altamusica
 
       aide
















 

 

Pour recevoir notre bulletin régulier,
saisissez votre e-mail :

 
désinscription




CRITIQUES DE CONCERTS 24 avril 2024

Nouvelle production de Guillaume Tell de Rossini dans une mise en scène de Louis Désiré et sous la direction de Michele Spotti à l’Opéra de Marseille.

Guillaume Tell Ă  distance
© Christian Dresse

Dernier opéra de Rossini, Guillaume Tell ouvre la saison de Marseille dans une configuration dictée par la situation sanitaire. L’orchestre trouve un style Grand opéra français idoine sous la direction de Michele Spotti tandis que la distribution profite d’Alexandre Duhamel dans le rôle-titre et de l’Arnold d’Enea Scala.
 

Opéra, Marseille
Le 15/10/2021
Vincent GUILLEMIN
 



Les 3 dernières critiques de concert

  • MĂ©tamorphoses sylvestres

  • Vision persistante

  • Messiaen en antichambre

    [ Tous les concerts ]
     
      (ex: Harnoncourt, Opéra)




  • CrĂ©Ă© en 1829 Ă  Paris, Guillaume Tell marque les dĂ©buts du Grand opĂ©ra français et annonce de près l’ère Meyerbeer. Il pose aussi la question du temps musical en ramenant Ă  une forme longue d’oĂą les rĂ©citatifs sont complètement exclus. Le dernier ouvrage lyrique de Rossini ne possède pas de version dĂ©finitive, le compositeur l’ayant lui-mĂŞme retouchĂ© ou coupĂ© dès sa crĂ©ation. Des six heures de musique disponibles, une Ă©dition critique de la Fondazione Rossini parue rĂ©cemment ne garde alors que trois heures : c’est la version retenue par l’OpĂ©ra de Marseille.

    Et si la situation sanitaire s’améliore, les musiciens doivent encore être espacés d’un mètre. L’orchestre mord donc une grande partie du parterre, ce dont le chef Michele Spotti semble s’accommoder, de même qu’il utilise la formation phocéenne avec ses attributs, et plutôt que d’en chercher une vivacité à l’italienne, il en fait surtout ressortir les bois et un flux très Grand opéra, de la célèbre ouverture à un final superbement exalté.

    La production de Louis Désiré souffre des mêmes contraintes et les membres du chœur, excellemment préparé, chantent écartés tout autour de la scène sur des praticables, derrière des écrans sur lesquels les images de décors sont projetées. Diego Méndez-Casariego utilise ces possibilités pour plonger l’action dans des paysages de montagne ou de forêt qui renvoient au Canton d’Uri, bien soutenus par les lumières moirées de Patrick Méeüs, sans que les idées puissent être beaucoup mieux développées.

    Pour porter le livret, le metteur en scène utilise alors seulement quelques blocs de bois pour créer praticables, bancs ou murets, et distingue les Suisses en costumes de montagne des soldats autrichiens en long manteau du IIIe Reich. Puis il tente d’instiller quelques idées, comme les deux carreaux d’arbalètes portés par Guillaume Tell dès son apparition, ou une scène de ballet sous tension en forme d’abus des trois couples de mariés.

    Réduite, la mise en scène ne met jamais en difficulté le chant, inspiré dès l’air du beau Pêcheur de Carlos Natale. En Arnold, Enea Scala offre aujourd’hui toute la puissance et les aigus que l’on peut attendre de cette partition, parfois un peu en force, mais toujours superbement ajustés. En face, Alexandre Duhamel prend le rôle-titre d’une diction d’abord trop empesée, puis colle au personnage pour parfaitement poser sa légitimité, notamment au II où le Walter Furst de Patrick Bolleire lui répond avec un rare naturel.

    Jean-Marie Delpas marque le court rôle de Leuthold d’une superbe diction et d’un magnifique dynamisme, que le Gessler de Cyril Rovery tente d’atteindre. Camille Tresmontant peine également à projeter son Rodolphe, quand à l’inverse Thomas Dear offre une belle stature de graves à Mechtal, trop vite assassiné.

    Chez les dames, la Mathilde d’Angélique Boudeville se rit des aigus de son air, malgré une agilité limitée dans les vocalises. Peu sonore en début de représentation, la mezzo Jennifer Courcier endosse le rôle de Jemmy, le fils sur la tête duquel la pomme sera posée, quand Annunziata Vestri complète d’une belle assise dans le bas-médium et avec un texte très bien prononcé une distribution qui fait toujours honneur au chant français.




    Opéra, Marseille
    Le 15/10/2021
    Vincent GUILLEMIN

    Nouvelle production de Guillaume Tell de Rossini dans une mise en scène de Louis Désiré et sous la direction de Michele Spotti à l’Opéra de Marseille.
    Gioachino Rossini (1792-1868)
    Guillaume Tell, grand-opéra en 4 actes
    Livret d’Étienne de Jouy et Florent Bis d’après la pièce de Schiller

    Chœur et Orchestre de l’Opéra de Marseille
    direction : Michele Spotti
    mise en scène : Louis Désiré
    décors & costumes : Diego Méndez-Casariego
    Ă©clairages : Patrick MĂ©eĂĽs
    préparation des chœurs : Emmanuel Trenque

    Avec :
    Angélique Boudeville (Mathilde), Jennifer Courcier (Jemmy), Annunziata Vestri (Hedwige), Alexandre Duhamel (Guillaume Tell), Enea Scala (Arnold), Thomas Dear (Mechthal), Camille Tresmontant (Rodolphe), Cyril Rovery (Gessler), Patrick Bolleire (Walter Furst), Jean-Marie Delpas (Leuthold), Carlos Natale (Ruodi, un Pêcheur), Tomasz Hajok (Un Chasseur).

     


      A la une  |  Nous contacter   |  Haut de page  ]
     
    ©   Altamusica.com