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CRITIQUES DE CONCERTS |
14 octobre 2024 |
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Concerts des orchestres Philharmonique de Strasbourg sous la direction de Marko Letonja et Philharmonique de Monte-Carlo sous la direction de Kazuki Yamada au Printemps des Arts de Monte-Carlo 2022.
Printemps des arts 2022 (1) :
Printemps russo-hongrois
Le premier concert symphonique du Printemps des Arts de Monte-Carlo 2022 met en avant dès le vendredi Jean-Efflam Bavouzet, présent tout le week-end pour deux Concertos de Prokofiev avec le Philharmonique de Strasbourg. Le dimanche, c’est au tour du Philharmonique de Monte-Carlo de jouer, cette fois avec le pianiste Dezső Ránki.
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Le premier Printemps des Arts de Monte-Carlo sous la houlette de Bruno Mantovani est sous-titré du chant éponyme de Guillaume de Machaut, Ma fin est mon commencement, chanté ce vendredi par l’Ensemble Gilles Binchois à l’Auditorium Rainier III, juste avant l’entrée de l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg.
L’orchestre fait ensuite son apparition pour un programme russo-hongrois, dont deux concertos pour piano de Prokofiev, le premier et le dernier afin de mettre en exergue l’évolution stylistique du compositeur. Jean-Efflam Bavouzet est l’unique soliste et attaque avec vigueur le n° 1, malgré un piano pas parfaitement accordé. Il est accompagné d’un ensemble énergique, bien porté par son directeur musical, Marko Letonja.
Le Concerto n° 5 apparaît moins vif, plus mesuré, au détriment de l’Allegro con brio, mais à l’avantage du Moderato et de la Toccata. Après le Larghetto, les forces en présence se ravivent dans le Finale, Vivo, parfaitement maîtrisé dans ses difficultés, malgré un Steinway toujours en manque de brillance.
Auparavant, la fin était au commencement, puisque la pièce moderne Siren’s Song d’Eötvös avait introduit le programme symphonique. D’une douzaine de minutes, la partition composée en 2020 et créée en 2021 à Pécs réussit à faire ressortir des cordes des impressions de chants marins, tout en gardant un style hongrois bien définissable, à comparer à celui de Bartók en fin de concert.
Déjà , les clarinettes s’étaient fait remarquer, et c’est plus encore le cas dans la suite du Mandarin merveilleux, également bien portée par la trompette solo, tandis que le reste de l’orchestre alsacien livre encore de beaux moments, tout en commençant à accuser une certaine fatigue. Malgré tout, les musiciens retrouvent de l’énergie pour un bis : la Danse hongroise n° 10 de Brahms.
Pour raison logistique, nous n’avons pu assister qu’à la première partie du concert symphonique du dimanche, avec l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo et son directeur, Kazuki Yamada. Un discours de Mantovani évoque les difficultés en Ukraine et le fait que la musique doit être au-dessus de cela, rappelant qu’il y a dans l’ensemble monégasque des musiciens issus des deux pays en guerre.
Puis Im Sommerwind de Webern ouvre le programme, lumineux dans les premiers instants et éteint au fur et à mesure par le geste lent et dépassionné du chef. Dezső Ránki aurait pu ensuite dynamiser le Concerto pour piano n° 3 de Bartók, toujours trop neutre à l’orchestre, s’il avait bénéficié d’un autre Steinway que celui déjà entendu le vendredi, là encore trop terne pour parvenir à exalter l’un des ultimes chefs-d’œuvre du compositeur hongrois.
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Auditorium Rainier III, Monaco Le 11/03/2022 Vincent GUILLEMIN |
| Concerts des orchestres Philharmonique de Strasbourg sous la direction de Marko Letonja et Philharmonique de Monte-Carlo sous la direction de Kazuki Yamada au Printemps des Arts de Monte-Carlo 2022. | 11 mars 2022 (Auditorium Rainier III, Monte-Carlo) :
Guillaume de Machaut (ca. 1300-1377)
Ma fin est mon commencement
Ensemble Gilles Binchois
Péter Eötvös (*1944)
Siren’s Song
SergeĂŻ Prokofiev (1891-1953)
Concerto pour piano n° 1 en réb majeur, op. 10
Concerto pour piano n° 5 en sol majeur, op. 55
Jean-Efflam Bavouzet, piano
BĂ©la BartĂłk (1881-1945)
Le Mandarin merveilleux, suite op. 19, Sz 73
Orchestre Philharmonique de Strasbourg
direction : Marko Letonja
13 mars 2022 (Auditorium Rainier III, Monte-Carlo) :
Anton Webern (1883-1945)
Im Sommerwind
BĂ©la BartĂłk (1881-1945)
Concerto pour piano n° 3 Sz 119, BB 127
Dezső Ránki, piano
Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo
Kazuki Yamada, direction | |
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