. Cherchez le fil rouge… Très belle interprétation au demeurant par la soprano, infiniment plus à l’aise ici que chez Strauss. Tout est en place, vocalises, aigus bien projetés, humour.
Et pour suivre, on ne sait pas pourquoi, le Porgi amor de la Comtesse des Noces de Figaro. Petit problème de justesse à l’attaque – mais ce n’est pas la première à qui cela arrive – vite rattrapé, et ensuite beau phrasé, sensibilité et ligne bien menée. Enfin, après une Reine Mab de Roméo et Juliette à l’orchestre sans poésie ni charme, le meilleur moment de la soirée avec l’air final de la Juliette de Gounod dans une version inédite, superbement assumée par Elsa Dreisig aussi bien vocalement que dramatiquement.
Un vrai grand moment d’art lyrique, prouvant que cette artiste a intérêt à choisir avec autant de soin ses programmes que ses robes. On a un peu l’impression qu’elle nous a caché une partie de son talent par un programme sans cohérence et mal équilibré. On attendra avec d’autant plus d’intérêt sa venue à l’Opéra de Paris en 2019 dans Don Giovanni.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 13/10/2018 Gérard MANNONI |
| Récital de la soprano Elsa Dreisig accompagnée par l’Orchestre national Montpellier Occitanie sous la direction de Michael Schonwandt dans la série des Grandes Voix au Théâtre des Champs-Élysées, Paris. | Strauss, Massenet, Berlioz, Rossini Mozart
Elsa Dreisig , soprano
Orchestre national Montpellier Occitanie
direction : Michael Schonwandt | |
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