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CRITIQUES DE CONCERTS 08 mai 2024

Concert de l’Orchestre national de France sous la direction de Cornelius Meister à l’Auditorium de la Maison de la Radio, Paris.

Une maîtrise de Meister
© Rosa Frank

Pour son premier concert avec l’Orchestre national de France, Cornelius Meister démontre toute sa maîtrise en parvenant à concentrer l’ensemble français dès l’ouverture des Joyeuses Commères de Nicolaï, avant d’exposer son geste majestueux dans la Symphonie n° 3 de Bruckner. Entre les deux, Denis Kozhukhin dynamise le Premier Concerto de Mendelssohn.
 

Auditorium de la Maison de la Radio, Paris
Le 31/10/2019
Vincent GUILLEMIN
 



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  • Quelques semaines seulement après les dĂ©buts de Tomáš Netopil, c’est au tour d’un autre chef dĂ©couvert dans l’hexagone face Ă  l’Orchestre de Paris de diriger pour la première fois l’ONF. Depuis deux saisons directeur de l’OpĂ©ra de Stuttgart, Cornelius Meister parvient Ă  concentrer des musiciens visiblement très enthousiastes.

    Il faut dire que dès les mesures introductives de l’ouverture des Joyeuses commères de Windsor d’Otto Nicolaï, l’Allemand réussit à installer un véritable climat, qu’il égaye rapidement comme le demande la partition. L’orchestre retrouve alors une compacité que l’on y entend moins ces dernières années, même s’il ne peut masquer par sa transparence des cordes, et à l’inverse par le manque de caractérisation des cuivres, qu’il est bien français et non germanique.

    Plus de sérieux est nécessaire pour le Concerto pour piano n° 1 en sol mineur de Mendelssohn, confié à Denis Kozhukhin. Le jeune homme entre d’un pas décidé pour attaquer le premier mouvement, Molto allegro con fuoco, par un geste d’une évidente nervosité. On ignore la raison de ce stress, mais il apparaît d’abord trop percussif et avance droit sur son clavier, tête baissée avec chaque note mimée sur les lèvres.

    L’Andante lui donne plus de répit et le jeu, d’une splendide dextérité dès le début, se délie au fur et à mesure, jusqu’à un Presto toujours dynamique, bien que moins agressif. Preuve que le Russe est aussi capable de délicatesse, son Lied ohne Worte op. 30 n° 6 en bis trouve toute l’attention qu’il mérite sous un doigté définitivement rassuré par les applaudissements nourris du public.

    L’entracte passé, Cornelius Meister revient devant la formation au complet, pour une Symphonie n° 3 en ré mineur de Bruckner dans sa version la plus mature et coupée, au risque de montrer moins de saveur que les moutures précédentes. À l’opposé de Blomstedt l’an passé dans une version initiale difficile à unifier à la Philharmonie, le chef a choisi à la Maison de la Radio l’édition Nowak de la version 1889, dans laquelle les citations des opéras de Wagner, dont l’œuvre portait au départ le nom et la dédicace, ont presque intégralement disparu.

    Meister débute le Gemässig, Misterioso en appliquant la même densité aux cordes qu’auparavant, même si certaines attaques pèchent par leur manque de netteté. Puis il traite tout l’ouvrage d’un geste majestueux et ample, solennel comme demandé dans l’Adagio et plus énergique dans le Scherzo. Les cuivres, à un accroc marqué du cor solo près, présentent leurs plus beaux atours, jusqu’à un Finale enflammé, là où les bois se montrent comme presque toujours excellents.

    À nuancer cependant ; si cette direction possède déjà toutes les qualités requises pour le chantre de Saint-Florian, et évite les effets trop souvent entendus chez les jeunes maestros en recherche de simples plaisirs symphoniques, on regrettera un certain manque de maturité et l’absence de caractère magistral dans cette lecture encore trop tellurienne, pour le moment loin des sphères visées par les aînés au pupitre il y a quelques décennies. Voyons comment le temps fera ses preuves sur l’un des jeunes chefs les plus intéressants du moment.




    Auditorium de la Maison de la Radio, Paris
    Le 31/10/2019
    Vincent GUILLEMIN

    Concert de l’Orchestre national de France sous la direction de Cornelius Meister à l’Auditorium de la Maison de la Radio, Paris.
    Otto Nicolai (1810-1849)
    Die lustigen Weiber von Windsor, ouverture
    Felix Mendelssohn (1809-1847)
    Concerto pour piano et orchestre n° 1 en sol mineur op. 25
    Denis Kozhukhin, piano
    Anton Bruckner (1824-1896)
    Symphonie n°3 en ré mineur
    Version 1889, Ă©dition Nowak
    Orchestre national de France
    direction : Cornelius Meister

     


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