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CRITIQUES DE CONCERTS 20 avril 2024

Récital du pianiste Benjamin Grosvenor dans le cadre des Concerts du dimanche matin au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.

Le piano fantasmagorique
© Thomas Deschamps

Fidèle des concerts produits par Jeanine Roze au Théâtre des Champs-Élysées, le Britannique Benjamin Grosvenor a montré une nouvelle fois ce dimanche matin sa maîtrise exceptionnelle du clavier. Mais ce sont ses lectures personnelles qui font toute la singularité d’un artiste mettant toute sa virtuosité au service de l’expression musicale.
 

Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Le 10/04/2022
Thomas DESCHAMPS
 



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  • L’art de la programmation se peaufine. Au dernier moment, Benjamin Grosvenor choisit de remplacer la Fantaisie de Schumann par les Kreisleriana. Un choix très judicieux tant la forme et les dimensions de ces huit mouvements passionnĂ©s s’intègrent facilement au reste du programme. Le pianiste anglais en offre une lecture profondĂ©ment intime et interrogative, personnelle en somme. Si les oppositions d’états d’âme sont bien prĂ©sentes au sein de chaque morceau, rendues avec une facilitĂ© dĂ©concertante, c’est le cheminement et la progression qui se dĂ©tachent de cette interprĂ©tation.

    La virtuosité se fait à chaque fois, plus présente sans qu’elle ne tourne à vide. Au contraire, elle allie précision des dynamiques et des valeurs rythmiques pour une expression sombre qui semble progressivement écarter la rêverie. Sans précipitation mais aussi sans aucun alanguissement pittoresque, Grosvenor prolonge cet état d’esprit avec le premier cahier d’Iberia d’Albéniz.

    Le tempo parfait choisi pour Evocación lui permet de chanter pleinement lors de la modification du premier thème. Comme précédemment, les variations dynamiques importantes ne donnent jamais l’impression de séquences. Une unité de pensée se dégage du jeu, avec des accords piano qui sonnent comme autant de repères poétiques, même dans la joie effervescente d’El Puerto. Et la coda de La Fête-Dieu à Séville résume tout de cet art de la réminiscence.

    Les Jeux d’eau de Ravel offre ensuite comme un intermède d’une séduction sonore immédiate et sans mélanges, avant l’extraordinaire et sombre Valse. Grosvenor en maîtrise toutes les subtilités mais aussi toute la violence des attaques. La virtuosité devient la servante d’une vision noire et effrayante. Quasiment immobile face au clavier, le pianiste se déchaîne tout en semblant n’être jamais à court de puissance jusque dans les derniers accords, glaçants.

    Le premier bis, une Danse argentine de Ginastera soulage et ravit par son lyrisme ingénu. En un génial retour à la fantasmagorie, Grosvenor choisit de clore ce récital par La Ronde des lutins de Liszt où le merveilleux se teinte ici et là d’accents inquiétants.




    Théâtre des Champs-Élysées, Paris
    Le 10/04/2022
    Thomas DESCHAMPS

    Récital du pianiste Benjamin Grosvenor dans le cadre des Concerts du dimanche matin au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
    Robert Schumann (1810-1856)
    Kreisleriana (1838)
    Isaac Albéniz (1860-1909)
    Iberia Maurice Ravel (1875-1937)
    Jeux d’eau (1901)
    La Valse (1920)
    Benjamin Grosvenor, piano

     


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