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CRITIQUES DE CONCERTS 26 avril 2024

Version de concert de Frédégonde de Saint-Saëns et Guiraud sous la direction de Laurent Campellone à l’Opéra de Tours.

Reine d’un instant
© Marie PĂ©try

Parmi les nombreuses raretés musicales françaises ravivées en cette fin de saison, l’Opéra de Tours présente Frédégonde, drame lyrique médiéval de Guiraud achevé par Dukas et Saint-Saëns. Si la qualité de la partition reste discutable, les forces réunies à Tours autour du directeur des lieux Laurent Campellone ne souffrent aucune critique.
 

Grand Théâtre, Tours
Le 12/06/2022
Vincent GUILLEMIN
 



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  • Ă€ la fin du XIXe siècle et tandis que le public se tourne de plus en plus vers Wagner, le goĂ»t de nombreux compositeurs reste attachĂ© Ă  l’orientalisme et au mĂ©diĂ©val. C’est Ă  cette deuxième orientation qu’appartient FrĂ©dĂ©gonde, drame lyrique en cinq actes d’après le combat entre Brunhilda et le rĂ´le-titre autour de Merowig, Ă  qui l’on doit la dynastie mĂ©rovingienne.

    Compositeur oublié, le célèbre professeur du Conservatoire Ernest Guiraud, débute son travail sur un livret de Louis Gallet basé sur les récits d’Augustin Thierry (1840), dont la source principale pour Frédégonde vient de Grégoire de Tours (591). Guiraud mort brusquement en 1892, le concours de Saint-Saëns est alors nécessaire pour composer les deux derniers actes, avec l’assistance de Dukas pour orchestrer les trois premiers.

    Bien qu’unifié par les deux artistes à Saint-Germain-en-Laye peu avant la création parisienne de 1895, l’opéra accuse malgré tout des faiblesses, tant dramatiques que musicales, qui ne lui laisseront que neuf représentations à l’époque et presque aucune jusqu’à cette renaissance présentée dans l’édition critique du Palazzetto Bru Zane.

    Ce dimanche, Frédégonde renaît donc à l’Opéra de Tours, devant un public épars. Pourtant, c’est le nouveau directeur des lieux, Laurent Campellone, qui officie devant l’orchestre et livre une direction soignée et colorée, mieux soutenue en seconde partie par la finesse supérieure de la composition de Saint-Saëns, tandis que l’orchestration de Dukas ne recèle que de quelques belles trouvailles pour améliorer les esquisses de Guiraud.

    On retient les vifs chœurs des opéras de Tours et Toulouse, ainsi qu’une brève et lumineuse intervention de la Maîtrise du Conservatoire de Tours à la fin du III à l’annonce des voix célestes. L’écriture vocale accuse les mêmes limites que pour l’orchestre et malgré de longs airs, aucun thème ne reste véritablement en mémoire à la fin de l’ouvrage. Alors, on retient surtout la qualité du chant et la précision du français, notamment chez un habitué de ce type de production, Tassis Christoyannis (Hilpéric), basse au timbre bien dissocié de celui plus rond du baryton Jean-Fernand Setti (Prétextat).

    Florian Laconi (Mérowig) et Yuri Kissin (Landéric) complètent une distribution masculine de laquelle se démarque bien le second rôle à la voix enjôleuse du ténor Artavazd Sargsyan (Fortunatus), tandis que les femmes ne sont qu’au nombre de deux, pourtant les protagonistes les plus importants de l’opéra : deux sopranos, Kate Aldrich (Frédégonde), puissante même pour les multiples tensions dans l’aigu de sa partie face au feu d’Angélique Boudeville (Brunhilda), qui achève de défendre un ouvrage plaisant à découvrir, malgré l’évidence après écoute de la raison pour laquelle il ne s’est jamais inscrit durablement au répertoire.




    Grand Théâtre, Tours
    Le 12/06/2022
    Vincent GUILLEMIN

    Version de concert de Frédégonde de Saint-Saëns et Guiraud sous la direction de Laurent Campellone à l’Opéra de Tours.
    Ernest Guiraud (1837-1892)
    Camille Saint-Saëns (1835-1921)
    Frédégonde, drame lyrique en cinq actes
    Livret de Louis Gallet, tiré des Récits des temps mérovingiens d'Augustin Thierry (1840)
    Orchestration de Paul Dukas

    Kate Aldrich (Frédégonde)
    Angélique Boudeville (Brunhilda)
    Florian Laconi (MĂ©rowig)
    Tassis Christoyannis (Hilpéric)
    Artavazd Sargsyan (Fortunatus)
    Jean-Fernand Setti (Prétextat)
    Yuri Kissin (Landéric)
    Chœur de l'Opéra de Tours
    Chœur de l'Opéra National du Capitole de Toulouse
    Maîtrise du Conservatoire à Rayonnement Régional de Tours
    préparation : David Jackson, Gabriel Bourgoin & Marie Saint-Martin
    Orchestre Symphonique RĂ©gion Centre-Val de Loire / Tours
    direction : Laurent Campellone

     


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