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CRITIQUES DE CONCERTS |
11 décembre 2024 |
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RĂ©cital Schubert-Mozart-Beethoven de Frank Braley au festival de Salon-de-Provence 2021.
Salon 2021 (1) :
Frank Braley en do mineur
À quelques kilomètres de la Roque d’Anthéron se trouve un autre festival, spécialisé dans la musique de chambre, celui de Salon-de-Provence, plus connu jusqu’en 2016 sous de nom de Festival Musique à l’Empéri. Frank Braley y revient dans la superbe Abbaye de Sainte-Croix pour un concert intégralement autour de la tonalité de do mineur.
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Créé et dirigé depuis 29 ans par le pianiste Éric Le Sage, le Festival international de Musique de Chambre de Salon-de-Provence présente une programmation éclectique et de jeunes découvertes, mais nous avons choisi d’écouter aujourd’hui un artiste qui a profité des derniers confinements pour faire une véritable pause, et ne revenir que depuis peu devant le public.
À quelques mètres d’une superbe terrasse sur la Provence, à l’Abbaye de Sainte-Croix dont le cloître sert maintenant d’hôtel de luxe, Frank Braley débute son récital tout de do mineur par l’Impromptu n° 1 de Schubert (premier cahier, op. 90). L’oreille de plus en plus habituée à la subtilité de toucher de la jeune garde du piano, dont Kantorow ou Stern la semaine dernière à Montpellier, doit se réhabituer avec Braley à un jeu beaucoup plus contrasté, qui n’hésite pas à forcer sur la pédale.
On pourra préférer un Schubert plus nuancé, malgré ici une belle séparation des parties mineures et majeures, mais l’introduction, en do mineur, comme la conclusion, en do majeur, très appuyées, font prévoir une passionnante interprétation de Beethoven ensuite. Et les deux œuvres à suivre développent en effet chez le pianiste un style de plus en plus assuré. La Sonate n° 14 de Mozart, peut-être la plus romantique du compositeur, est alors mise en regard par le thème de son Adagio avec le début de la Sonate n° 8, dite « Pathétique » de Beethoven, à l’introduction quasi identique.
Les jeux de clairs-obscurs se voient particulièrement mis en valeur, toujours par une utilisation non-limitée des pédales, qui évitent finalement tout effet lissé, mais élabore au contraire une véritable dramaturgie. La partition de Mozart en ressort alors superbement dynamisée, quand celle de Beethoven trouve grâce à Braley une très belle valorisation de ses contrastes, dans un piano qui gronde souvent, d’autant que l’acoustique très réverbérée porte particulièrement le registre grave.
Moins préparé pour la suite du programme et normalement une sélection de Préludes de Debussy, le pianiste ne donne finalement que le court Clair du lune, sans grand intérêt et surtout beaucoup moins captivant que le bis, avec toujours la lune, mais un retour à Beethoven, par la Sonate n° 14 « Mondschein » et son génial Adagio liminaire.
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Abbaye de Sainte-Croix, Salon-de-Provence Le 30/07/2021 Vincent GUILLEMIN |
| RĂ©cital Schubert-Mozart-Beethoven de Frank Braley au festival de Salon-de-Provence 2021. | Franz Schubert (1797-1828)
Impromptu n° 1 op. 90
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Sonate n° 14 en ut mineur K. 457
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Sonate n° 8 en ut mineur op. 13 « Pathétique »
Claude Debussy (1862-1918)
Clair de lune
Frank Braley, piano | |
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