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CRITIQUES DE CONCERTS 26 avril 2024

Concert des Berliner Philharmoniker sous la direction de Bernard Haitink, avec la participation du pianiste Paul Lewis Ă  la Philharmonie de Berlin.

Au revoir berlinois

Il est des concerts qui s’écoutent et d’autres qui se vivent. Celui de Bernard Haitink cette saison, son dernier avec les Berliner Philharmoniker avant une pause annoncée d’un an, à 90 ans, offre une fois encore la merveilleuse simplicité du chef, tant dans le dernier concerto de Mozart avec Paul Lewis que dans la 7e Symphonie de Bruckner.
 

Philharmonie, Berlin
Le 11/05/2019
Vincent GUILLEMIN
 



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    Les sons parfois aigres chez les bois et le manque de concentration des cordes n’altèrent alors que peu l’interprétation tout en finesse et naturel du Concerto pour piano n° 27 de Mozart. Paul Lewis se trouve à cette occasion pour la première fois en compagnie de l’orchestre, étonnamment jamais invité auparavant par son compatriote Simon Rattle. Le jeu intègre du pianiste s’accorde parfaitement au geste fluide du chef, sur un rythme allant, jamais exagéré ni par la vitesse dans les mouvements extérieurs, ni par la lenteur ou la pesanteur dans le Larghetto.

    À son habitude, le soliste ne cherche rien à réinventer et recourt à la cadence de Mozart lui-même dans le premier Allegro, tout en simplicité et sans aucun excès, puis tient jusqu’au bout cette même idée musicale sur l’ouvrage. Il revient pour un bis souvent entendu sous ses doigts, l’Allegretto en ut mineur de Schubert, tandis que Haitink a quitté la scène sereinement après deux retours pour les saluts.

    Passé l’entracte, le chef retourne au pupitre muni d’une canne, prêt à s’atteler à l’ample Symphonie n° 7 en mi majeur d’Anton Bruckner, pour exactement une heure et dix minutes. Les trémolos introductifs des violons ne peuvent masquer le façonnage de cordes mâtinées d’effets appréciées par le récent directeur britannique des Berliner, tout comme la perte d’une densité sonore quelque peu inquiétante. Pourtant, reste sous l’attention de Haitink un flux guidé avec tant d’évidence qu’il amène l’auditeur à oublier toute réserve.

    Les contrepoints des cuivres perturberont eux aussi, notamment ceux des Tuben, véritablement nets seulement dans le Finale. Le Scherzo n’accroche donc pas dans cette lecture où ne pointe aucun tellurisme, poursuivant une ligne d’horizon initiée à la première note de la symphonie et atteinte dans les derniers instants, avec pour cœur le mouvement lent, le plus fascinant des quatre.

    L’Adagio n’étale à l’habitude du chef aucun surplus de pathos, mais se construit petit à petit, jusqu’au fugato superbement géré aux violons, bien encadrés et jamais dominés par les cors. La réapparition de la flûte pour ses mesures déchirantes à la dernière octave transperce l’auditoire, cette fois d’un silence religieux, déjà préparé aux larmes par l’arrivée bouleversante des violons, plus puissants que les cuivres introductifs du thème funèbre.

    La coda du Finale retrouve les mêmes sphères d’un ouvrage qui avait conclu le dernier concert de Karajan en 1989, avec l’orchestre (Wiener Philharmoniker) que retrouvera Haitink fin août à Salzbourg, avant le même programme à Lucerne, puis une pause, on l’espère, d’une seule courte année.




    Philharmonie, Berlin
    Le 11/05/2019
    Vincent GUILLEMIN

    Concert des Berliner Philharmoniker sous la direction de Bernard Haitink, avec la participation du pianiste Paul Lewis Ă  la Philharmonie de Berlin.
    Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
    Concerto pour piano n° 27 en si bémol KV 525
    Paul Lewis, piano
    Anton Bruckner (1824-1896)
    Symphonie n° 7 en mi majeur
    Berliner Philharmoniker
    direction : Bernard Haitink

     


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