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CRITIQUES DE CONCERTS 20 avril 2024

Récital des pianistes Martha Argerich et Sergueï Babayan à la Philharmonie de Paris.

L’oiseau et le gondolier
© Thomas Deschamps

Belle complicité pour le récital en duo de Martha Argerich et de Sergueï Babayan à la Philharmonie. Reprenant l’intégralité du programme de leur disque Prokofiev for Two, les deux pianistes y adjoignent avec un bonheur un peu moindre la Sonate en ré majeur de Mozart. Le bis offert fait souhaiter un récital Rachmaninov des deux mêmes.
 

Philharmonie, Paris
Le 14/06/2022
Thomas DESCHAMPS
 



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  • Les deux pianos, dont les couvercles ont été ôtés, sont beaucoup plus rapprochés qu’à l’accoutumée. Les pianistes une fois assis se retrouvent presqu’au même niveau. Pourtant, peu de contact visuel entre les complices que sont Martha Argerich et Sergueï Babayan. Depuis le sixième rang d’orchestre, leurs sonorités respectives sonnent fondues, pas toujours de la manière la plus séduisante. Peut-être que les deux artistes s’entendent ainsi davantage ?

    Le prologue de la transcription de Roméo et Juliette et la Danse des chevaliers y gagnent un impact plus orchestral que sur le disque enregistré par les deux amis en 2018. La sonorité adamantine de Martha Argerich semble souvent absorbée dans celle plus mate de Sergueï Babayan. Ce dernier domine légèrement les dynamiques avec un jeu allant au grand naturel. Jamais trop percussif, le duo chante une langue d’un lyrisme sans chichi dans Aubade et trouve le ton de l’éternité pour Roméo et Juliette avant la séparation. Cette superbe entente se fragilise après l’entracte pour la Sonate en ré majeur de Mozart.

    Il faut dire que le souvenir de cette pièce donnée par la pianiste argentine avec son compatriote Nelson Goerner, il y a moins de trois mois dans cette même salle, est encore tout vif. L’œuvre aux variations subtiles laisse Babayan un peu de côté. S’il continue de chanter avec une simplicité de bon aloi, le pianiste arméno-américain ne répond pas aux sollicitations très nuancées de sa partenaire. Retour aux transcriptions de Prokofiev pour une dernière partie de concert très virtuose dont les pièces frappent par leur inspiration inégale.

    Les adaptations réalisées par Babayan ne peuvent éviter une certaine monotonie. La grande valse du Prince André et de Natacha sonne un rien plus rustique que dans notre imaginaire, mais la complicité joyeuse du duo fait mouche dans la très obsessionnelle Idée fixe tirée de la musique d’un film d’après La Dame de pique. Mais c’est la Barcarolle de la Première Suite de Rachmaninov donnée en bis qui éblouit définitivement : derrière le doux clapot de la gondole conduite avec affection par Babayan, la guitare d’Argerich s’envole comme un oiseau dans des volutes qui ne semblent jamais finir.




    Philharmonie, Paris
    Le 14/06/2022
    Thomas DESCHAMPS

    Récital des pianistes Martha Argerich et Sergueï Babayan à la Philharmonie de Paris.
    Sergueï Prokofiev (1891-1953)
    Roméo et Juliette (extraits)
    Transcription pour deux pianos de Sergueï Babayan
    Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
    Sonate en ré majeur pour deux pianos (1781)
    Sergueï Prokofiev (1891-1953)
    Le Fantôme du père d’Hamlet (1938)
    Mazurka et Polka d’Eugène Onéguine (1936)
    Polonaise et idée fixe de La Dame de Pique
    Valse en ut# mineur (1949)
    Valse de Guerre et Paix (1942)
    Tous ces extraits transcrits pour deux pianos par Sergueï Babayan
    Martha Argerich, piano
    Sergueï Babayan, piano

     


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