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CRITIQUES DE CONCERTS 18 avril 2024

Septième Symphonie de Chostakovitch par la Philharmonie tchèque sous la direction de Semyon Bychkov à la salle Dvořák du Rudolfinum de Prague.

Bychkov à l’assaut
© Petra Hajska

Comme pour marquer le tournant de la guerre contre le Covid-19, Semyon Bychkov ouvre la 126e saison de l’Orchestre philharmonique tchèque avec une œuvre forte, la Symphonie Léningrad de Chostakovitch, portée à sa plus grande puissance par une formation totalement coordonnée et parfaitement préparée aux attaques pendant le crescendo du premier mouvement.
 

Rudolfinum (Dvořákova síň), Praha
Le 30/09/2021
Vincent GUILLEMIN
 



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  • Dans la superbe salle Dvořák du Rudolfinum à nouveau plein s’ouvre la nouvelle saison de la ÄŒeská filharmonie, dans une Å“uvre dont l’orchestre a gravé une version discographique très importante, en 1957 avec Karel AnÄerl. Soixante-quatre ans plus tard, Semyon Bychkov est directeur musical et l’introduction au concert propose une vidéo d’une dizaine de minutes, d’abord avec un court film de Chostakovitch, puis une interview filmée du chef qui rappelle que sa mère était à Léningrad en 1941, pendant le siège nazi et la composition de la symphonie.

    La toile de l’écran tombe à terre, vite ramassée pour laisser place à la Philharmonie tchèque en grande formation, serrée et déployée sur l’intégralité de la scène, en plus de renforts de cuivres sous les orgues du balcon. L’attaque liminaire des cordes montre que malgré une dernière saison presque blanche, l’ensemble n’a rien perdu de sa vigueur, puis la musique laisse place à la splendeur du premier hautbois et de la flûte solo, celle-ci ensuite doublée par le piccolo.

    La sous-tension des contrebasses et des violoncelles s’invite dans un Allegretto vite propulsé dans la violence du thème de l’agression, marche répétée à la manière du Boléro de Ravel, soutenue elle aussi par une caisse claire. Portée jusqu’au crescendo de la grande bataille dans un rythme effréné, le thème explose sous un orchestre toujours capable de monter plus fort, tout en présentant des sonorités grinçantes impressionnantes dans les glissandi des violons, puis laisse ressortir un roulis particulièrement ajusté par l’angulosité des violoncelles.

    Passé ce fascinant cataclysme du tutti, épaulé par des percussions nettes et des cuivres étincelants, le calme revient avec de superbes thrènes aux violons, avant de s’étendre au second mouvement, un Moderato hésitant entre la paix retrouvée pour quelques instants et le doute constant du prochain assaut. L’Adagio se voit maintenu à la mélancolie par le chef, toujours précis dans l’organisation de sa formation, marquée par la noirceur de ses bassons et de la clarinette basse, contrebalancée par la lumière des flûtes.

    Le Finale revient à la violence par une véritable constriction du son, sans conduire au même climax que le précédent et sans atteindre ce que seul Svetlanov a su faire au disque, mais suivi de pizzicati grêles aux cordes graves qui laissent une trace indélébile. Par sa vision globale, Bychkov reste concentré pour maintenir l’attention des magnifiques musiciens de la Philharmonie tchèque jusqu’aux derniers instants, dans une prestation immédiatement suivie d’une standing ovation.




    Rudolfinum (Dvořákova síň), Praha
    Le 30/09/2021
    Vincent GUILLEMIN

    Septième Symphonie de Chostakovitch par la Philharmonie tchèque sous la direction de Semyon Bychkov à la salle Dvořák du Rudolfinum de Prague.
    Dmitri Chostakovitch (1906-1975)
    Symphonie n° 7 en ut majeur op. 60
    Česká filharmonie
    direction : Semyon Bychkov

     


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