altamusica
 
       aide
















 

 

Pour recevoir notre bulletin régulier,
saisissez votre e-mail :

 
désinscription




CRITIQUES DE CONCERTS 12 octobre 2024

Reprise de Carmen de Bizet dans la mise en scène de Calixto Bieito, sous la direction de Lorenzo Viotti à l’Opéra de Paris.

Carmen sans Ă©moi
© Emilie Brouchon

De retour à l’Opéra Bastille, Carmen retrouve Anita Rachvelishvili dans le rôle-titre, prévue face à Roberto Alagna. Annoncé souffrant et remplacé par Jean-François Borras, le ténor manque d’autant plus que ni la direction sans tension de Lorenzo Viotti, ni la mise en scène éprouvée de Calixto Bieito ne parviennent à dynamiser le plateau.
 

Opéra Bastille, Paris
Le 17/04/2019
Vincent GUILLEMIN
 



Les 3 dernières critiques de concert

  • Wozzeck chez Big Brother

  • L’art de cĂ©lĂ©brer

  • GĂ©omĂ©trie de chambre

    [ Tous les concerts ]
     
      (ex: Harnoncourt, Opéra)




  • Apparue Ă  Paris en 2017, la mise en scène de Bieito crĂ©Ă©e il y a vingt ans au festival de Peralada affichait dĂ©jĂ  certaines faiblesses, Ă  dĂ©faut de s’imposer plus que les prĂ©cĂ©dentes productions vues Ă  l’OpĂ©ra de Paris. Le dĂ©roulement de l’action dans l’Espagne franquiste y permet de jouer sur la figure du soldat, mais avec des images moins travaillĂ©es qu’il y a deux ans, oĂą le metteur en scène Ă©tait revenu et avait pris le temps d’adapter sa proposition Ă  la grande scène de Bastille.

    La danse sauvage du soldat nu lors de l’Entracte choque moins, tout comme les tours de celui en slip à l’ouverture de rideau, puni par son brigadier. Et finalement, le spectacle fait son œuvre de répertoire, sans marquer ni porter particulièrement à réflexion. La fosse ne l’assiste pas particulièrement, car comparé à Giacomo Sagripanti, Lorenzo Viotti ne propose qu’un son hédoniste, encore moins empreint de couleurs et d’atmosphères. Seul l’air de Micaëla et l’Entracte, pour la harpe et la flûte, trouvent un véritable soutien par le jeu contemplatif de l’orchestre.

    Le reste n’est que suivi, jamais appuyĂ©, jamais tendu, jamais inspirĂ©, très rarement dynamisĂ©, sauf peut-ĂŞtre la Chanson bohème et quelques scènes de chĹ“urs, ensemble meilleur par les hommes que par les femmes. Le ChĹ“ur d’enfants associĂ© Ă  la MaĂ®trise des Hauts-de‑Seine ravit en revanche par sa fraĂ®cheur et sa dynamique, surtout lors de sa première apparition, mais ne suffit Ă  ancrer le propos de l’action, qu’on suit avec distance jusqu’au meurtre final.

    En interview, Anita Rachvelishvili nous avait avoué la difficulté de la critique et du public français à adopter les chanteurs étrangers pour les rôles tenus dans notre langue. On la sent encore aujourd’hui sur la réserve, moins libérée dans le rôle de Carmen que lors d’autres prestations à l’étranger, ce malgré un français presque toujours compréhensible quoique jamais naturel. Elle tient malgré tout son personnage de femme libre avec ferveur, d’une lyrique Habanera à une sémillante Séguédille, avant une mort marquante.

    Son amant s’en tire avec les honneurs, le chant doux et parfaitement tenu, jusqu’aux aigus tendus du dernier acte. Mais Jean-François Borras ne peut rivaliser avec le Don José de référence de Roberto Alagna, d’abord prévu pour ces premières représentations de la saison. Ni La Fleur que tu m’avais jetée ni la scène finale ne troublent ni ne marquent. Roberto Tagliavini revient pour Escamillo, rôle complexe car en possession de l’un des airs les plus connus du répertoire, à porter à peine entré en scène. Il s’en tire parfaitement, encore plus en voix ensuite lors des deux derniers actes.

    Nicole Car reprend également pour Paris un rôle déjà tenu sur ces planches, et si la voix commence à montrer quelques duretés au début du I pour Micaëla, son lyrisme parvient à magnifier son grand air. Jean-Luc Ballestra complète la distribution avec un Moralès parfaitement projeté et adapté scéniquement au brigadier, plus visible que François Lis pour Zuniga, tandis que des deux femmes, la Mercédès de Valentine Lemercier attire par l’éclat dans le haut du spectre malgré sa tessiture de mezzo, là où la Fraquista de Gabrielle Philiponet intéresse plus dans le médium.




    Opéra Bastille, Paris
    Le 17/04/2019
    Vincent GUILLEMIN

    Reprise de Carmen de Bizet dans la mise en scène de Calixto Bieito, sous la direction de Lorenzo Viotti à l’Opéra de Paris.
    Georges Bizet (1838-1875)
    Carmen, opéra en quatre actes (1875)
    Livret d'Henri Meilhac et Ludovic Halévy d'après la nouvelle de Prosper Mérimée

    MaĂ®trise des Hauts-de‑Seine
    Chœur d’enfants de l’Opéra national de Paris
    Chœur et Orchestre de l’Opéra national de Paris
    direction : Lorenzo Viotti
    mise en scène : Calixto Bieito
    décors : Alfons Flores
    costumes : Mercè Paloma
    Ă©clairages : Alberto RodrĂ­guez Vega
    préparation des chœurs : Alessandro Di Stefano

    Avec :
    Jean‑François Borras (Don JosĂ©), Roberto Tagliavini (Escamillo), Boris Grappe (Le DancaĂŻre), François Rougier (Le Remendado), François Lis (Zuniga), Jean-Luc Ballestra (Moralès), Anita Rachvelishvili (Carmen), Nicole Car (MicaĂ«la), Valentine Lemercier (MercĂ©dès), Gabrielle Philiponet (Frasquita).

     


      A la une  |  Nous contacter   |  Haut de page  ]
     
    ©   Altamusica.com