|
|
CRITIQUES DE CONCERTS |
11 octobre 2024 |
|
Concert de l'Orchestre de Paris sous la direction de Klaus Mäkelä à la Philharmonie de Paris.
L'aube d'été
À seulement 24 ans, Klaus Mäkelä s'apprête à prendre les rênes de l'Orchestre de Paris, succédant ainsi à Daniel Harding. Étrennant pour l'occasion son nouveau statut de conseiller de l'orchestre, il présente un subtil Tombeau de Ravel et une énergique Septième de Beethoven en forme de carte de visite adressée au public enthousiaste de la Philharmonie.
|
|
Wozzeck chez Big Brother
L’art de célébrer
Géométrie de chambre
[ Tous les concerts ]
|
Klaus Mäkelä revient à la Philharmonie un an tout juste après son premier concert avec l'Orchestre de Paris. Pour satisfaire aux exigences (et aux prérogatives) de son poste de directeur musical de l'Orchestre philharmonique d'Oslo, le jeune chef a signé avec l'OP pour une période préalable de deux ans en tant que conseiller musical. Étrennant pour l'occasion son nouveau statut, il se présente devant les musiciens avec un ambitieux programme Ravel-Beethoven, limité à une heure sans entracte pour des raisons sanitaires. Sur scène, les musiciens sont à un par pupitre, tandis que la salle est réduite à une demi-jauge qui ne bride pas vraiment les applaudissements et l'enthousiasme général.
Le Tombeau de Couperin est une suite de danses originellement pour piano, que Ravel a dédié à des amis morts dans les combats de la Première Guerre mondiale. À l'élément nostalgique et funèbre, la partition oppose un jeu de couleurs et de textures que le geste du Finlandais s'attache à mettre en valeur en renvoyant à la thématique de la danse comme référence commune. Sur ce plan en effet, Prélude et Menuet brillent d'une précision rythmique et d'une élégance remarquables, parfaitement soutenues par le hautbois d'Alexandre Gattet – idéal de son et d'esprit. Laissant respirer le rythme syncopé des cordes dans la Fugue avec les entrelacs de la petite harmonie dans le Rigaudon, le jeune chef déploie un paysage sonore plein d'arrière-plans et de figures harmoniques. La battue est économe d'effets et d'ampleur, faisant la part belle à la respiration des ensembles.
Ces qualités se font jour également dans une Symphonie n° 7 de Beethoven puissamment pulsée et brillante malgré l'abord exagérément Molto davantage que Poco sostenuto. La fresque dévoile toute son ampleur, avec des pans rythmiques très marqués et des segments de phrases qui signalent l'attention portée au style classique. L'enchaînement avec l'Allegretto convertit l'énergie en méditation, contraignant l'orchestre à un sotto voce qui manque d'éteindre la tension mais fait le pari gagnant d'aller puiser au plus profond du son et dessiner une grande arche. La timbale fait irruption dans un finale ostensiblement Con brio, au risque de déséquilibrer le cadre général mais soulevant l'enthousiasme d'un public qui fait un triomphe mérité à Klaus Mäkelä.
| | |
|
Philharmonie, Paris Le 09/07/2020 David VERDIER |
| Concert de l'Orchestre de Paris sous la direction de Klaus Mäkelä à la Philharmonie de Paris. | Maurice Ravel (1875-1937)
Le Tombeau de Couperin
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Symphonie n° 7 en la majeur op. 92
Orchestre de Paris
direction : Klaus Mäkelä | |
| |
| | |
|