|
|
CRITIQUES DE CONCERTS |
15 septembre 2024 |
|
Cent trente partitions de mélodies pour Gounod, cent cinquante au moins à l'actif de Saint-Saëns : de cette production pléthorique on ne connaît quasiment plus rien aujourd'hui. Autant l'unité stylistique recherchée par Gounod est évidente dans le rythme, la prosodie, autant la disparité rend l'approche de Saint-Saëns sympathique et surprenante.
Claire Brua se singularise d'abord par son élégance ; pas d'effets inutiles, pas de sollicitation excessive du texte ni de mise en valeur du mot au détriment de la musique. On la devine, pourtant, prudente et réservée ; elle conte avec conviction la longue Chasse du Burgrave de Saint-Saëns mais un rien de verve et d'humour en plus donnerait aux vers de Victor Hugo une couleur plus flatteuse. Les chansons sur des poèmes italiens qui ouvrent la deuxième partie lui permettent enfin de libérer sa voix, longue, souple et facile dans l'aigu, mais un peu moins timbrée, ce soir-là , dans le grave. Un jour sans ?
Par bonheur, La Mort d'Ophélie de Saint-Saëns, Venise, Au Rossignol et Mignon de Gounod montrent enfin l'interprète et la musicienne sous leur meilleur jour ; à la justesse de ton s'ajoutent le trouble et le charme, avec le soutien du piano généreux de Jean-François Heisser.
| | |
|
Bibliothèque Nationale, Paris Le 14/11/2000 Michel PAROUTY |
| Cycle de mélodies françaises à la Bibliothèque Nationale de France. | Mélodies de Gounod et Saint-Saëns
Claire Brua (mezzo soprano)
Jean-François Heisser (piano) | |
| |
| | |
|