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CRITIQUES DE CONCERTS 26 avril 2024

Les Adieux à la scène de Gundula Janowitz au Palais des Sports de Bordeaux.

Gundula Janowitz, l'ultima récital

Avec élégance, l'Orchestre national de Bordeaux-Aquitaine a transformé " les Adieux de Gundula Janowitz " en " Hommage à Gundula Janowitz ". Mais si ce style d'Adieux n'a souvent valeur que d'au revoir, on aurait presque souhaité que ce fût le cas tant cette grande dame du chant conserve de moyens.

 

Le 07/10/2000
Antoine Livio (1931-2001)
 



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  • Le programme de ce troisième concert de l'ONBA comprenait, outre les Wesendonk-Lieder de Wagner, une cinquième symphonie de Gustav Mahler que Hans Graf, directeur musical de l'Orchestre, de nationalité autrichienne pourtant, a voulu dépourvue de toute afféterie viennoise, cette traditionnelle langueur qui transforme l'adagietto en tarte Sacher (1) agrémentée de chantilly. Il y a dans le travail de l'ONBA une transparence dans le jeu des registres, mais également une fusion entre les cordes, la petite harmonie et les cuivres surtout, dont la présence est dramatiquement essentielle, fusion qui confère à cette symphonie comme une nouvelle résonance, plus aiguë, plus actuelle, avec des solistes de haut vol.

    On sait que les Wesendonk-Lieder, sur des poèmes de Mathilde Wesendonk, ont servi d'ébauches pour Tristan und Isolde. C'est dire que Richard Wagner a su cerner la poésie de son inspiratrice avec une telle fougue que la guimauve des vers disparaît sous le chatoiement des inventions harmoniques. Et pourtant la partition ne fut conçue que pour le piano. C'est à Felix Mottl que nous devons cette orchestration parfois un peu brillante, mais si proche pourtant du mystère orchestral de Tristan. Hans Graf a su en faire comme un tapis moelleux pour la voix de Gundula Janowitz. Rien désormais ne comptait que cette émission subtile aux pianissimi rares, à l'élocution si raffinée qu'aucun mot n'échappait à l'oreille attentive, même dans l'immensité du Palais des Sports de Bordeaux.

    Il ne s'agit nullement d'inélégance si l'on rappelle que Gundula Janowitz fut la comtesse triomphatrice des "Nozze di Figaro", à l'aube de l'ère Liebermann, car c'est un fait d'histoire : c'était le 30 mars 1973, à l'opéra Gabriel de Versailles. Il y a vingt-sept ans de cela. Et cette voix possède toujours ces mêmes aigus et ce grave troublant de son inoubliable " Ariadne auf Naxos ", puisque l'Auditorium du Louvre vient d'en présenter le film réalisé en 1976, sous la direction de Karl Boehm ! Plus que du talent, c'est la preuve d'un travail d'une précision rare, peut-être aux dépens de la sensibilité. Mais l'intelligence du texte est telle, la musicalité du chant si rayonnante, comment lui refuser un frisson ? Il est bon parfois de constater que la jeunesse n'a pas toujours l'apanage de la fraîcheur et de la beauté vocale.

    (1) Une fameuse patisserie viennoise




    Le 07/10/2000
    Antoine Livio (1931-2001)

    Les Adieux à la scène de Gundula Janowitz au Palais des Sports de Bordeaux.
    Les Adieux de Gundula Janowitz
    Wesendonk-Lieder de Richard Wagner
    5e symphonie de Gustav Mahler
    Orchestre national de Bordeaux-Aquitaine
    Direction : Hans Graf

     


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