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CRITIQUES DE CONCERTS |
14 octobre 2024 |
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Récital Puccini in love d’Aleksandra Kurzak et Roberto Alagna dans la série des Grandes Voix au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
Couple enchanté
Enchanté ou enchanteur ? On ne sait comment qualifier le couple formé par Aleksandra Kurzak et Roberto Alagna tant ce concert a su allier la beauté des voix et une musicalité permanente du plus haut niveau. Pas d’exhibitionnisme, mais du charme, un impact naturel et une volonté puissante de mettre en valeur la musique de Puccini à qui la totalité du programme était consacrée. Splendide.
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Rien n’est jamais gagné d’avance dans ces grandes carrières où tout semble se dérouler comme un conte de fée. Deux belles personnes, aussi agréables à regarder qu’à entendre, une réputation internationale au plus haut possible depuis quelques temps déjà , mais n’y avait-il aucune interrogation un peu secrète sur l’aptitude d’Aleksandra Kurzak à s’aventurer sur les chemins de Tosca par exemple, alors qu’elle a débuté dans des rôles bien plus légers et même si elle chante La Traviata en ce moment avec son époux à l’Opéra de Paris ?
En ce qui concerne Alagna, aucun doute possible. Il devait être chez lui de bout en bout. Et il le fut, avec une facilité, une aisance sans jamais donner l’impression de forcer quoi que ce soit, ni de chercher l’effet qui va déclencher l’enthousiasme du public. La qualité de la voix, son impact naturel sont aussi bien adaptés à Mario Cavaradossi qu’à Pinkerton, Des Grieux ou Dick Johnson. La perfection de l’émission, la vaillance des aigus, l’émotion naturelle que dégage le timbre, la maîtrise du phrasé, l’intelligence de l’approche de chaque personnage, nous étions vraiment sur les sommets de l’art du ténor au service d’une musique qu’il sait ressentir et vivre comme nul autre. Énorme triomphe, bien sûr, mais on ne peut plus mérité.
Quant à son épouse, la si belle Aleksandra Kurzak, elle a elle aussi d’emblée mis les choses au point avec des extraits de Tosca d’une tenue exemplaire. Pour quelqu’un qui a débuté dans la carrière en chantant la Reine de la nuit, Gilda, Suzanne et autre Blondchen, s’affirmer avec pareille autorité dans la prière de Tosca comme dans le duo d’entrée de l’opéra a pu surprendre certains. Le timbre est superbe par nature, la voix totalement sous contrôle en tous domaines, et d’une puissance adaptée sans problème à ce répertoire.
Sur toute la tessiture les sons rayonnent de beauté, de lumière et l’émotion est là aussi comme dans Un bel di vedremo de Butterfly. De grands moments de très beau chant tout au long de ce concert magique où l’Orchestre Lamoureux dirigé par Emmanuel Plasson a su également honorer les pages symphoniques de Puccini qui ponctuaient le programme. Une grande soirée lyrique où jamais la musique n’est passée au second plan et donc un hommage à Puccini absolument réussi.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 06/11/2018 Gérard MANNONI |
| Récital Puccini in love d’Aleksandra Kurzak et Roberto Alagna dans la série des Grandes Voix au Théâtre des Champs-Élysées, Paris. | Giacomo Puccini (1858-1924)
Extraits vocaux de Tosca, Manon Lescaut, Madame Butterfly, La Fanciulla del West
Extraits orchestraux de Suor Angelica, Manon Lescaut, Madame Butterfly, Le Villi
Aleksandra Kurzak, soprano
Roberto Alagna, ténor
Orchestre Lamoureux
direction : Emmanuel Plasson | |
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