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CRITIQUES DE CONCERTS 26 avril 2024

Troisième Symphonie de Mahler par l’Orchestre philharmonique d’Oslo sous la direction de Klaus Mäkelä à la Philharmonie de Paris.

Mahler du Nord
© Thomas Deschamps

La visite à Paris de l’Orchestre philharmonique d’Oslo sous la direction de l’actuel jeune patron de l’Orchestre de Paris Klaus Mäkelä apporte un éclairage intéressant sur les qualités d’adaptation du chef aux forces dont il a la charge. Il en résulte une interprétation de la Troisième Symphonie de Mahler tout en densité et pulsion, impressionnante plus qu’introspective.
 

Philharmonie, Paris
Le 10/05/2022
Thomas DESCHAMPS
 



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  • Klaus Mäkelä poursuit son voyage mahlĂ©rien ; cette fois-ci avec son autre formation, l’Orchestre philharmonique d’Oslo. L’intĂ©rĂŞt d’entendre sa conception de la Symphonie n° 3 se confond avec celui d’apprĂ©cier son travail avec les NorvĂ©giens. D’une baguette ferme qui ne faiblit pas, Mäkelä dessine un premier mouvement emportĂ© oĂą les pupitres de cuivres brillent de feux ardents. Une demi-heure durant, les trompettes, les trombones et les cors musèlent un monde glacĂ©. La petite harmonie semble soumise et les cordes ne servent qu’à soutenir un contrepoint implacable.

    Le Tempo di Minuetto n’apporte pas de contraste très important. Plus aimable, c’est sûr, l’ensemble conserve une unicité de couleurs qui ne se démentira pas par la suite. L’abstraction gagne le coucou et les autres habitants du vigoureux Comodo. Depuis la coulisse, le cor de postillon (qui ce soir n’en n’est pas un) ne se départit pas d’une certaine solennité. Le mouvement nietzschéen bénéficie de la belle voix sans doute trop claire de Jennifer Johnston qui maîtrise particulièrement les pièges de cette page nécessitant une gestion délicate du souffle. Là aussi, la gravité l’emporte sur le mystérieux.

    Les femmes et les enfants du Chœur de l’Orchestre de Paris sont rejoints par les enfants d’Oslo dans une conjonction avec l’orchestre et la mezzo-soprano d’une rare précision. Le retour au monde purement instrumental du dernier mouvement garde une plasticité sans défaut mais aussi sans toute la tendresse qu’on pourrait y trouver. Petit à petit dans une gradation soignée les cuivres renouvellent l’emprise du début de la symphonie, la boucle est bouclée. Plusieurs enseignements se dégagent de ce très beau concert.

    Le Philharmonique d’Oslo sonne comme une formation foncièrement différente de l’Orchestre de Paris : moins individuelle, ultradisciplinée, aux fortissimos plus assurés que les pianissimos. Une culture orchestrale très collective où les couleurs se fondent voire se raréfient. De tout cela, avec une intelligence remarquable, Mäkelä prend son parti pour une conception plus minérale que son Mahler parisien, moins onirique aussi. Il est également frappant de constater qu’il demande aux Norvégiens beaucoup moins de rubato qu’aux Français. Enfin, la pulsion et la densité qui animent sans jamais de fragilité sa conception de la Symphonie n° 3 sont la marque de sa jeunesse.




    Philharmonie, Paris
    Le 10/05/2022
    Thomas DESCHAMPS

    Troisième Symphonie de Mahler par l’Orchestre philharmonique d’Oslo sous la direction de Klaus Mäkelä à la Philharmonie de Paris.
    Gustav Mahler (1860-1911)
    Symphonie n° 3 en ré mineur (1896)
    Jennifer Johnston, mezzo-soprano
    Chœur de femmes de l’Orchestre de Paris
    Chœur d’enfants d’Oslo
    Chœur d’enfants de l’Orchestre de Paris
    Orchestre philharmonique d’Oslo
    direction : Klaus Mäkelä

     


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